Siebe Roesems : « La balle est dans mon camp »
Ce samedi, Siebe Roesems sera au départ de Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Le Belge aura à cœur de faire mieux que sa 17e place de l'an dernier. Une course sur laquelle il avait tissé les premiers contacts avec son équipe actuelle, Trinity Racing. "Mais c'est ma 5e place au Tour de Lombardie en fin de saison qui a été décisive", précise-t-il d'emblée à DirectVelo. L'Espoir 3 estime avoir franchi un cap en signant pour la structure britannique. "C'est une des meilleures formations de la catégorie. Le programme de courses est alléchant. Je n'ai aucune critique à formuler sur EFC-L&R-AGS, mais Trinity, c'est un palier supplémentaire. J'arrive en Continental. Je peux accéder à des courses d'un plus haut niveau." De plus, il est séduit par le trio de directeurs sportifs et (récents) anciens coureurs, Ian Stannard, Peter Kennaugh et Nicolas Roche. "Quand ces gens-là te parlent, tu écoutes et tu te tais. Ils ont une telle expérience, c'est fou, ils t'apprennent un tas de trucs".
Durant l'hiver, le fils de l'ancien pro Bert s'est préparé à Calpe en Espagne. Les premières semaines de la saison ont servi de mise en route. Sa première épreuve de la saison a été le Grand Prix Monseré (1.1). "Une bonne expérience en soi, même si ce n'est pas mon type de course. Si jamais je parviens à monter à l'échelon supérieur, ça me sera bénéfique d'avoir déjà roulé des Classe 1." Il a également pris part à la Dorpenomloop Rupchen (1.2) et à la Youngster Coast Challenge. Il y a trois semaines, il était au Tour de Normandie (2.2) pour être définitivement prêt pour ses objectifs personnels. "J'ai besoin de quelques courses pour monter à bonne température." En Normandie, il a été impressionné par le niveau homogène du peloton. "J'ai été surpris de la manière dont ça a roulé. Lors de la première étape, Mathis Le Berre a eu le maillot et ne l'a plus lâché. Quand on regarde les résultats des autres étapes, on pourrait croire qu'il n'a pas été attaqué. Le problème, c'est que ça allait tellement vite et c'était tellement contrôlé que le leader n'a jamais été mis en danger pour ainsi dire. Pourtant, chaque jour, je regardais les profils et je me disais qu'il y avait des possibilités de faire bouger les choses, mais sans aucun effet."
« CONTRÔLER UNE COURSE COMME LIÈGE, CE SERAIT LA DÉSHONORER »
Après le Tour de Normandie, le sportif de 20 ans a attrapé une infection dentaire. "Chaque coureur sait que les dents, c'est quelque chose qui impacte vite la condition." Après plusieurs jours de soin, il a pu reprendre le collier. Il s'est rassuré le week-end dernier au Championnat du Brabant Flamand à Wemmel remporté par Brent Van Mulders. "Même si je n'ai pas gagné, j'ai pu faire la course. J'étais rapidement dans le groupe de tête. J'y ai laissé des forces qui m'ont manqué dans le final. Je fais 5e du sprint. Le fait de me battre pour la victoire me donne confiance. C'est dommage de ne pas monter sur le podium, mais tant qu'à choisir, je préfère le faire samedi à Liège Espoirs."
Sa saison démarre donc vraiment ce samedi. "Même si ça met un peu la pression de dire ça, mais c'est clairement la première course où je veux être bien. L'an passé, ça s'est bien passé, il n'y a pas de raison que ça se passe mal samedi." Avec un tracé revu par rapport à l'an dernier, l'arrivée au sommet de la Redoute est remplacée par celle de 2019 à Blégny-Mine où Kevin Vermaerke s'était imposé devant Viktor Verschaeve. "C'est encore plus dur. Si certains ont pu s'accrocher l'an dernier au courage, cette fois-ci, on verra les plus forts émerger. L'enchainement mythique de Wanne-Stockeu-Haute Levée fera un premier tri. Après La Redoute, il restera encore beaucoup de dénivelé à avaler. Après Aywaille, ce sera un peu nouveau pour moi, mais j'ai reconnu les routes cette semaine." Siebe Roesems s'attend donc à une bataille d'hommes forts. "Ce sera différent du Tour de Normandie. Contrôler une course comme ça, ce serait la déshonorer. Je pense qu'on peut avoir une arrivée en solitaire ou en petit comité, mais jamais avec un peloton. Lennert Van Eetvelt est sans doute le grand favori."
À QUAND UNE SÉLECTION ?
Après Liège-Bastogne-Liège, le compagnon d'entrainement de Remco Evenepoel (même s'ils sortent un peu moins ensemble cette année vu le planning chargé du coureur de Quick-Step Alpha Vinyl, bien qu'ils soient tous les jours en contact) participera à l'autre Classique ardennaise chez les moins de 23 ans, la Flèche Ardennaise, le dimanche 8 mai. Alors que l'équipe Trinity a remporté l'édition 2020 du Tour d'Italie Espoirs avec Thomas Pidcock, elle n'a pas été reprise par les organisateurs à son plus grand regret. "L'an dernier, elle a encore porté le maillot rose avec Ben Turner. C'est incompréhensible à mes yeux. C'est dommage car je me serais fait un plaisir d'y aller." Pour remplacer la course italienne, il se verrait bien disputer la Course de la Paix en équipe nationale. "Si Sven Vanthourenhout veut m'appeler, il peut le faire", souligne celui qui aimerait également ajouter le Tour de l'Avenir à son programme. "Toutefois, la balle est dans mon camp. À moi de montrer que je mérite un appel du coach."
En signant chez Trinity, l'objectif est de faire le bond vers une World ou une ProTeam. Toutefois, rien ne presse, le Brabançon sait qu'il a encore une année chez les moins de 23 ans la saison prochaine. "Je me donne cette année pour m'habituer au niveau Continental. J'ai jusque 2023 pour y arriver. Je dois montrer que je mérite d'être professionnel." En parlant de monde pro, il a déjà pu y goûter l'hiver dernier en participant à un stage avec la WorldTeam belge, Quick-Step Alpha Vinyl. Mais de là à envisager un passage au sein de l'équipe de Patrick Lefevere, il y a un pas à franchir. "Chaque année, ils invitent des Juniors et des Espoirs. C'est une prise de connaissance sans plus. Il n'a pas été question d'un stage et encore moins d'un contrat." Pour que le sujet arrive sur la table, il faudra donc décrocher des résultats, et pourquoi pas commencer dès ce samedi ?