Retour derrière voiture : « On ne reprochera jamais à un commissaire d'appliquer le règlement »
Le dernier Paris-Nice a remis sous le feu de l'actualité et sous l'oeil des caméras, la question du retour derrière voiture, en dehors de la file de droite des voitures de directeurs sportifs.
Est-il toléré comme le répètent les consultants TV ? "Le règlement l'interdit, pour n'importe quel motif, et à n'importe quel moment de la course", répond Didier Simon, commissaire international reconnu, à DirectVelo (1). Et cette règle existe depuis que les courses sur route se déroulent sans entraîneur (lire ici).
« ADMETTRE DES TOLÉRANCES, C'EST TOUJOURS DISCUTABLE »
Mais comment expliquer le sentiment d'injustice des coureurs sanctionnés, comme par exemple l'an dernier au Championnat du Monde Espoirs après le déclassement de Nils Eekhof (lire ici) . "Il y a eu un laisser-aller de certaines personnes dans l'application du règlement, constate le commissaire UCI. On ne reprochera jamais à un commissaire d'appliquer le règlement mais admettre des tolérances pour X ou Y raisons, c'est toujours discutable", ajoute l'arbitre qui sait que David Lappartient soutient cette l'application du règlement.
Quelles sont les raisons d'interdire cette aide des voitures de directeurs sportifs ? "Déjà c'est dangereux, il y a un risque de chute même si les plus malins disent toujours ; « je sais ce que je fais ». Mais on ne sait jamais ce qui peut arriver devant la voiture". En 1988, Davis Phinney, le père de Taylor, est passé à travers la lunette arrière d'une voiture après une chute collective dans Liège-Bastogne-Liège. En 2016, Keagan Girdlestone a failli perdre la vie dans le même genre d'accident (lire ici). "Les règlements sont là pour protéger le coureur, la sécurité ou l'éthique sportive".
« LA COURSE PAR ÉQUIPES, C'EST AUSSI POUR AIDER LE COUREUR À RENTRER »
Didier Simon espère que les coureurs et directeurs sportifs sanctionnés comprennent après coup. "Dans le feu de l'action, le DS ne réfléchit pas forcément de la même façon. Les DS et les coureurs veulent que la règle soit appliquée de la même manière pour tout le monde, c'est de cette manière qu'ils l'accepteront".
À ceux qui arguent du fait de la difficulté de revenir après un accident de course sans l'aide de l'abri des voitures, le commissaire international répond : "la chute et la crevaison font partie de la course. Ce n'est pas pour rien que la course par équipes est autorisée, c'est aussi pour aider le coureur à rentrer".
(1) Voici le texte du règlement de la FFC : "Après le dépannage d’un coureur il est strictement interdit (1) que le coureur dépanné puisse revenir derrière le véhicule de Directeur sportif ou tout autre véhicule. Le coureur dépanné se trouvant dans la file des véhicules techniques peut revenir vers le peloton en remontant et dépassant progressivement les véhicules".
(1) Quel que soit le motif, crevaison, incident mécanique ou chute sont considérés comme faits de course, et ne donne aucun droit".
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