Stan Dewulf : « On n’est pas sur la PlayStation »
Stan Dewulf dispute actuellement sa troisième saison sous les couleurs d’AG2R Citroën, une formation au sein de laquelle il se sent désormais comme à la maison. “J’ai vraiment trouvé ma place dans le groupe. Je sens beaucoup de confiance au niveau du programme et du rôle que je peux avoir dans l’équipe. J’ai des opportunités et c’est important mentalement”. De là à espérer avoir toujours plus de responsabilités ? “Si je veux avoir un rôle plus important sur les Classiques, c’est à moi de prouver que j’en suis capable via des résultats. Pour l’instant, je n’ai pas montré énormément de choses non plus”, concédait-il à DirectVelo, en fin de semaine dernière, en marge de Paris-Nice, où il a épaulé Aurélien Paret-Peintre.
Vainqueur de Paris-Roubaix U23 en 2018, Stan Dewulf a, depuis, toujours été considéré comme l’un des espoirs du cyclisme belge pour les Flandriennes. “J’essaie de faire les choses du mieux possible. Je suis mon chemin”. S’attendait-il à mieux jusqu’à présent ? “C’est dur à dire. Je ne suis pas vraiment déçu de mon évolution, on n’est pas sur la PlayStation. On ne fait pas comme on veut. Bien sûr, gagner à Roubaix donne toujours des idées, mais plus de la moitié des coureurs qui étaient sur la course ce jour-là ne sont pas passés pros depuis. Il faut toujours prendre du recul et voir le chemin qui a déjà été parcouru. Quand j’avais 16 ans, je ne pensais pas devenir pro un jour. Maintenant, je suis dans une WorldTeam”, relate celui qui est longtemps passé par l’école de la Lotto-Soudal - réserve puis WorldTeam - avant de rejoindre AG2R Citroën en 2021.
« IL M’A FALLU DU TEMPS POUR M’HABITUER »
“J’ai fait 4e du Samyn l’an passé, ce n’est pas mauvais. J’ai gagné une course chez les pros (aux Boucles de l’Aulne, NDLR) alors qu’il y a des coureurs qui ne gagnent jamais rien en quinze ans de carrière”, continue-t-il d’argumenter, et d’analyser. “C’est bien. Je continue de m’améliorer tout doucement mais ça prend du temps. Chaque palier est de plus en plus dur à franchir. Mais je reste motivé”. Stan Dewulf en a conscience, sa marge de progression est de plus en plus restreinte au fil des saisons. “Quand tu as 25 ans et que c’est ta cinquième saison dans le WorldTour, ça ne peut plus être énorme. Je continue quand même de gagner en maturité, de prendre de la puissance et de l’expérience. Je m’applique aussi à ne plus faire de conneries en course, à ne pas griller des cartouches sur des attaques stupides. Il y a toujours une toute petite marge à aller chercher à l’entraînement, sur la nutrition etc mais franchement, j’ai le sentiment de déjà en faire beaucoup. La marge, sur tous les à-côtés, n’est plus de 10% mais plutôt de 1%, peut-être”.
4e de Paris-Tours en 2021, il se félicite également d’avoir désormais trouvé une stabilité indispensable pour performer. “La vie de coureur cycliste professionnel est particulière, il m’a fallu du temps pour m’habituer à ce style de vie. C’est très différent de la vie des gens qui m’entourent, de ma famille ou de mes amis. Mais j’ai fini par trouver mon équilibre”. Le voilà qui va donc désormais aborder une nouvelle campagne de Classiques avec plus de confiance et d’envie que jamais. S’il pourra toujours compter sur l’appui de ses expérimentés compatriotes Greg Van Avermaet et des frères Naesen, il travaille désormais également pour Benoît Cosnefroy, qui a fait le choix de découvrir certaines Flandriennes cette saison. “Sa présence va nous offrir la possibilité de jouer de plus nombreuses cartes. On a plein de bons mecs mais on n’a pas non plus un Wout van Aert ou un Mathieu Van der Poel, alors c’est bien de pouvoir miser sur le surnombre pour créer des mouvements de course. Ce sera forcément un gros atout supplémentaire”.