Théo Thomas : « Ne pas brûler les étapes »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Théo Thomas a réussi ses grands débuts en Coupe du Monde de cyclo-cross. 19e sur le circuit de Berne, le sociétaire du CC Étupes a réalisé une belle performance, deux jours seulement après avoir soufflé ses 18 ans. Auteur d'une course de remontée après s'être élancé en cinquième ligne, l'Espoir 1 a pris rendez-vous avec l'avenir. Le vice-Champion de France Juniors de la discipline a fait le point avec DirectVelo avant la deuxième manche de Coupe de France à Andrézieux.

DirectVelo : Tu as réalisé une belle prestation à Berne. Que cela t'inspire-t-il ?
Théo Thomas : Je pense que je ne suis pas à ma place. J'ai encore beaucoup de chemin pour parvenir à être au niveau, mais comme je pars mal placé sur la grille de départ parce que je n'ai pas beaucoup de points UCI, je dois remonter beaucoup de coureurs. Quand j'arrive dans les vingt premiers, je suis cramé. C'est difficile de faire la course avec les meilleurs. À Berne, je suis parti en cinquième ligne. Quand je suis revenu en 15e position, il me manquait le second souffle que mes adversaires avaient. J'étais dans le dur à deux tours de l'arrivée. Je pense que si j'étais parti devant, il y aurait eu moyen d'aller chercher une meilleure place en finissant fort et pas à plat ventre comme je termine à chaque week-end.

« L'IMPRESSION DE M'ÊTRE TROMPÉ DE CATÉGORIE »

Le côté positif, c'est que cette performance est encourageante pour la suite !
C'est vrai que c'est encourageant. Avec François Trarieux, on sait qu'avec la physionomie de cette course, il y a moyen de terminer dans le Top 10 d'une Coupe du Monde en bataillant avec les meilleurs. Au fur et à mesure de la saison, j'aurai plus de points UCI. Pour l'instant, je fais avec, mais je pense qu'il y a moyen de faire mieux.

T'attendais-tu à évoluer à ce niveau ?
Non, pas vraiment. J'avais peur de ne pas être à la hauteur. Chez les Juniors, quand tu regardes les Espoirs courir, il y a des coureurs qui sont presque des idoles pour nous. Ils sont plus plus grands, on les regarde de bas. Avec eux, j'avais l’impression de m'être trompé de catégorie. J'avais peur avec les noms que je voyais. Je me disais que j'allais terminer 40e.

As-tu pris confiance depuis ?
Maintenant, je me dis que les grands noms ont fait des performances, mais derrière il y a plein d'autres coureurs qui arrivent et qui trouvent leur place. Je pense que je peux être comme eux dans deux ou trois ans. Ça me rassure et ça me donne encore plus envie de progresser.

« PAS DE PRESSION »

Désormais, penses-tu que tu seras encore plus attendu en France ?
Je n'ai pas de pression. Je ne suis qu'Espoir 1. Si je ne fais pas de résultat dimanche, à Andrézieux, ce n'est pas grave. Je n'ai pas de références chez les Espoirs donc c'est dur d'avoir un statut comme des coureurs qui ont déjà fait des résultats tout au long d'une saison. Je pense que j'ai ma place parmi les meilleurs Espoirs français, mais c'est encore trop tôt pour compter sur moi toute la saison. À partir de la saison prochaine, j'espère pouvoir être régulier et avec les meilleurs Espoirs pendant toute une saison.

Qu'espères-tu de cette deuxième manche de Coupe de France ?
J'espère réussir à me rapprocher du Top 5, voire du podium. Je pense que ce sera dur, mais qu'il y a moyen d'y arriver. Chaque week-end, je me sens très bien, mais le fait de partir des dernières lignes m'empêche d'être avec les meilleurs. Dimanche, je vais partir en deuxième ligne. Dès le départ, je vais pouvoir être avec les favoris. J'ai envie de voir mon comportement quand je serai avec les meilleurs dès le départ.

Est-ce important, pour toi, de te tester en Coupe de France ?

Au final, pendant les manches de Coupe du Monde, on essaie de terminer à notre place, mais c'est très dur de faire la course comme on le veut. On se fait chahuter par les autres nations. La Coupe de France, c'est l'occasion de ne courir qu'avec des Espoirs et de faire la course comme on le fait. C'est très rare, cela n'arrive que trois fois dans la saison. C'est un bon moyen d'aller chercher des points UCI.

« ARRIVER PARMI LES TOUT MEILLEURS »


Tu enchaîneras ensuite avec le Championnat d'Europe, en Italie...

C'est mon vrai objectif. Les manches de Coupe de France, c'est intéressant pour se comparer par rapport à ses futurs concurrents pour le Championnat de France. C'est bien de pouvoir courir trois manches avec eux pour voir qui sort du lot et qui est moins fort de course en course. Il y a des coureurs qui se préparent pour la Coupe de France et d'autres pour le Championnat d'Europe. Ce sera compliqué d'être à 100% sur les deux premières manches. Après, sans prendre le boulard, je pense que les coureurs sélectionnés pour le Championnat d'Europe seront devant en Coupe de France.

Qu'attends-tu de cette saison de cyclo-cross ?

Cette saison, ça sera avant tout de l'apprentissage. La première année chez les Espoirs est une passerelle entre les Juniors et les Espoirs. On va voir si je peux continuer dans le cyclo-cross. Je ferai les comptes à la fin de la saison. Il faut découvrir, mais pas se dire que les résultats, on s'en fiche. Il faut performer un minimum.

Penses-tu pouvoir jouer les premiers rôles à l'international, dans les années à venir ?
Avec le CC Étupes, mon nouveau club, nous sommes partis avec l'objectif de faire du cyclo-cross pendant toutes mes années Espoirs pour progresser au maximum. Dans deux ou trois ans, j'espère être dans le Top 10 ou le Top 5 mondial comme le fait Antoine Benoist ou encore Mickaël Crispin ces dernières semaines. Je ne veux pas brûler les étapes. C'est un choix de continuer le cyclo-cross donc je vais le faire correctement pour essayer d'arriver parmi les tout meilleurs.

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