Jefferson Cepeda, comme à la maison
Jefferson Cepeda va finir par acheter un appartement aux Sybelles. Deux ans après s’être imposé au Corbier sur la dernière étape du Tour de l’Avenir, l’Equatorien s’est offert ce dimanche, à la Toussuire, la 23e édition du Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2 - voir classements). Il a ainsi assumé son statut de grand favori au départ de l’épreuve mercredi dernier à Sallanches. “Je ne pense pas que cette victoire ait été facile à obtenir. Je suis allé la chercher”, confie à DirectVelo le coureur qui a pris le pouvoir vendredi au sommet du Galibier.
Avec 2’30’’ d’avance au général sur son premier adversaire - Roland Thalmann -, le sociétaire d'Androni Giocattoli-Sidermec n’avait pas vraiment de crainte à avoir ce dimanche au départ de Saint-Jean-de-Maurienne. Son équipe a laissé cinq coureurs partir en échappée, sans aucun homme dangereux au général. “Derrière, on a essayé de contrôler du mieux possible. Tous mes coéquipiers ont été formidables. Cette victoire leur appartient. Nous sommes une équipe de bons grimpeurs avec notamment Santiago Umba, nous nous sommes préparés pour cette course et nous avons réussi notre pari”.
TROP AFFÛTÉ AU GIRO
Le Champion d'Équateur aurait bien aimé s’imposer à la Toussuire mais il n’a pu boucher le trou sur Alexis Guérin, parti à quinze kilomètres de l’arrivée. “J’avais de bonnes jambes. Je voulais aller chercher la victoire d’étape mais je dois me contenter de la 2e place. Ce n’est pas grave, je suis surtout heureux de gagner le général. Je pense que c’est une course importante en France donc je profite”. Il s’offre à cette occasion son troisième succès en Europe, le troisième en Maurienne.
À quelques mètres, Gianni Savio savoure lui aussi ce succès. Arrivé vendredi soir sur la course, l'emblématique manager de la ProTeam italienne peut se frotter les mains avec un nouveau succès sur la course savoyarde quatre ans après la victoire d’Egan Bernal. “C'est un bon coureur, un très bon grimpeur. Il a une marge de progression. Je suis très content de le voir gagner ici après Egan Bernal, ce sont deux coureurs que j'ai lancés. Mais Jefferson Cepeda n'est pas un nouveau Bernal. Un coureur comme Egan Bernal, il en arrive un tous les 20 ans”. En mai dernier, pendant que son ancien poulain dominait le Giro, Jefferson Cepeda était lui en souffrance. “Il a mal supporté le froid et la pluie car il était très affûté. Il est retourné en Equateur car ma philosophie c'est que les Sud-Américains ne doivent pas rester trop longtemps en Europe loin de chez eux. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai de bons rapports avec eux, je les comprends”. C’est en Italie que le 4e du dernier Tour des Alpes espère désormais briller. “Je vais me préparer pour les prochaines courses italiennes : le Tour d’Emilie, le Gran Piemonte et le Tour de Lombardie”. Pas très loin de la Maurienne.