Maximilien Juillard s’apprête à faire le grand saut chez les professionnels. Mais avant de débuter son stage avec Go Sport-Roubaix-Lille Métropole, le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais enchaîne les belles performances. 48h après avoir pris la 5e place du Tour Agglo Bourg-en-Bresse, il est arrivé ce mardi, au sein d’un groupe de costauds, pour la victoire au Grand Prix de Cours-la-Ville (voir classement). Le Rhodanien de 21 ans fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Quel sentiment domine après ce Grand Prix de Cours-la-Ville ?
Maximilien Juillard : Il y a de la déception mais je me fais battre par des mecs qui sont super forts. Je pense que Devaux, Van Gucht et Labrosse font partie des meilleurs puncheurs de France. C’est le jeu… J’ai tout tenté. J’ai attaqué dans l’avant-dernière montée de la Bûche. Ça aurait pu le faire mais ils sont revenus sur moi. Avec le vent de face, c’était compliqué. Je me suis dit qu’il ne fallait pas refaire la même chose dans le dernier tour. J’ai essayé d’attaquer sur un temps mort, après une relance. Je voulais arriver avec de la vitesse et doubler tout le monde mais Sander Andersen sautait sur tout ce qui bougeait. Il a fait un très gros boulot pour Sten Van Gucht.

Comment as-tu géré ton sprint ?
J’étais bien placé, en deuxième position derrière Sander Andersen. À Cours-la-Ville, il faut souvent lancer de loin, avec ce virage compliqué à la fin. Je voulais lancer à l’intérieur puis me déporter à l’extérieur pour garder de la vitesse. Mais j’étais peut-être trop à l’intérieur et j’ai perdu de la puissance, avec ma roue arrière qui vibrait sur des trous. Mais comme je l’ai dit, je suis battu par plus fort. Sur ce genre d’arrivée, c’est un résultat logique même s’il y a la frustration d’être 4e quand tu arrives pour la victoire ici. C’est quand même une très belle course.

Que représente pour toi le GP de Cours-la-Ville ?
C’est une course mythique. C’était la 92e édition. La semaine dernière, j’ai dit à mon voisin, qui ne suit pas le vélo mais simplement le sport, que j’allais faire une course à Cours-la-Ville. Il m’a dit : “ah, tu vas faire le Grand Prix de Cours”. Il connaissait la course. Je pense que ça parle dans toute la France. Il n’y a que des grands noms qui ont gagné ici. J’avais envie de bien faire, surtout que c’est un parcours qui me correspond très bien. J’avais couru deux fois ici en Juniors (au Tour de la Vallée de la Trambouze, NDLR) et l’an passé en Élite. Je commence donc à avoir des repères. J’aimerais bien la gagner un jour…

« UN CHOIX DE LUXE »

C’est encore un résultat pour toi. Tu commences à faire partie des meilleurs amateurs français…
Je ne m'en rends pas forcément compte. J’ai toujours les mêmes sensations en course. Je sais que je dois avoir confiance en moi. Il faudrait que je regagne une course. Je ne l’ai fait qu’une fois cette année (au Bédat, NDLR), et quand on veut faire partie des meilleurs il faut savoir lever les bras à plusieurs reprises. Je pense à la victoire depuis pas mal de temps. Les occasions vont de moins en moins se présenter…

Au Tour de l’Ain !
Oui, si je gagne une étape devant Julian Alaphilippe (rires). Il faut y croire ! Je vais faire la Maurienne Classic avec le VC Villefranche Beaujolais puis disputer le Tour de l’Ain, la Polynormande et le Tour du Limousin. Ça va faire un très bel enchaînement…

Du coup, tu ne feras pas le Tour de l’Avenir avec le comité Auvergne-Rhône-Alpes…
J’aurais adoré y être mais c’est sûr que c’est un choix de luxe que je me permets de faire. Go Sport-Roubaix-Lille Métropole me fait confiance. J’ai hâte de participer à toutes ces belles courses au mois d’août. J’irai avec beaucoup d’envie. Je suis content de m’être rassuré sur les sensations avant d’aller courir chez les pros.