Mathieu Van der Poel : « Assez fort pour aller au bout »

Crédit photo Pascal Vande Putte

Crédit photo Pascal Vande Putte

Mathieu Van der Poel cristallise l'attention avant le Championnat du Monde, disputé dans le Yorkshire. Annoncé par beaucoup comme le grand favori de l'épreuve, le Néerlandais évoluera sur un parcours propice à ses qualités. Le coureur de 24 ans, qui a décidé de faire l'impasse sur les Championnats du Monde de VTT pour se concentrer sur cette échéance, a fait le point avec DirectVelo au cours de la conférence de presse.

DirectVelo : Penses-tu être le favori de ce Championnat du Monde ?
Mathieu Van der Poel : Je suis l'un des favoris, mais il y a plusieurs coureurs qui peuvent gagner dimanche. J’en fais partie. On va voir, ce sera une course très difficile, surtout avec la météo qu’ils annoncent.

Est-ce que tes qualités de cyclo-crossman peuvent jouer dans de telles conditions climatiques ?
Disons que ça peut être le cas dans les descentes techniques, mais ce n’est pas parce que j’aime la boue en cyclo-cross que j’aime également la pluie sur la route.

Que te manque-t-il par rapport à d’autres favoris ?
Peut-être le fait de ne pas avoir couru de Grand Tour, mais ça peut être autant positif que négatif. C’est surtout la forme du jour qui va déterminer qui sera le plus fort.

« JE N'AURAIS RIEN PU FAIRE DE PLUS »

Comment te sens-tu ?
Je me sens bien. Je n’ai pas été malade, je me suis bien préparé pour cette course, je n’aurais rien pu faire de plus.

Tu as renoncé au Championnat du Monde de VTT pour cette course. Pourquoi ?
Plusieurs choses ont joué dans mon choix. Le parcours de Championnat du Monde au Yorkshire me convient bien. L’année prochaine, en Suisse, ça sera un peu plus dur pour moi avec de grandes bosses. Le Championnat du Monde VTT avait lieu au Mont Sainte-Anne (Canada) et je n’avais jamais roulé là-bas. En revanche, l’an prochain, le Championnat de VTT aura lieu à Albstadt (Allemagne) où je connais déjà bien le parcours.

Les 285 kilomètres de course te font-ils peur ?
Non, pas vraiment, car j’ai déjà couvert ces distances lors des Classiques. Avant de participer aux Classiques ces distances me faisaient peur, mais ce n’est plus le cas. Je suis assez fort pour aller jusqu’au bout.

« LE PLUS IMPORTANT POUR MOI »

As-tu éprouvé le besoin de demander des conseils autour de toi en vue de ton premier Championnat du Monde Élites ?
Non, pas vraiment. Je suis assez malin pour faire ma propre course. Et personne ne peut prédire ce qu’il va se passer dimanche. Je cours toujours à l’instinct.

Crains-tu l’Équipe de Belgique ?
Elle n’est pas la seule équipe à être très forte, l’Italie est également dangereuse. Beaucoup de coureurs peuvent gagner dimanche.

Il y a beaucoup de pression autour de toi. Cela te dérange-t-il ?
Cela ne change pas beaucoup pour moi. Tout ce qui compte, c’est de gagner dimanche. C’est le plus important pour moi.

Comment vis-tu ta notoriété en Belgique ou aux Pays-Bas ?
C’est bien d’être supporté par beaucoup de gens, mais je n’ai pas vraiment de sentiment spécial avec ça.

« BESOIN DE ME FIXER DE NOUVEAUX OBJECTIFS SUR ROUTE »

Tu n'as pas disputé un Championnat du Monde depuis ta victoire chez les Juniors, en 2013, à Florence. Pourquoi ?
Je n’ai pas vraiment eu l’occasion. Mon activité principale, c’était le cyclo-cross. C’était difficile à concilier avec le Championnat du Monde sur route. Mais j’ai atteint tous les buts que je m’étais fixés et maintenant j’ai besoin de me fixer de nouveaux objectifs sur la route.

Comment vis-tu toutes les questions que les médias te posent à propos de ton grand-père, Raymond Poulidor, qui va te regarder dimanche ?
Il est toujours fier. Il me dit aussi bravo après une course de VTT ou un cyclo-cross, ça ne lui fait rien de spécial, je pense, que je me tourne vers la route. Ça ne sera peut être pas la même chose si je fais le Tour un jour. Si je continue de faire du VTT et du cyclo-cross, il trouvera ça très bien aussi. On ne se parle pas souvent, mais de temps en temps. Je fais mes propres choix. Le VTT, ce n’était pas le choix de mon père par exemple. Ils ont eu leur carrière et j’ai ma propre carrière.

Dans quelle discipline t'épanouis-tu le plus ?
Chacune est différente. J’aime les trois disciplines mais c’est le VTT, surtout à l’entraînement, que je préfère. 

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