La belle « victoire » de Mathis Poulard

Crédit photo Philippe Pradier

Crédit photo Philippe Pradier

L'émotion est forte ce samedi 27 mars 2021. « Courage Mathis », peut-on lire sur la banderole humaine formée par ses copains au départ du Grand Prix de Saint-Étienne Loire, alors manche de la Coupe de France N1. Mathis, c’est Mathis Poulard. Avec ses coéquipiers de l’EC Saint-Étienne Loire, le Cadet a été fauché par une voiture, dix jours auparavant, pendant un entraînement collectif (voir ici). Au soir de l'accident, quatre coureurs passent la nuit à l'hôpital dont Mathis Poulard, alors “dans un état jugé préoccupant”. Il sera plongé pendant dix jours dans le coma et sortira de l'hôpital quatre mois plus tard, le 23 juillet.

« UNE PETITE CRAINTE »

Le Forézien, qui tient à remercier ceux qui le soutiennent depuis mars 2021, a obtenu l'autorisation de reprendre le vélo en avril dernier, plus d'un an après l’accident. Mathis Poulard est remonté sur sa machine sans vraiment d’appréhension. “Comme je ne me rappelle pas de l’accident, ça ne m’a pas fait plus peur que ça de reprendre le vélo même si j’ai toujours une petite crainte que ça se reproduise quand une voiture passe près de moi”, reconnaît-il au micro de DirectVelo. La donne est différente pour ses proches. “Ça nous inquiète toujours de le voir partir sur un vélo, reconnaît Patrick, son père. Mathis a coutume de dire que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit mais pour nous, c’est inquiétant”.

Mais pour ses proches, il y a quand même du bonheur de le voir remettre un dossard, notamment début décembre quand il a participé à Troyes pour la première fois à une manche de la Coupe de France de cyclo-cross. “En tant que parents, on est vraiment super contents qu’il y ait participé. On savait que ce serait très dur d’y arriver. Même s’il n’y a aucun objectif de performance, le fait de simplement y être, c’est sa victoire à lui et ça nous fait plaisir car ce n’était pas gagné”, confie Patrick Poulard.

« SI ON KIFFE… »

Le désormais Junior 1ère année n’a pas retrouvé 100% de ses moyens physiques. Il manque notamment de force sur le côté gauche. Que peut-il vraiment espérer sur son vélo ? “J’ai envie de me faire plaisir et de faire du mieux que je peux… Je veux faire du vélo le plus longtemps possible”, dit le jeune coureur licencié à l’ECSEL depuis ses cinq ans et qui aimerait devenir mécanicien cycles.

Avec ce qu’il a traversé, Mathis Poulard n’a aucun mal à relativiser après les courses. “Je me dis que je reviens de loin. Quand je vois que certains sont déçus car ils font une mauvaise place, je me dis : « c’est bon, il y a pire que ça dans la vie ». Qu’on fasse premier ou dernier, c’est pareil si on kiffe”. Et lui a bien l'intention de « kiffer » tant qu’il le pourra.

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