Sonny Colbrelli et les bonnes vieilles habitudes
Malgré une coupure forcée de plus de quatre mois, la faute à l’épidémie de coronavirus, les bonnes vieilles habitudes n’ont pas changé. Pour la deuxième fois en autant d’étapes de la Route d’Occitanie, les échappés ont dû se résoudre à voir les équipes de sprinteurs faire la loi, malgré la résistance presque héroïque du Danois Emil Vinjebo. Les sprinteurs ont eu le dernier mot, comme souvent. Et comme avant. Frustré d’avoir “lancé le sprint de trop loin” la veille, Sonny Colbrelli a pris sa revanche sur les hauteurs de Cap découverte (voir classements). En pleine campagne, mais devant une foule au moins aussi nombreuse que la veille et sous un soleil beaucoup moins écrasant que samedi, le sprinteur italien a décroché sa première victoire de la saison. Le voilà qui signe par la même occasion son septième succès sur une course professionnelle française, après avoir déjà brillé au Tour du Limousin - dont il a même remporté le classement général final en 2015 -, au Tour du Poitou-Charentes et à Paris-Nice.
“Je suis très heureux, plus encore après les regrets de la première journée”, concédait-il après l’arrivée. Une nouvelle fois, l’Italien du Team Bahrain-McLaren a décidé de prendre les choses en main à quelques 300 mètres de la ligne d’arrivée, avant une dernière légère courbe gauche-droite en forme de S. “Cette fois-ci, j’ai tenu. Je suis content pour mes coéquipiers qui ont travaillé et roulé dur pour moi, comme lors de la première journée”. Un travail en effet précieux alors que des hommes forts, comme Lilian Calmejane, avaient un temps caressé l’espoir de déjouer les plans des sprinteurs.
Si Sonny Colbrelli promet que ce succès lui donne “plus de confiance avec les prochains gros rendez-vous comme Milan-San Remo”, il permet surtout dans un premier temps à sa formation WorldTour de signer un joli doublé. Juste après l’avoir emporté, le Transalpin a en effet appris que son coéquipier et compatriote Damiano Caruso avait décroché une autre victoire pour son équipe sur les routes du Circuit de Getxo, en Espagne (voir classement). “Sacrée journée !”, s’est ainsi amusé l’athlète de 30 ans auprès de ses coéquipiers, juste après la ligne. Lauréat la veille et toujours leader de l’épreuve, Bryan Coquard ne pouvait contester la supériorité de son adversaire sur cette deuxième bataille du week-end. “Il était clairement le plus fort”. Place désormais aux grimpeurs, ce lundi, pour une étape qui va sonner comme un véritable test grandeur nature avant les plus grandes échéances du calendrier mondial. Après l’expérimenté Sonny Colbrelli, c’est peut-être cette fois-ci le jeune néerlandais Kévin Inkelaar, ancien de la Groupama-FDJ Continental, qui tentera de faire briller les couleurs du Team Bahrain-McLaren.