Scott Bowden : « Une bénédiction du ciel »

Crédit photo DR

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Scott Bowden a fait le grand saut. Après plusieurs années dans des formations australiennes d’IsoWhey Sports SwissWellness à Bridgelane, le Tasmanien a décidé de rejoindre la France et Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme. “Je pense qu’aucune équipe australienne ne viendra en Europe avec les restrictions de voyage dues au Covid. Il valait mieux partir. Ça m’a un peu forcé la main. C’est une bénédiction du ciel. Venir en France est exactement ce dont j’ai besoin pour atteindre le niveau professionnel. 2021 est une année très importante pour moi. Je ne sais pas quand je rentrerai en Australie. J’espère rester définitivement en France et faire bonne impression à une équipe pro de ce pays afin que l’Europe devienne ma maison“, déclare-t-il à DirectVelo.

DANS LA ROUE DE RICHIE PORTE

Le coureur qui fêtera début avril ses 26 ans a suivi les conseils de Nick Schultz, ancien coureur du CR4C Roanne et désormais pro au Team BikeExchange. “Lorsque j’ai décidé de venir en France, je lui ai parlé. Il m’a recommandé Bourg-en-Bresse. Son ancien directeur sportif à Roanne, Vincent Garin, est dans l’équipe. Ça m’a rassuré sur mon choix“. Lors de ses différentes apparitions en France au Tour de Savoie Mont-Blanc, au Rhône-Alpes Isère Tour ou au Tour du Jura, il a déjà eu l’occasion de croiser la route du club aindinois. “Je savais que l’équipe était bonne. Fin novembre, j’ai contacté Christian Milesi (le manager). C’était vraiment bien de parler avec lui. Ils ont un bon programme et une bonne atmosphère pour performer“.

Après une année 2020 quasi-blanche, hormis quelques petites courses autour de chez lui à Hobart, il est monté sur le podium du Championnat d’Australie en janvier dernier. Une belle revanche sur le sort après en avoir été privé la saison précédente en raison d’une forte fièvre qui l’a clouée au lit. “C’est le moment le plus fort de ma carrière. Même s’il manquait quelques coureurs, la course n’a jamais été aussi rapide que par le passé. Le niveau n’était pas plus bas“. Durant l’été australien, il s’est préparé avec le troisième du dernier Tour de France, Richie Porte, également Tasmanien. “J’ai davantage roulé avec lui par rapport aux années précédentes. Nous sommes devenus de bons amis, il m’aide beaucoup. Nous avions fait les Jeux Olympiques de Rio ensemble. C’est toujours bien de s’entraîner avec un gars de ce niveau“.

DU VTT À LA ROUTE

À Rio en 2016, Scott Bowden a à la fois participé aux épreuves sur route et de VTT. “À la base, j’étais sélectionné pour le VTT. Sur la piste, en poursuite par équipe, un coureur a été ajouté. Mais il ne peut pas y avoir plus de 30 cyclistes dans toutes les disciplines du vélo. Du coup, il y avait une personne en moins pour la route. Ils avaient besoin de quelqu’un. C’est là que j’ai aidé Richie Porte“. Jusqu’à ces olympiades, son attention était portée sur le VTT. Après avoir goûté au BMX, au triathlon et au cross-country, il s’est mis sérieusement au VTT à partir de ses 18 ans. “À partir de 2013, j’allais chaque année en Europe pour prendre part aux manches de la Coupe du Monde. Je participais aussi aux Championnats du Monde“, indique celui qui ne participait qu’à quelques petites courses sur route sur son île en guise de préparation.

Changement de cap donc en 2017 où il a rejoint IsoWhey Sports SwissWelleness managé par Andrew Christie-Johnston qui a aidé Richie Porte, Jack Haig, Chris Hamilton, Ben O’Connor ou encore Chris Harper. “C’était une bonne équipe pour apprendre“. Il a été ralenti dans sa progression par une chute la veille de l’Herald Sun Tour qui l’a ensuite gêné pour ses premières apparitions en Europe sur route. L’année suivante, il a subi une autre chute qui l’a mis sur le flanc pour le Tour de Savoie Mont-Blanc. “Ce n’est qu’en 2019 que j’ai eu une saison correcte. Mais ce n’était pas encore assez pour passer pro. J’ai aidé Chris Harper au Tour du Japon et au Tour de Savoie Mont-Blanc. Au Tour de l’Utah, j’ai pu jouer ma propre carte et j’ai obtenu quelques Top 10“.

« PLUS MOTIVÉ QUE JAMAIS »

À bientôt 26 ans, il est donc temps pour l’Australien de franchir le Rubicon. “Par le passé, j’ai eu un peu de malchance. Désormais, je suis en bonne position pour passer au niveau au-dessus. Je crois vraiment que je peux y performer. Je suis plus motivé que jamais. Je suis très impliqué sur le fait d’aller en France. J’espère commencer une longue carrière. Je pense toujours que j’ai mes meilleures années devant moi“. Il se considère comme un puncheur. “Je suis assez polyvalent. Comme je viens du VTT, on pourrait dire grimpeur, mais je ne suis pas un pur grimpeur. Je suis plus que ça. J’aime rouler sur les pavés et les circuits techniques. Ça ne me dérange pas de rouler sous le mauvais temps“.

À son arrivée en France il y a trois semaines, Scott Bowden est tombé malade. Pour sa première course au Prix de Pelousey le week-end dernier, il a dû changer de vélo au moment où l’échappée victorieuse est partie. Ce samedi, il prendra part à la première manche de la Coupe de France N1 au Grand Prix de Saint-Étienne Loire. “J’aime vraiment le parcours. On l’a fait à l’entraînement jeudi. J’espère être en pleine santé au moment de la course. Je ressens encore un peu de fatigue de ma maladie“. Ces prochaines semaines, il tentera d'améliorer ses capacités en langue française. "Je pars de loin. C'est un gros objectif". Comme le seront également ses grands rendez-vous avec notamment le Tour de Saône-et-Loire, le Tour de la Mirabelle et surtout ses retrouvailles avec l'Alpes Isère Tour (ex-RAIT) et le Tour de Savoie Mont-Blanc.

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