Tour de Bretagne : Dinan est là pour faire la course
Johan Le Bon a longtemps été leader virtuel de la cinquième étape du Tour de Bretagne (2.2). Après un début de course très rapide, un groupe d’une vingtaine de coureurs a enfin réussi à sortir au kilomètre 82. Parmi les fuyards figure Johan Le Bon, 6e du général à 10’’ de Thibault Ferasse (B&B Hotels p/b KTM), au départ de Châteaubriant (Loire-Atlantique) et qui va rafler 3" de bonif au passage. C’est un autre Dinannais, Thomas Gachignard, qui a été à l'origine du bon coup. “Je voulais prendre l’échappée pour me faire plaisir et être devant une deuxième fois puisque j’y avais déjà été mardi. J’ai attaqué dans une bosse avec des paliers, rapporte-t-il à DirectVelo. En haut on a fait un petit groupe, on est sorti et je n’avais pas du tout vu que Johan Le Bon était là. Quand on a commencé à tourner, il m’a mis une petite claque en me disant qu’il était là”.
Ils auront eu jusqu’à 4’30’’ sur le peloton sur cette étape de… 217 kilomètres. “J’ai été surpris de l’écart mais il y a eu un départ très rapide”, note Johan Le Bon. Sans surprise, l’entente est loin d’être idéale. Mathis Le Berre, Yannis Voisard (Arkéa-Samsic), Jesper Schultz, Elmar Reinders (Riwal Cycling Team) et bien sûr Alan Boileau, coéquipier de Thibault Ferasse, refusent de collaborer. “C’est normal, c’est la course. Si on avait été à leur place on aurait fait pareil", estime Johan Le Bon. "Ça foutait un peu le bazar dans le groupe donc ce n’était pas top. J’ai fait ce que j’ai pu pour aider Johan”, indique Thomas Gachignard.
« DÉCEVANT D’AVOIR BRÛLÉ DES CARTOUCHES POUR RIEN »
L’actuel 3e du Challenge BBB-DirectVelo n’a pas vraiment espéré prendre le maillot de leader ce vendredi à Boisgervilly (Ille-et-Vilaine). “Je n’y ai pas cru, reconnaît-il. On sait très bien que les B&B Hôtels sont pros, ils savent gérer ces situations-là. Dans l’échappée, il manquait Chambéry. Riwal n’avait pas leur bonne carte donc ce n’était pas forcément la bonne situation même si une fois qu’on est devant, avec quatre minutes d’avance en plus, il est difficile de savoir comment ça va se goupiller dans le final”.
Sur le circuit final, Enzo Leijnse (Development Team DSM) a tenté sa chance en solitaire. Il sera le dernier coureur de l’échappée revu par le peloton. Au moment où Johan Le Bon et ses compagnons de fugure sont repris, il reste moins de dix bornes. À l’arrivée, la déception se lisait sur son visage. “On était un bon groupe devant et on se fait reprendre. C’est décevant d’avoir brûlé des cartouches pour rien, pour des poignées de secondes mais je suis là pour faire la course…”. Pas de regrets non plus pour Thomas Gachignard. “On a tenté notre chance. Je savais que si on n’arrivait pas au dernier tour avec au moins une minute, c’était foutu. C’est comme ça. On verra ce qu’il se passe ces deux derniers jours”. Le terrain devrait être plus favorable pour tenter de renverser la course et Johan Le Bon s'attend à tout : "sur un Tour de Bretagne, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer".