Groupama-FDJ, un tir groupé... frustrant
Trois coureurs dans le Top 10 du classement général final dont un au pied du podium. Avec Rudy Molard 4e, David Gaudu 6e et Valentin Madouas 7e du Tour des Alpes-Maritimes et du Var, la Groupama-FDJ peut difficilement se satisfaire du résultat du week-end (voir classements). Pourtant, la WorldTeam a fait la course ce dimanche, comme attendu, lors d’une dernière étape montagneuse tracée autour de Blausasc avec, au menu, le Col de Saint Roch, le Col de Braus ou encore le Col de la Madone, au milieu d’autres difficultés non répertoriées au classement de la montagne. Rudy Molard a essayé le premier, dès le début de course. “J'ai tenté le tout pour le tout. J'ai attaqué dès la première bosse et ça m'a permis de prendre l'échappée”. Un peu plus tard, il est rejoint par un groupe de costauds parmi lesquels deux autres coureurs de la Groupama-FDJ : Bruno Armirail et Valentin Madouas, ce dernier étant lui aussi très bien placé au général au départ de l’étape. “Le but était de piéger Bauke Mollema, précise Bruno Armirail. David (Gaudu) était le mieux placé de l’équipe pour le général mais on ne l’aurait pas laissé partir dans l’échappée. Les autres auraient pris la roue. Avoir Rudy et Valentin devant, c’était parfait”, ajoute le solide rouleur.
UN COUP DE FORCE AVEC TROIS HOMMES À L'AVANT
Fidèle à ses habitudes, Bruno Armirail n’a pas compté ses efforts et a longtemps emmené le groupe de tête pour tenter de creuser l’écart sur le peloton, et ainsi épuiser au maximum les équipiers du maillot jaune Michael Woods (Israel Start-Up Nation), notamment dans la longue ascension du Col de Braus - notre photo -. Avant de finir par s’écarter. “J'aurais aimé aller plus loin mais au bout d'un moment, les jambes disent stop”. Dans le final, Valentin Madouas et Rudy Molard ont dû laisser filer le remuant Gianluca Brambilla, intenable et au-dessus de la mêlée ce jour. “Il était intouchable, le plus fort a gagné”, lâchera d’ailleurs Rudy Molard après la ligne. Valentin Madouas, pour sa part, est parti à la faute dans une descente technique, alors qu'il avait déjà dû laisser partir le coureur de la Trek-Segafredo. “J’avais déjà crampé à 200 mètres du sommet, malheureusement, avec le manque de jours de course et la chaleur. Après la chute, on a essayé de rouler pour combler le retard mais il nous a manqué dix secondes”, constate le Breton à chaud. “On n’a pas de regrets, on a fait une très belle course”, promet-il ensuite.
DAVID GAUDU S’AGACE… PUIS RELATIVISE
Présent dans le groupe des favoris jusqu’au bout, David Gaudu avait, pour sa part, beaucoup de mal à cacher sa frustration après avoir coupé la ligne d’arrivée. “C’est frustrant de rater « la boîte ». C’est un peu con de faire 4-5-6 du général ou un truc comme ça…”, pestait-il à chaud auprès de Valentin Madouas et de Rudy Molard. Avant de relativiser : “Je me suis rassuré dans la Madone en basculant avec Fuglsang, Quintana et Woods. Il n’y avait plus que nous. Pour une reprise, c’est quand même encourageant. L’objectif principal n’était pas non plus ici, ce sera Paris-Nice (...) On ne va pas rester sur cette déception, on va retrouver le sourire puis ça va repartir !”. Car si Thibaut Pinot a souffert et semble toujours embêté physiquement (lire ici), le reste de l’équipe a répondu présent ce dimanche, et c’est de bon augure. “C’était terrible, une des plus grosses batailles depuis le début de ma carrière !”, conclut Rudy Molard, heureux d'avoir contribué à ce scénario échevelé.