Pierre Gouault : « Content de cette carrière »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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C’est le hasard mais Pierre Gouault a annoncé se retirer des pelotons le jour de Montpinchon (Elite Nationale) et la semaine de la Polynormande (1.1), deux courses qui auront marqué la carrière du Manchois. Après 17 années de vélo, dont quatre chez Auber 93 et deux à Roubaix-Lille Métropole, le Normand de 28 ans a choisi d’arrêter la compétition après une nouvelle fracture de la clavicule - la huitième -. C’est vers l’entraînement que souhaite désormais se diriger celui qui évoluait depuis l’an passé à Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme. Entretien.

DirectVelo : Pourquoi as-tu choisi de raccrocher le vélo ?
Pierre Gouault : Je me suis recassé la clavicule il y a deux mois lors du Championnat Auvergne-Rhône-Alpes. J’avais dit que si je me la recassais une nouvelle fois, j'arrêterais le vélo… J’ai pesé le pour et le contre. Je prenais beaucoup de plaisir sur le vélo mais le jeu n’en valait plus la chandelle. J’ai donc décidé d’arrêter.

Pourquoi avoir attendu deux mois pour l’annoncer ?
Dès que j’ai chuté, c’était déjà plus ou moins décidé mais il fallait tout de même faire mûrir la décision. C’est pour ça que je n’avais pas communiqué jusqu’à ce mardi. J’ai décidé de le faire et de passer à autre chose. J’ai vite rebondi. Je me suis inscrit dans une autre formation, sur la préparation physique et la performance sportive. Ça va me permettre d’être à jour sur les nouvelles méthodes scientifiques et de devenir entraîneur à la fin si je valide cette formation. Elle concerne tous les sports et tous les niveaux. Je me spécialiserai de mon côté dans le cyclisme et pourquoi pas dans le triathlon.

Tu avais anticipé ta reconversion alors que tu courais encore...
J’ai toujours été passionné par l’entraînement. J’avais passé le DEJEPS en 2018 alors que je courais encore. Ça me permettait de ne pas être focalisé uniquement sur mes performances, de préparer l’avenir et de déjà partager mon expérience. Ce que je vais faire sera dans la continuité. Je suis indépendant depuis trois ans. Maintenant que je ne cours plus, j’ai envie de m’intégrer dans le projet d’une équipe. J’ai différents projets et je reste ouvert à toutes les propositions.

« JE N’AI PAS DE REGRETS »

Que retiendras-tu de tes 17 années de vélo ?
Je retiendrai tous les moments passés avec mes coéquipiers, dans les différentes équipes qui ont pu me faire confiance. Je pense aussi à mes performances. Il y a quelques victoires et il y a aussi les résultats collectifs. On avait gagné la Coupe de France pro avec Auber 93, la Coupe des Nations Espoirs avec l’équipe de France… Il y a plein de moments comme ceux-là qui resteront gravés. J’ai pu me faire des amis. Le vélo m’a apporté beaucoup socialement, mais aussi sur moi-même.

Il est difficile de trouver des gens qui parlent en mal de toi…
(Sourire) Ça s’est toujours bien passé. J’ai toujours aimé mettre l’ambiance dans les équipes où j’ai couru. J’étais là pour performer et pour passer des bons moments. Je me suis fait des copains partout où je suis passé. Tant mieux si j’ai laissé une bonne image comme coureur. Je suis toujours resté fidèle à mes valeurs. C’est une fierté.

Tu arrêtes sans regrets ?
Je n’ai pas de regrets à partir du moment où j’ai toujours donné le meilleur de moi-même. Quand j’ai débuté, je n’aurais jamais imaginé faire tout ça alors je suis plutôt satisfait, même si j’aurais imaginé que ma carrière décolle peut-être plus à un moment donné. Bien sûr, avec des si, on peut refaire le monde. Pour être un bon cycliste, il faut être solide. Moi, j’avais une faiblesse au niveau des clavicules, ça a freiné ma progression. Mais je suis content de cette carrière. Il y a mieux mais il y a pire… C’est comme ça, et encore une fois, je ne regrette rien.

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