Marlène Petit : « Un petit coup de boost »

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Marlène Petit voulait changer ses habitudes. La 10e du dernier Championnat du Monde de cyclo-cross (voir classement) prévoyait de faire plus de route qu'à l'accoutumée au Team Femmes du Genevois. À l'issue de la saison dans les sous-bois, elle n'avait pas coupé et devait reprendre début mars, en Italie. Le coronavirus a modifié ses plans mais elle voit d'un bon oeil une reprise en août, juste avant le cyclo-cross. La cycliste de 29 ans fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu vécu le confinement ?
Marlène Petit : Ça a été un petit coup d'arrêt. Je n'avais pas coupé après la saison de cyclo-cross en pensant reprendre sur la route. Dans un premier temps, quand le confinement est tombé, j'en ai profité pour couper. Ensuite, j'ai fait un peu de home-trainer mais c'était juste pour maintenir la forme. En parallèle, je continuais de travailler. J'étais donc moins confinée que d'autres. 

Tu travailles en tant qu'enseignante en activité physique adaptée, dans un centre de rééducation. Ton activité a-t-elle été réduite ?
Depuis le début du confinement, on travaille à 80%. Plusieurs patients n'ont pas été opérés et sont donc moins nombreux dans l'établissement. Au niveau de tous les rééducateurs, la direction a décidé de nous faire travailler par cycle. Ils ont divisé l'ensemble de l'équipe par trois. On vient en général trois quatre jours par semaine, jours fériés et week-ends compris. Ça a changé vraiment beaucoup de choses au niveau de l'entraînement. J'avais des cycles où je travaillais vraiment en condensé même des week-ends et d'autres moments où j'étais libre trois jours dans la semaine. C'était un peu particulier à gérer.

Avez-vous rencontré des cas de coronavirus ?
On a eu des cas mais ce ne sont pas, pour l'instant, des cas graves. Dans l'établissement, ils ont fait une unité Covid. Quand les patients reviennent de faire une consultation à l'extérieur, ils ont un délai de quatorze jours de quarantaine. On s'apercevait que certains étaient contaminés. Il n'y avait pas de rééducation à proprement parler. C'était juste le traitement des premiers symptômes. L'idée était de les isoler dans une partie de l'établissement pour que tous les patients ne soient pas contaminés. Ces patients ont eu un AVC, un traumatisme crânien ou une opération quelconque. Ce n'est pas une hospitalisation liée au Covid mais plutôt une conséquence collatérale en plus de leur pathologie de base.

« IL FALLAIT QUE JE CHANGE DE CLUB »

Comment t'es-tu entraînée pendant le confinement ?

J'ai donc coupé une semaine au début. Après, avec mon entraîneur Vincent Terrier, on a fait des séances par visioconférence. On a pas mal tapé dans les intensités pour maintenir une condition physique. Je faisais environ 1h-1h15 d'home-trainer. J'ai quelques fois poussé pendant 1h30 avec des intensités légèrement plus basses. J'ai fait pas mal de préparation physique, j'en ai profité pour travailler mes points faibles. 

Désormais, tu peux t'entraîner dehors...
J'ai repris par deux sorties de 2h30-3h. J'y suis allée tranquille pour reprendre des sensations vu que j'ai eu un torticolis. Il va falloir retourner faire du foncier, c'est une période que je n'aime pas beaucoup. Cela dit, comme je n'ai pas beaucoup pu sortir, j'ai cette envie d'aller faire de belles sorties dehors. En plus, à partir de ce lundi, j'aurai deux semaines de vacances alors je vais en profiter. 

Pourquoi avais-tu décidé de rejoindre la DN du Team Femmes de Genevois sur la route ?
J'étais à Vaulx-en-Velin pour avoir cette expérience au niveau du cyclo-cross avec Régis Auclair. Mais il n'y avait pas d'autres féminines sur la route, j'étais un peu isolée. Du coup, je n'étais pas très motivée pour faire de la route. Quand j'arrivais au début de le saison de cyclo-cross, je devais commencer par combler le retard accumulé pendant  la saison sur route. Il y a eu l'appel de François Trarieux fin juillet qui m'a demandé ce que je faisais durant l'été, si j'avais prévu de bien rouler et de bien préparer la saison de cyclo-cross. Ça m'a mis un petit coup de boost, j'ai pris un entraîneur et un préparateur physique. J'ai eu de nouvelles charges d'entraînement. Je me suis donc dit qu'il fallait que je change de club et que je retourne dans une équipe DN.

« J'AI PRIS PEUR »

Pour partir sur du neuf...

C'est un petit défi personnel. Le but sera d'aider l'équipe et d'apporter au maximum mon expérience. J'ai indiqué clairement que j'étais là pour préparer la saison de cyclo-cross. Je n'avais pas d'ambitions personnelles. Avec le coronavirus, ça change la donne. Une reprise sur la route en août-septembre s'articulerait plutôt bien quand même avec une remise en route progressive pour le cyclo-cross.

As-tu abandonné l'idée de te consacrer au VTT ?
Je n'ai jamais vraiment réussi à m'impliquer dans le VTT. J'aimerais bien, c'est une activité que je pratique à l'entraînement et qui est vraiment intéressante. Mais de là à me lancer dans des passages techniques en VTT... J'ai un peu plus d'appréhension. Pour l'instant, je n'ai jamais encore franchi le pas, mais je n'ai pas encore vraiment abandonné l'idée. Techniquement, je m'en sors plutôt pas mal en cross. C'est plutôt au niveau de la puissance que ça pêche... Autant essayer de travailler tout ça sur la route. 

Comment imagines-tu la prochaine saison de cyclo-cross ?
Lorsque j'ai vu qu'il y avait quelques annulations, j'ai pris peur. Je suis allée sur le site de l'UCI, j'ai regardé un peu les courses et j'ai vu qu'il y avait encore pas mal de choses. Pour l'instant, ce n'est pas facile de se projeter. J'espère que la saison de cyclo-cross ne sera pas trop décalée pour laisser de la place à la route. Je trouverais ça dommage. Le circuit de la Coupe du Monde a également évolué. Il faudra faire des choix, je ne pourrai pas être partout. On n'a pas encore fait le point avec le Team Podiocom. Je suis contente de rester dans cette structure où je me suis toute de suite vraiment bien intégrée.

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