Ziga Jerman : « J'ai traversé la frontière à pied »

Crédit photo DirectVelo

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Ziga Jerman a dû retourner en Croatie bien malgré lui. Il y a quinze jours, après avoir participé au Trofej Porec (voir classement), il doit enchaîner avec l'Istrian Spring Trophy, à partir du 12 mars. Mais l'épreuve croate est annulée en raison du coronavirus et il rentre, avec ses coéquipiers, à Besançon. Le lundi 16 mars, le coureur de la Groupama-FDJ Continental, au retour de l'entraînement, reçoit un appel de son manager Jens Blatter. "Il m'a dit que tout le monde devait retourner dans son pays car il pouvait y avoir une fermeture des frontières", déclare-t-il à DirectVelo.

Une heure après, Jens Blatter lui envoie son billet d'avion pour la... Croatie et Zagreb. "Les aéroports en Slovénie étaient tous fermés". Le billet d'avion est pour mardi, donc le Slovène doit se rendre au plus vite près de Roissy. Après avoir rapidement préparé ses bagages, il part en voiture en compagnie de son coéquipier Clément Davy et de l'assistant sportif, Axel Beaugendre, vers la région parisienne. "On avait regardé pour que j'y aille en train, mais tout était annulé entre Besançon et Paris". Un autre accroc s'est présenté. "Une réservation avait été faite dans un hôtel à côté de l'aéroport, mais il a fermé ses portes. Il a donc fallu trouver un autre hôtel en dernière minute".

« DÉPÊCHE-TOI DE FRANCHIR LA FRONTIÈRE »

Le mardi matin, dans l'avion vers Zagreb, il n'y a plus un siège de libre. "Un vol pour Belgrade (Serbie) a été annulé, du coup, plein de gens se sont reportés sur ce vol". À son arrivée en Croatie, une fois sa température contrôlée, il prend un taxi pour aller jusqu'à la frontière slovène. "L'ami qui venait me chercher ne pouvait pas rentrer en Croatie, car sinon, il aurait été mis en quarantaine pendant deux semaines". Après 45 minutes de taxi, il arrive au poste frontière. Avec ses valises, il fait 500 mètres à pied. "J'ai traversé la frontière à pied. Le douanier m'a juste demandé ce que j'avais dans mes valises et il m'a dit en rigolant « dépêche-toi de franchir la frontière, on ne sait jamais si le gouvernement change ses plans ! »". À un jour près, il aurait dû rester en quarantaine quatorze jours en Croatie. "J'ai vu dans les infos le soir-même que le gouvernement croate avait décidé de fermer ses frontières".

Le coureur de 21 ans a pu rejoindre la maison de ses parents qui se situe dans un village à huit kilomètres de la capitale, Ljubljana. "Comme je viens de France, je dois respecter une quarantaine de quatorze jours." Cependant, il peut aller s'entraîner dehors en montrant sa licence de cycliste. "On peut rouler à deux au maximum", précise celui qui n'a repris l'entraînement que ce lundi matin. "Tout s'est passé si vite. J'étais très stressé, ma tête était pleine à craquer. J'ai eu besoin de décompresser pendant quelques jours", avoue celui qui, pour s'occuper, joue en réseau à la PlayStation avec son coéquipier belge Sylvain Moniquet et son compatriote Tadej Pogacar. Jeudi dernier, l'Espoir 4 devait faire ses débuts avec la formation WorldTour sur le Grand Prix de Denain. "J'avais un gros programme avec les classiques, mais c'est comme ça, ce qui se passe est plus important que le cyclisme et concerne tous les humains".

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