Louis Pijourlet avant l'Heure
Mardi à 13h00 dans le vélodrome de Granges, Louis Pijourlet va s'attaquer à une borne, à un menhir même, du vélo. Le Record de l'heure. Le coureur de l'AC Bisontine ne vise pas les 55,089 km du record du monde de Victor Campenaerts mais le record de France détenu par François Lamiraud depuis le 20 septembre 2015 en 50,844 km à Aguascalientes (Mexique).
« IL FAIT CHAUD, SEC ET LA PRESSION EST BASSE »
Depuis samedi, Louis Pijourlet et Morgan Kneisky, à l'origine de la tentative (lire ici), sont sur place en Suisse. "Je suis soulagé d'avoir pu rouler sur la piste. Ici il fait chaud, sec et la pression (atmosphérique) est basse. Claudio Imhof nous avait dit que la piste est favorable. Pour coller à la noire (la ligne de mesure de la piste, NDLR), c'est un peu plus facile qu'à Bordeaux", indique le coureur à DirectVelo. C'est en effet dans le vélodrome couvert de Bordeaux, où il réside, que le candidat au record a terminé sa préparation. "J'étais un peu tout seul mais j'ai bénéficié de l'aide du vélodrome pour m'entraîner".
Sa dernière compétition remonte au Championnat de France contre-la-montre à Cholet. Le 3e de l'édition 2017 y a récolté la 39e place au scratch. "Je l'ai pris comme un point de passage dans le contexte de la compétition. Je voulais faire une heure à fond et c'est validé. Mais tu ne peux pas te permettre de faire une répétition sur un Championnat de France où il faut prendre tous les risques, ce n'était pas judicieux. Sur le moment ça m'a embêté pour l'AC Bisontine qui s'était investie".
« SI TU TE LANCES, C'EST QUE TU PENSES POUVOIR LE BATTRE »
Plus il s'approche de l'heure fatidique, plus Louis Pijourlet ressent le côté exceptionnel de cette tentative. Tenter de battre le record de l'heure, c'est tout le contraire d'une échappée publicitaire sur la route où même ceux qui sautent à la pédale ont encore le droit à plusieurs minutes de passage à la télé. Le coureur est seul face à l'aiguille que rien ne peut arrêter pendant 60 minutes, pas même une crevaison. Pas question de dire "pouce". Pas de moto caméra pour aider un peu, le record se court sans entraîneur. Pas de deuxième place. Le record ou rien. "Tu orientes toute une saison sans aucune certitude. Avant même l'effort, c'est déjà quelque chose de conséquent, ça m'avait impressionné quand François (Lamiraud) avait fait sa tentative", constate celui qui était le coéquipier du recordman de France en 2015 au Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin. "Ce n'est pas simple de mettre en place tout ce que tu veux". Mais avec Morgan Kneisky aux manettes, le Champion de France de la course aux points est servi. "Grâce à Morgan, j'ai tout ce que je veux. Je n'aurai pas d'excuse". L'ancien Champion du Monde met la main à la pâte et a collé les boyaux de la tentative.
Alors que vise le coureur de 26 ans ? "L'idée de départ, c'est de battre le record de France. François a mis la barre assez haut. Il était en altitude. Au niveau de la mer, il avait fait 49,408 km à Roubaix. Mais si tu te lances, c'est que tu penses pouvoir le battre". Le tableau de marche est donc calculé pour dépasser les 50,844 km. "Je vais partir relativement prudemment en me tablant sur les temps de François, et ensuite, si tout se passe bien, il est prévu d'accélérer". D'ailleurs ce n'est pas un tableau de marche qui est prévu mais trois. "On va basculer vers l'un ou l'autre, en fonction de la vitesse". Dans son choix de braquet, le sociétaire de l'AC Bisontine a dû résoudre une équation. "Je suis assez véloce d'habitude mais il faut trouver une cadence qui ne fasse pas trop monter le cœur. J'ai deux braquets en tête". Mardi à 14h00, Louis Pijourlet veut avoir tout donné et quel que soit le résultat, il méritera le prix de la combativité.