Le Tour de Bretagne (2.2) s’est achevé ce dimanche avec la victoire de Johan Le Bon sur ses terres à Lannion (Côtes d’Armor). À l’issue de l’épreuve, DirectVelo a fait le point avec l’organisateur, Christophe Fossani, sur cette édition et sur la prochaine en 2023.

DirectVelo : Après Jean-Louis Le Ny, un autre Breton s’impose au Tour de Bretagne en la personne de Johan Le Bon !
Christophe Fossani : C’est un symbole mais ce n’est pas une surprise. Il faut aussi rappeler le palmarès de Johan Le Bon quand il était jeune. On n’est pas Champion d’Europe et du Monde Juniors ainsi que Champion de France Espoirs du contre-la-montre pour rien. Johan était un grand coureur professionnel qu’on a tout simplement mal utilisé. Désormais, il est libre de faire ce qu’il veut. Il s’amuse sur un vélo. Je pense que ce coureur, s’il avait été employé comme ça, aurait eu une autre carrière. Je suis content car avant d’être un coureur, c’est un type bien, toujours très sympa et respectueux des organisateurs.

Tu as tracé le circuit dans Lannion avec lui. Comment l’avez-vous élaboré ?
J’ai demandé à Johan avec les services de la ville de Lannion qu’on puisse trouver un circuit qui développe entre 6 et 7 kilomètres en ville. On l’a validé ensemble durant l’hiver. Comme c’était le 1er mai et que c’était retransmis à la télévision, l’intérêt était de mettre en valeur le patrimoine. C’était une grande première car d’habitude sur Lannion, on arrivait sur un autre secteur étant donné que c’était en semaine.

« UN TEMPS MAGNIFIQUE »

Les amateurs français n’avaient jamais autant gagné sur un Tour de Bretagne (cinq étapes et le général) depuis 2001 !
Notre ligne directrice est d’accueillir de jeunes professionnels qui se confrontent à des coureurs plus anciens. Les coureurs de DN amateurs ne font que ça. C’est là qu’on s’aperçoit que les niveaux se nivellent. C’est bien pour le vélo. Le cyclisme breton a toujours été un cyclisme de qualité. Quand on a un maillot Arkéa-Samic et B&B Hotels, ce n’est pas facile. Je suis content des 24 équipes qui sont venues.

L’épreuve s’est déroulée sans la moindre averse hormis quelques légères gouttes au milieu de la dernière étape…
On a eu un temps magnifique pour le public et les villes qui nous accueillent que ce soit aux départs ou aux arrivées. C’est quand même mieux quand on prépare tout un tas de choses. C’est plus sympa. On aborde différemment les problèmes quand il fait beau. Il y a moins de stress. En plus, il y avait du monde. En pleine semaine, avoir 3 000-4 000-5 000 personnes, ça fait plaisir. Ça veut dire que les gens en avaient besoin.

Après une édition 2021 au début de l’automne en raison du Covid, tu dois être conforté dans l’idée de rester à cette période de fin avril-début mai ?
On ne changera jamais. La date est mythique. Elle a été créée en 1967 et elle se terminait le 1er mai. Tant que je serai président de l’organisation, ça ne bougera pas.

« ON MONTERA MÛR-DE-BRETAGNE EN 2023 ET ON ARRIVERA À DINAN EN 2024 »

Au Hinglé d’où tu es originaire, il y avait une affiche à ton nom te remerciant…
J’ai ressenti de l’émotion. Évidemment, ça fait quelque chose. Tout est parti de là. La course a été créée ici avec mon père. C’était un beau moment.

As-tu quelques éléments à nous dévoiler sur la prochaine édition en 2023 ?
La ville de départ ne sera pas trop loin du Finistère. L’arrivée finale aura lieu à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine). Ce ne sera pas à Dinan car avec le Covid, on a décalé et par habitude avec le Maire, on arrive toujours une année paire. Le 1er mai 2024, on arrivera à Dinan et on repartira sur notre cycle de deux ans. L’année prochaine, j’imagine traverser la Bretagne du nord au sud. On montera Mûr-de-Bretagne pas très loin d’une arrivée d’une étape le troisième jour et on mettra quelques “routes à lapins“.

Est-ce qu’il y aura un changement ou une nouveauté ?
Je vais conforter mon idée de faire des étapes de plus de 200 kilomètres. L’an prochain, il y a aura une étape entre 210 et 220 kilomètres avec un final qui sera dur. Il faut montrer plusieurs facettes pour les jeunes coureurs. Je trouve que c’est important (cette année, le maximum était d’environ 190 kilomètres. En 2021, l'étape Châteaubriant-Boisgervilly développait 217 km, NDLR).