Pavel Bittner : « C’est là que tu rencontres les futures stars »

Crédit photo Www.zavodmiruu23.cz/

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Pavel Bittner semble avoir parfaitement digéré le passage entre les rangs Juniors et Espoirs. Régulier chez les U19 ces deux dernières saisons, avec notamment une médaille d’argent sur le Championnat d’Europe à Plouay l’été dernier, mais également de nombreux gros résultats en Coupe des Nations, le Tchèque de la réserve du Team DSM a brillé la semaine passée, sur ses terres, à l’occasion de la Course de la Paix, en remportant la première étape (voir classement). DirectVelo a fait connaissance avec le prometteur coureur de 18 ans, originaire d’Olomouc et qui a été mis sur un vélo par son père et son grand-père, tous deux anciens cyclistes.

DirectVelo : T’attendais-tu à pouvoir gagner sur une manche de la Coupe des Nations dès ta première année chez les Espoirs ?
Pavel Bittner : Non, je ne m’attendais pas à pouvoir faire si bien dès ma première saison chez les Espoirs. C’est une très belle surprise. Cette course était évidemment un objectif : on espérait gagner une étape et faire un Top 10 au général avec Mathias Vacek. On a réussi nos deux missions, c’est top. C’était une très bonne semaine à domicile pour nous. Mais c’est vrai que depuis le début de la crise sanitaire, on n’a pas pu disputer beaucoup de courses de jeunes alors c’était dur d’avoir de vrais repères par rapport à la concurrence. Je connais quand même ceux de ma génération, qui étaient J1 avec moi. Pour le reste, c’est sûr que je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de les affronter jusqu’à présent mais ça va venir. Et puis, il y a de nouveaux talents qui se révèlent au fur et à mesure dans tous les cas.

Tu avais déjà terminé sur le podium de l’Orlen Nations GP - autre manche de la Coupe des Nations Espoirs - quelques jours plus tôt…
C’était un vrai booster. Mentalement, faire de bons résultats en Pologne m’a donné beaucoup de confiance et m’a montré que j’étais capable de faire de bons résultats même en arrivant tout juste dans la catégorie des Espoirs. Cette confiance s’est aussi propagée à l’ensemble de l’équipe nationale tchèque, qui a compris que j’étais capable de faire de belles choses et c’est aussi grâce à leur travail que j’ai pu gagner sur la première étape de la Course de la Paix.

« IL A FALLU SE FAIRE VIOLENCE »

Tu es habitué à briller sur les manches de la Coupe des Nations puisque chez les Juniors, déjà, tu avais gagné deux étapes du LVM Saarland Trofeo après avoir fini 3e d’une étape sur le Tour du Pays de Vaud !
Ce sont les courses les plus importantes à mes yeux, que ce soit en Juniors ou en Espoirs. Avec les Championnats, bien sûr. C’est là que tu rencontres les futures stars du peloton, tu peux te comparer aux meilleurs très vite. C’est idéal pour progresser et continuer de se forger. Après tout, ce sont les coureurs que je vais devoir affronter, pour les meilleurs d’entre eux, pendant de longues années si tout va bien.

L’an passé, tu as été vice-Champion d’Europe sur route Juniors à Plouay. Que t’a apporté cette expérience ?
Après la saison de J1, j’aurais aimé confirmer et faire encore mieux en J2 mais il n’y a pratiquement pas eu de saison. Dans ces conditions, ce Championnat d’Europe avait été l’occasion de confirmer ce que j’avais fait en J1 et de me rassurer pour la suite et mon passage dans la catégorie supérieure. J’ai vu que j’étais bien dans le coup. C’était une superbe expérience que je ne suis pas près d’oublier !

Cette année, tu as débuté ta saison par trois courses de Classe 1, au GP Monseré, à Cholet-Pays de la Loire puis au Circuit de Wallonie, alors que tu débarquais tout juste des rangs Juniors. La transition n’a-t-elle pas été trop difficile ?
Forcément, il a fallu se faire violence. Ce n’est jamais facile. Mais il fallait positiver. On a de belles opportunités de faire des courses au milieu des pros, y compris face à des WorldTeams, grâce à la réserve du Team DSM. Ca fait mal aux pattes d’autant qu’au niveau de la distance, c’est beaucoup plus long que chez les Juniors. Mais ça va, je m’en sors bien. Ce sont de grosses expériences. Ça aide pour les manches de la Coupe des Nations, justement (sourire). Je suis sûr que le fait d’avoir disputé trois courses pros m’a aidé à gagner sur la Course de la Paix.

« S’IL Y A UNE POSSIBILITÉ... »

On a le sentiment que de nombreux coureurs de la nouvelle génération sont totalement décomplexés. Dans quel état d’esprit avais-tu abordé ces courses de Classe 1 où tu t’es retrouvé dans le même peloton que Mark Cavendish ou Elia Viviani ?
J’ai beaucoup de respect pour les grands noms du peloton. Ils ont fait tellement de choses ! Et d’un autre côté, on est obligé de se dire qu’ils ont deux bras et deux jambes comme nous. Si tu ne raisonnes pas comme ça et que tu es simplement impressionné, tu ne peux pas performer. On ne peut pas les regarder faire, on doit être acteurs des courses. Mais c’est quand même impressionnant, bien sûr.

Dans quels secteurs penses-tu avoir la plus grosse marge de progression, et quelles te semblent être tes principales qualités à l’instant-T ?
Je voudrais m’améliorer un peu partout. J’ai une bonne petite pointe de vitesse et je ne me débrouille pas trop mal en chrono. J’aime bien les montées courtes aussi, qui ne durent pas plus de 20 minutes, mais je ne serai jamais un pur grimpeur, ni un véritable sprinteur. Les Classiques m’intéressent.

Envisages-tu de rejoindre la WorldTeam dès l’an prochain ?
Je ne suis sûr de rien, je n’ai même aucune idée de ce qu’il va se passer à ce stade. Je suis sous contrat avec la réserve pour 2022 alors normalement, je devrais y rester, mais ça dépendra peut-être de ce qu’il peut encore se passer dans les mois à venir. S’il y a une possibilité, évidemment, je réfléchirai. Mais il faudrait aussi que j’en discute avec mes proches et mon agent. 

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