Ronan Racault ne s’est pas manqué ce dimanche sur la Gislard. “Je ne voulais vraiment pas louper l’échappée, ce qui n’est pas évident car sur ce type de course, les vagues peuvent partir n’importe quand. J’étais vraiment vigilant”, assure-t-il à DirectVelo. Pour s’offrir l’épreuve normande Élite Nationale, il a flairé le bon coup parti en contre, derrière les trois échappés, dans le huitième des quatorze tours. “Nous sommes rapidement revenus. Il y avait beaucoup de costauds dans le groupe. Ça avait du mal à tourner à la fin, le contre se rapprochait. J’ai donc attaqué à plusieurs reprises”.

À cinq kilomètres de l’arrivée, Lilian Jouanjan (Sojasun espoir-ACNC) prend dix secondes à ses compagnons de fugue. “Quand il est sorti, nous ne nous sommes pas affolés. Ça a tourné derrière”. Malgré la présence de puncheurs comme Kévin Le Cunff et Killian Théot, l’ancien professionnel ne s’est pas inquiété. “J’avais vraiment de la force. Il y avait des clients contre moi, comme Killian qui est un des meilleurs puncheurs chez les amateurs mais je croyais en mes chances”. Idéalement placé, il a sauté dans la roue de Fabio Do Rego qui a lancé le sprint de loin. “J’ai déboité aux 200 mètres environ. J’ai résisté, ils n’ont pas réussi à me passer”, apprécie-t-il.

« J’ÉTAIS EN COLÈRE CONTRE MOI-MÊME »

Déjà vainqueur à Châteaudun fin février, il s’offre en Normandie son deuxième bouquet de la saison (voir classement). “La région me réussit bien, ce sont des parcours qui me conviennent”, estime l’ancien vainqueur du Grand Prix de Saint-Hilaire-du-Harcouët et d’étape au Tour de la Manche. Avec ce succès à Saint-Sauveur-Lendelin (Manche), il va rapidement oublier la déception de la veille à la Gainsbarre. “Hier, j’étais vraiment frustré car j’avais des jambes de fou mais je fais 20e alors qu’ils arrivent à 19. Après la course, j’étais en colère contre moi-même. Une vague est sortie à un moment où j’avais un peu besoin de souffler, alors que j’étais devant juste avant quand c’était sorti à la pédale”.

Ressorti en contre avec notamment son coéquipier Yannick Martinez, il avait réussi à boucher une grande partie de son retard sur le groupe de tête. “On revient à 30 secondes… C’était un gros effort pour rien et finir 20e. C’était frustrant”. Mais déjà un lointain souvenir. À 33 ans, Ronan Racault a l’objectif d’être acteur sur toutes les courses où il est engagé. “C’est bien de gagner de temps en temps, on fait ensuite de meilleurs choix en course. Et toutes les victoires sont belles”. La Gislard particulièrement.