Demi Vollering lit mieux la course
Demi Vollering n’affiche que trois jours de course en 2023, mais cumule déjà deux victoires. La coureuse de SD Worx a confirmé sa forme affichée aux Strade Bianche ce mercredi, en s’imposant sur A Travers la Flandre (voir classement). "C'est super, je doutais un peu sur la première moitié de course, surtout une fois qu’on était dans la première montée". Le doute n’a pas duré longtemps. La Néerlandaise a pu compter sur le travail de ses équipières pour n’avoir rien à faire de la journée. "Elles étaient toujours bien placées. C'était finalement plus facile de terminer le travail. C'est super pour moi aussi, j'avais juste à contrôler et suivre les mouvements toute la journée. Je n'avais rien d'autre à faire donc je suis restée tranquille. Puis quand j'ai senti le moment j'ai tenté".
Ce bon moment est arrivé dans les dix derniers kilomètres, puisqu’elle s’est extirpée du gros groupe qui se dirigeait vers la ligne d’arrivée. En solitaire, pour être sûre de ne pas être dérangée. "Marlen (Reusser) se sentait très bien aussi. On a essayé d'attaquer ensemble dans les bosses pour voir ce qu'il se passait. Mais c'était très tactique aujourd'hui. On a essayé de durcir la course, et ça a finalement bien marché". Cette petite démonstration est de bon augure avec le grand rendez-vous du Tour des Flandres, ce dimanche. "C’est très bien de gagner ici avant les Flandres. C'est super pour tout le monde d'attaquer ce rendez-vous dans les meilleures dispositions. C'est plus difficile pour les autres de mettre des stratégies en place en voyant qu'on est fortes".
« C’EST TRÈS UTILE DE SE CONNAITRE SOI-MÊME »
Dans ce registre de Flandrienne, il faudra désormais compter avec Demi Vollering, qui explique avoir compris des choses sur ce format de course. "J'ai fait des progrès cette année, dans l'aspect tactique, sur la lecture de la course. Je fais plus la course quand il faut. L'année dernière je voulais tout le temps prendre les coups, mais il faut sentir le bon moment. J'ai néanmoins beaucoup appris l'année dernière en courant comme ça, ça m'a rendu plus forte". C’est aussi une femme transformée qui prend le départ des épreuves. "Il y a beaucoup d’échanges avec l’équipe, et je travaille avec un coach mental, pour me développer en tant que personne et que coureuse. C'est très utile de se connaitre soi-même, ses points forts et ses points faibles. Ça aide énormément".
Sur le plan collectif, tout fonctionne mieux cette année, avec de nouvelles filles dans l’équipe. "Femke (Markus), Mischa (Bredewold) ou Barbara (Guarischi) connaissent leur rôle. On a besoin de filles comme ça qui sont prêtes à souffrir pour les autres. C'est sans doute ce qu'il nous manquait l'année dernière. L'état d'esprit est très bon dans l'équipe et c’est important. On a fait un camp d'entrainement en Californie en novembre, ça a joué un rôle. On fait régulièrement des petits stages, peut-être même trop parfois (rires), mais c'est très bien". Ainsi, dimanche, tout le monde tirera dans le même sens. "On est toutes capables de jouer devant et de faire ce que j'ai fait aujourd'hui. Si tu aides quelqu'un à gagner, elle te le rendra. Donc on n'a pas à se faire la compétition entre nous". Ce dimanche, il faudra le prouver avec plusieurs leaders au départ.