Jérémy Lecroq : « C’est le bon moment pour prouver mon niveau »
Il reste moins d’un mois avant le très grand rendez-vous de la saison de Jérémy Lecroq : Paris-Roubaix. Alors, forcément, le Francilien - aujourd'hui installé dans la Marne - monte en puissance. La semaine passée, il a participé à Paris-Nice (2.UWT) et y a enchaîné les efforts sur tous les types de terrain, après une grosse frayeur dès la première journée de course, dans les Yvelines. “Je me suis fait percuter par une voiture. J’ai traîné ma misère toute la première journée, j’avais mal de partout, c’était un calvaire. Puis le lendemain, avec l’adrénaline et l’envie de bien faire pour emmener convenablement Bryan (Coquard) au sprint, ça s’est plutôt bien passé, même si on aurait voulu gagner. C’est Paris-Nice, avec un niveau très élevé. On est satisfait des places de Bryan au sprint toute la semaine, même si on cherche la victoire. Ensuite, ça a été compliqué… La fatigue était présente. Je me suis accroché pour finir, en prenant de l’expérience pour la suite de la saison et les années à venir. Mais ça restera forcément un bilan mitigé”, relatait-il auprès de DirectVelo en plein cœur du dernier week-end de compétition.
Avec (déjà) 19 jours de course au compteur au terme de ce Paris-Nice, le solide gaillard d’1m86 fait partie des coureurs de la B&B Hôtels qui ont le plus couru depuis le début de saison. Seuls le leader Bryan Coquard (20) et Cyril Lemoine (19) ont autant, ou plus, enchaîné. “C’était l’objectif de l’équipe, qui voulait aligner sur Paris-Nice les coureurs qui étaient le plus en condition. Il fallait enchaîner en février avant d’arriver sur Paris-Nice. Je me retrouve avec pas mal de jours de course au compteur et c’est bien car personnellement, j’ai besoin de courir et de prendre de l’expérience. C’est un bon point avant les Classiques”. Car une fois encore, l’athlète de 25 ans a coché d’une croix rouge et épaisse la période des Classiques sur son calendrier. Avec le 11 avril, date de « l’Enfer du Nord », en guise de priorité absolue. Depuis gamin et sa première participation à la course chez les Juniors avec l’Équipe de France, en 2013 (lire ici), Jérémy Lecroq rêve de faire un gros coup sur ce Monument du cyclisme. “Ce doit être le point d’orgue de ma saison, bien sûr. C’est un objectif personnel. J’espère y avoir ma carte à jouer. C’est une course super particulière. Il faut jouer sa carte au bon moment”. Avec l’envie d’anticiper la bataille des favoris “car face aux meilleurs, je suis un ton en-dessous. Mais anticiper juste pour dire d’anticiper, et ne rien avoir en retour, serait dommage. L’idée serait plutôt de sentir le bon coup. Et si aucune chance ne s’offre à moi pour anticiper, alors j’essaierai d’accrocher les costauds le plus longtemps possible. Et d’apprendre, encore. Je n’ai que 25 ans, ce sera de l’expérience dans tous les cas. Mais j’irai pour faire le meilleur résultat possible”.
D’ici là, le vainqueur du Grand Prix de Lillers 2018 va pouvoir continuer de peaufiner sa condition physique en Belgique, à Bredene ou encore lors de Gand-Wevelgem. “J’ai envie d’être présent dans le final des Classiques. Je commence à les connaître. Tout dépendra du scénario. Si Bryan (Coquard) est présent, ou qu’un autre coureur de l’équipe peut jouer quelque chose, je me vouerai en équipier. Mais si je peux saisir ma chance, je le ferai”. Pour sa cinquième saison chez les pros, sa quatrième dans la formation de Jérôme Pineau, Jérémy Lecroq sent qu’il est temps de passer un nouveau cap. “Le temps passe vite. Je ne suis plus Espoir. J’ai connu deux dernières saisons compliquées. Là, ça va plutôt bien. Je bosse dans le groupe autour de Bryan et j’ai ma place pour le front des Classiques. Maintenant, c’est à moi de prouver que je peux avoir des résultats personnels. Ce n’est pas une année charnière, mais c’est le bon moment pour prouver mon niveau, et montrer que j’ai ma place auprès des meilleurs”.