Il fallait remonter à la fin février pour voir un coureur d’EF Education-EasyPost décrocher un succès. Mark Padun s’imposait alors sur le chrono du Gran Camiño. Mais ce mardi, sur les pentes du célèbre Mont Ventoux, les coureurs de la WorldTeam ont mis tout le monde d’accord. D’abord par Ruben Guerreiro, premier favori à se découvrir. "Nous nous sommes battus pour ça depuis longtemps. Nous sommes parmi les meilleures équipes mais nous avions de la malchance. Nous méritons cette victoire", se réjouit le Portugais. Au sommet, son dauphin n’est autre que son coéquipier, Esteban Chaves (voir classement). "Je suis très content parce que l’équipe a fourni du très bon travail. C’est un effort de tous, des masseurs, des mécanos et même des gens qui travaillent en coulisses. Tout ce bon travail commence à donner de bons résultats. Un jour comme aujourd’hui c’est très spécial, très beau".

Les coureurs au maillot rose avaient pour première ambition de rendre la course difficile dès le pied de l'ascension finale. "Nous l’avons bien fait avec Movistar". Puis Ruben Guerreiro a placé son attaque. "Quand j’ai attaqué, je n’espérais pas aller au bout. J’ai continué de me battre, j’ai gardé mon tempo et j’ai essayé de me concentrer". Avant qu’Esteban Chaves ne se débarrasse de Michael Storer pour le doublé. Le binôme d’EF Education-EasyPost confirme sa bonne dynamique après un Dauphiné réussi. "Le Dauphiné s’est très bien passé. Nous avons pris de la confiance, nous sommes revenus au meilleur niveau. C’est une belle récompense pour l’équipe et ma famille, souffle le Portugais. C’était une bonne idée de venir ici après le Dauphiné. Il y avait un jour de repos entre les deux. C’était une très bonne préparation. Nous avons pris beaucoup de confiance pour le Tour de France".

Les deux coureurs sont, en plus, en recherche de sensations. Esteban Chaves, d’abord, court après sa régularité. "Ça dépend des moments. Maintenant je suis en très bonne forme. Nous avons travaillé dur pour atteindre ce niveau. Le plus important est de profiter, de garder les pieds sur terre et de continuer à travailler". Quant à Ruben Guerreiro, une chute l’avait privé du Tour d'Italie il y a quelques semaines. "Je me suis beaucoup battu. L’an passé, je me suis cassé la clavicule durant l’hiver. Le Tour d’Italie était prévu pour moi mais j’ai eu une mauvaise chute, encore une fois... J’ai lutté un peu mais j’ai beaucoup bossé. J’ai eu le soutien de l’équipe et de ma famille. Cette victoire me donne beaucoup de confiance pour les prochaines courses". Le beau temps sur le Ventoux a rayonné jusque chez EF Education-EasyPost. "On verra ce que je viserai comme objectif. Il peut arriver beaucoup de choses. Je veux profiter de l’instant présent et c’est tout", ajoute Esteban Chaves. Au cas où la tempête ne revienne.