Quel numéro ! Antoine Devanne s’est offert ce samedi, avec la manière, le Grand Prix du Pays d’Aix, la première manche de la Coupe de France N1 (voir classement). “J’ai du mal à réaliser. C’est exceptionnel. J’avais des bonnes sensations mais de là à faire un numéro comme ça, je n’en reviens absolument pas”, a-t-il confié à DirectVelo à l’issue de la cérémonie protocolaire.

AVEC UN 55

Après un très bon début de saison, le Vendée U était très attendu du côté d’Aix-en-Provence. “Il y avait plusieurs cartes dans l’équipe, dont Émilien (Jeannière) pour un sprint et Bobo (Thomas Bonnet) plutôt en puncheur pour sortir, dans la bosse, à sept kilomètres. On avait un électron libre et trois autres cartes qui devaient prendre l’échappée. Je faisais partie de ceux-là”, indique le vainqueur du jour. Il est sorti en compagnie de sept coureurs, après 25 kilomètres de course. “L’entente était très bonne dans l’échappée”, assure le coureur présent à l’avant avec Matéo Allard (AG2R Citroën U23 Team), Emile Brenans (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme), Mickaël Guichard (WB-Fybolia Morbihan), Julien Jamot (VC Rouen 76), Florian Rapiteau (Laval Cyclisme 53), Maximilien Provost (VC Pays de Loudéac) et Théo Sagnier (Paris Cycliste Olympique).

À la fin du cinquième des six tours, dans la bosse du circuit, le Vendéen est parti seul. “J’ai vu que le peloton revenait fort, à 30 secondes, donc je suis sorti pour ne pas avoir de regrets. J’ai repris du temps dans la partie difficile et je ne perdais rien sur la partie vent de face donc j’y ai cru”. Spécialiste de l’effort solitaire, le vainqueur du Chrono des Nations 2021 a fini, comme sur le Circuit de l’Essor (lire ici), en mode chrono. Il a porté son avance jusqu’à 1’25’’. “J’étais dans ma bulle, je ne me suis vraiment pas posé de questions. Je devais lisser mon effort au maximum”. Au sommet de la dernière côte, à six kilomètres de l’arrivée, il avait encore 30 secondes d’avance sur Ewen Costiou (Côtes d'Armor-Marie Morin-U) parti seul à sa poursuite. “J’avais des infos et les temps. À la bascule, je me suis dit que ça allait être compliqué avec un homme frais derrière”. Mais le final descendant l’avantageait, d’autant plus qu’il avait pensé à tout. “J’avais mis un 55 vu le final. C’était un atout, ça aidait pas mal quand je roulais à 60 km/h. Pour revenir, il fallait quand même rouler 10 km/h plus vite que moi. Je me retournais régulièrement et je ne voyais personne. J’ai juste vu le peloton à 500 mètres quand j’ai tourné. C’était juste !”.

UNE PREMIÈRE EN ÉQUIPE DE FRANCE ESPOIRS

Mais suffisant pour s’imposer pour la première fois sur une manche de la Coupe de France. “Si on m’avait dit ça en début de saison, j’aurais signé direct. C’est exceptionnel, j’ai fait un très bon hiver, ça porte ses fruits". Le garçon de 21 ans est devenu un autre coureur. “J’ai plus confiance en moi, j’ai franchi un cap, aussi bien physiquement que mentalement. Je me suis souvent pris des claques avec la mononucléose, le Covid, la clavicule. Il fallait en passer par là. Sur une journée comme celle-là, ça m'a servi”, pense le 3e du dernier Championnat de France Espoirs.

Ses performances sur l’Essor Basque - longtemps échappé sur les Boucles de l’Essor puis vainqueur du Circuit de l’Essor - ont été remarquées par Pierre-Yves Chatelon. Il a été retenu par le sélectionneur national au stage de La-Londe-les-Maures prévu la semaine prochaine. Il découvrira à cette occasion l’équipe de France Espoirs. “Il vaut mieux tard que jamais, sourit l’Espoir 4. Je ne me prends pas la tête à savoir si je fais une sélection derrière ou non”. Ces prochaines semaines, son but sera de continuer à prendre du plaisir et de travailler pour ses coéquipiers. “Je gagne aujourd’hui mais il faut dire que les gars ont fait un très gros boulot derrière. Je veux rendre la pareille en les aidant au maximum pour que tout le monde gagne au moins une course cette année”, conclut le coureur qui devrait privilégier dans deux semaines Manche-Atlantique à la Vienne Classic, deuxième manche de la Coupe de France N1.