Arnaud De Lie est de retour aux affaires. En retrait sur Paris-Nice, Milan-San Remo et Gand-Wevelgem, l’étoile montante du cyclisme belge a terminé dans le Top 10 lors d’A travers la Flandre, ce mercredi, alors que son groupe de poursuite est venu mourir sur les talons d’Oier Lazkano - échappé au long cours - et de Neilson Powless (voir classement). “La course a été dure tout le temps, comme au Nieuwsblad. J’étais quand même moins fort que là-bas mais ça reste une bonne prestation. Il n’a pas manqué grand-chose. J’avais mal aux jambes, comme tout le monde, mais je me sentais encore bien dans le final”, résumait-il en zone mixte, au micro de DirectVelo, juste après en avoir terminé.

Longtemps en second rideau, il a fait rouler tous les équipiers qu’il lui restait pour tenter de favoriser une arrivée au sprint. En vain. “Il fallait se préserver, surtout que j’avais encore trois équipiers. Il fallait les utiliser. Trek est venu nous aider, UAE aussi. On n’était pas très loin à un moment donné, alors j’ai dit à Pascal (Eenkhoorn) de tout donner dans les pavés pour essayer de rentrer. Je savais que j’arriverais à me placer pour le sprint. Mais au final, avec les monts, les plus forts sont devant”.

« IL N’EST PAS POSSIBLE DE JOUER CONTRE EUX »

Le leader de la Lotto-Dstny est, du haut de ses 21 ans, toujours en plein apprentissage. Vainqueur à Valence puis sur deux étapes de l’Etoile de Bessèges en tout début d’année, encore 2e à Almeria et au Nieuwsblad dans la foulée, il a ensuite vécu une sale semaine lors de Paris-Nice. Et confesse aujourd’hui, avec le recul, en être ressorti changé. “J’ai beaucoup appris sur Paris-Nice, ça m’a mis un gros coup au moral mais j’ai appris une chose là-bas, c’est que j’étais trop gentil. Maintenant, s’il y en a un qui gueule, je lui bloque la porte. Il ne faut pas être gentil ici. Je l’ai trop été. Parfois, avec le top mondial, tu peux te dire que… Mais non, on s’en fout, il faut mettre l’épaule”. Et il l’a fait ce mercredi. “Dans les monts, j’étais tout le temps devant. Je ne me suis pas fait avoir sur le placement. Il m’en manquait juste un peu au niveau des jambes”.

Avec son franc-parler habituel, le Wallon n’a pas hésité à évoquer, également, l’impressionnante domination de la Jumbo-Visma, lauréate des cinq premières Classiques belges de l’année. “C’est les plus forts. J’ai essayé de les suivre mais je me suis vite rassis (sourire). Il n’est pas possible de jouer contre eux. Cette année, ce n’est pas possible… On doit se contenter de la 2e place. Ils sont plus forts que tous les autres”. Mais pas de quoi le frustrer pour autant. “Il y a toujours une équipe qui domine et qui est au-dessus du lot sur les Classiques. Avant, c’était la Quick Step, cette année c’est eux. Alors dans deux-trois ans ce sera la Lotto…”, lance-t-il pour conclure, avec malice et détermination.