Michel Callot : « Le 15 mai devient une date très importante »
Mercredi, avant le discours d'Emmanuel Macron, Pierre Lebreton, médecin et coureur, demandait une réflexion sur le maintien des courses ouvertes aux 1ère catégorie (lire ici). Depuis, le "confinement" a été étendu à tous les départements de métropole à partir de samedi prochain. Michel Callot, contacté par DirectVelo, donne son point de vue sur cette proposition et réagit aux décisions du Président de la République.
DirectVelo : Que vous inspire la proposition d'arrêter les courses amateurs pendant un mois ?
Michel Callot : Deux choses. D'abord, pendant cette crise, on voit que beaucoup de personnes, en fonction de leur statut, peuvent avoir leur avis sur les mesures prises. Il y a énormément d'avis contradictoires. Personne ne détient seul la vérité. Sur le fond, je crois que la langue française est une langue magnifique mais chacun ne donne pas le même sens aux mots. Il faut rappeler dans quel cadre sont organisées ces compétitions. Il faut revenir au confinement de novembre. La possibilité de s'entraîner a été alors donnée au sport professionnel. Ensuite, les fédérations, dont la FFC, ont posé la question des semi-professionnels. L'état a pris en considération ces sportifs semi-pro qui font maintenant partie de ce qui est appelé le "public prioritaire". Dans le cas du vélo, la FFC a fait le travail de recenser tous ceux pour qui cela avait un sens d'être retenu dans le public prioritaire. À la suite de l'entraînement, ce sont les compétitions qui ont été autorisées pour le public prioritaire.
« VARENNES-VAUZELLES FAIT FIGURE D'EXCEPTION »
Faut-il maintenir les organisateurs sous l'épée de Damoclès d'un refus de dernière minute ?
Ce qu'il s'est passé à Varennes-Vauzelles fait figure d'exception. Tout le monde a compris que ce n'était pas la meilleure décision d'interdire la course dans ce délai-là (moins de trois heures avant la course, lire ici). Ce n'est pas une bonne solution de faire déplacer les gens pour rien. C'est très compliqué pour nos clubs. Je leur tire un grand coup de chapeau, ils mettent toute leur énergie à essayer d'organiser et à respecter les contraintes qui leur sont appliquées, et les protocoles. À aucun moment, les clubs n'ont organisé de courses sauvages. Tout est assujetti à l'autorisation d'un préfet. En cas d'annulation, nous discutons avec les préfectures pour voir si les décisions ministérielles sont bien comprises par les préfets. Les clubs ne font que ce qui est autorisé.
Sera-t-il possible d'organiser des courses pour les "publics prioritaires" pendant les quatre semaines de confinement ?
Nous allons attendre les décisions et les interprétations ministérielles et préfectorales. Si on se réfère à ce qui est appliqué dans les 19 départements déjà soumis à ces mesures, rien ne l'empêche. Mais le temps va nous apprendre comment vont l'interpréter les préfets.
« FAIRE QUE LE CYCLISME SOIT CONSIDÉRÉ DANS LES PREMIÈRES MESURES DE SORTIE DE CRISE »
Vous avez écrit au Premier Ministre, avec les trois fédérations affinitaires (UFOLEP, FSGT, FFVélo) le 17 mars, pour "créer les conditions de la reprise des manifestations sportives pour tous les publics". Avez-vous une réponse ?
Nous avons mené plusieurs actions associés à d'autres fédérations, d'athlétisme et de triathlon, avec des organisateurs d'épreuves de masse. Nous sommes plus forts quand on peut les conduire à plusieurs. Ce sont des lobbys assez complexes. Nous cherchons à soutenir les activités et également faire que le cyclisme soit considéré dans les premières mesures de sortie de crise et figure dans les premières activités autorisées.
Le Président de la République a parlé de la date du 15 mai comme début de reprise pour certaines activités sportives. C'est là votre espoir ?
Le 15 mai devient une date très importante. Nous avons devant nous deux temps. Le premier, difficile, de confinement national, où on va essayer de maintenir ce qui peut l'être. Le second, à partir du 15 mai, où il faudra être très actif pour que l'activité cycliste soit parmi les premières à reprendre dans notre pays.