Côtes d’Armor : « Le faire de manière intelligente »

Crédit photo Www.tourdenormandiecycliste.fr

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Mathis Le Berre est un gentleman. Lundi soir, quand les membres du staff de Côtes d’Armor-Marie Morin-U se sont présentés à table, chacun avait une bière qui l’attendait. Elle a été offerte par le Breton de 20 ans qui venait tout juste de s’imposer sur la première étape du Tour de Normandie. "On a aussi commandé une bonne bouteille de Champagne. Ça reflète l’ambiance qu'il y a dans l’équipe”, apprécie Sébastien Cottier. Après trois étapes, le futur pro d’Arkéa-Samsic est toujours leader l'épreuve de Classe 2. L’occasion pour son directeur sportif de faire le point avec DirectVelo alors qu’il reste encore quatre étapes au programme.

DirectVelo : Ce mercredi, la fin de course a été animée pour Mathis Le Berre !
Sébastien Cottier : Nous avons perdu du temps (voir classements). Mathis a eu un problème mécanique, Thibault (D’Hervez) lui a donné son vélo. Il a aussi été pris dans une chute à quinze kilomètres de l’arrivée, il a dû mettre pied à terre. L’arrivée était par ailleurs tortueuse, il y a eu une cassure. Nous avons eu un dernier tiers de course chaotique. Nous avons sacrifié des équipiers aujourd’hui. Je suis très content du comportement des garçons.

« ILS ONT RESPECTÉ LE PLAN À LA LETTRE »

Quel a été le discours lors du briefing mardi matin ?
Quand tu prends le maillot jaune sur la première étape, c’est compliqué quand il reste derrière six jours. Avant la deuxième étape, il y avait 85 coureurs en 36 secondes. Il n’y a pas eu d’affolement hier (mardi). Il y avait neuf chances sur dix que l’étape se finisse au sprint et nous n’avions pas Théo (Cotard, forfait à la suite d’une fracture de la clavicule début mars, NDLR). C’était plus dur aujourd’hui (mercredi). Il fallait faire attention aux bonifications et aux écarts. Ils ont respecté le plan à la lettre mais il y a eu ce manque de chance dans la dernière partie de l’étape.

Ewen Costiou s’est retrouvé dans un contre. Était-ce prévu ?
Avec le final du jour, on voulait essayer quelque chose. La consigne était de replacer un autre coureur au général. Thibault a pris une seconde de bonif’ pendant l’étape, puis Ewen en a pris une autre. Ça les replaçait au général. C’était une bonne chose pour jouer tactiquement avec nos adversaires mais avec le final que nous avons vécu, nous n’avons finalement pas d’autre coureur placé au général.

Cette semaine est très formatrice…
Nous sommes très satisfaits des résultats depuis le début de saison même si on aurait pu faire un peu mieux sans quelques erreurs. L’équipe est très soudée, très à l’écoute. Antonin Héron, qui est normand, dispute cette semaine sa première Classe 2. Il est de Sainte-Mère-Église et lors de l’étape de Carentan, il sera chez lui. Nous avons quatre Espoirs dans le groupe. Ewen et Mathis vont passer pro mais ils ont encore des choses à apprendre. Les Espoirs sont bien entourés par Lomig (Le Clec’h) et Matthieu (Jeannès).

L’expérience de Matthieu Jeannès doit être importante sur une telle semaine…
Parfois, on entend que tel coureur est un capitaine de route alors que ce n’est pas vraiment le cas. Lui, c’est un vrai capitaine de route. Il a une bonne analyse. Il connaît la course, les équipes… Il sait comment ça se passe. Il apporte beaucoup de sérénité au groupe.

« C’EST PIÉGEUX TOUS LES JOURS »

Comment vois-tu la suite de ce Tour de Normandie ?
C’est piégeux tous les jours. Pour ce jeudi, l’approche de Bagnoles-de-l’Orne sera compliquée. Lors de l’étape d’Argentan, vendredi, on repasse vers Camembert avec des grimpeurs difficiles, des routes sinueuses… Samedi, sur l’étape de Carentan, il n’y a pas de grimpeurs mais on peut avoir du vent. Ça peut bordurer toute la journée. L’étape la plus facile, c’est la dernière. Il y a des équipes comme Groupama-FDJ, DSM ou le Vendée U qui peuvent gagner des étapes et jouer le général. Ils sont des adversaires mais peuvent être des alliés à certains moments.

Est-il possible de contrôler un peloton sur une Classe 2 ?
Depuis deux jours, ça a du mal à sortir. Il y avait beaucoup de routes à découvert et du vent de côté, ça a tendu le peloton. Il y a eu des tentatives de bordures. C’est nerveux, ça se bat pour les bonif’. On se doit de rouler, on est leader mais il faut le faire de manière intelligente. On roule quand il faut rouler.

Tu as besoin de donner plus de conseils qu’habituellement à Mathis ?
C’est un garçon déjà très professionnel. Il fait attention à tout : la bouffe, la récupération, le sommeil, l'entraînement… Au départ d’une course, son vélo est toujours nickel. Il est au millimètre. Et puis humainement, avec lui, c’est facile.

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