L'équipe Lotto-Soudal Ladies a obtenu son meilleur résultat de la saison il y a trois semaines avec la troisième place d'Alana Castrique au Championnat de Belgique. Cette performance illustre bien les progrès de la formation belge, après un début de saison compliqué. "Ça n'a pas été facile pour commencer. Nous n'avons pas eu de stage collectif. Notre programme de course était conséquent. Je ne pouvais rien leur reprocher. Elles ont fait ce qu'elles ont pu. En mai, nous sommes allées en stage à Livigno. Nous avons passé dix jours ensemble. J'ai senti une grosse différence dans l'ambiance et dans la forme des coureuses", affirme la directrice sportive Annelies Dom à DirectVelo.

PLUS DE BELGES EN 2022

Du coup, l'optimisme est de mise pour la suite de la saison. "Nous savions qu'en perdant Lotte Kopecky, il allait être difficile d'obtenir des grands résultats. Nous n'avons pas de grande sprinteuse, même si Alana Castrique a montré qu'elle était très rapide. Du coup, nous essayons de nous montrer offensives. Attaquer pour progresser, c'est un peu la ligne de conduite pour cette saison. Si on continue sur cette lancée, les résultats vont suivre". 

Même si la formation Lotto-Soudal Ladies s'inscrit principalement dans une logique de développement. "Notre but est de donner un maximum de chances à nos coureuses. Gagner est difficile, tu peux être bien, tu n'as jamais qu'une chance sur 150 de l'emporter. Ce n'est pas comme en foot où c'est une chance sur deux". L'an prochain, Lotto-Soudal Ladies va accentuer son recrutement sur le marché belge. "Notre objectif est, comme nous le faisons avec l'équipe Espoirs, de former les meilleures coureuses belges. C'est pourquoi nous voulons avoir plus de Belges dans l'effectif la saison prochaine. Une fille comme Julie De Wilde correspondrait parfaitement à ce que nous recherchons", explique le manager général de l'équipe Kurt Van de Wouwer. 

« PARFOIS J'AI ENVIE DE PRENDRE UN VÉLO... »

Pour la directrice sportive Annelies Dom, cette saison est également celle de la découverte. Elle est passée pendant l'hiver du peloton au volant. "J'ai plus d'émotions en tant que directrice sportive. Parfois, en tant que coureuse, je ne comprenais pas pourquoi le directeur sportif pouvait se mettre autant en colère, maintenant oui. Et même si tu essaies de préparer les coureuses à 100%, tu ne maîtrises pas tout. Il y a des frustrations. Parfois, j'ai envie de prendre un vélo et me retrouver au sein du peloton pour leur dire ce qu'il faut faire".

Elle semble avoir trouvé son style. "Je prépare un maximum. Je fais des powerpoints avant chaque course. Je mets en évidence les points chauds. J'essaie de donner un maximum d'informations et je fais souvent un débriefing après chaque course. Dans la voiture, je suis assez calme, même si au début, j'étais nerveuse dans la file des voitures, c'était parfois un peu compliqué". En tout cas, Alana Castrique apprécie le style de son ancienne coéquipière. "Elle est à l'écoute. Elle ne dézingue pas pour le plaisir. Elle sait nous mettre de la pression, sans trop insister".