Lotte Kopecky : « Ce n'était pas le plan établi »

Crédit photo Marc Van Hecke

Crédit photo Marc Van Hecke

C'est un doublé pour Lotte Kopecky sur le Tour des Flandres ! Lauréate l'an dernier dans un sprint à trois, elle s'est, cette fois, isolée en tête de course dans le dernier passage du Vieux Quaremont. Touchée par la perte de son frère il y a quelques semaines, la Belge de 27 ans semble être plus forte que jamais et prolonge ainsi la série de victoires des SD Worx qui réalisent le triplé Gand-Wevelgem, À Travers la Flandre et Tour des Flandres. Après la cérémonie protocolaire, Lotte Kopecky s'est confiée à DirectVelo.

DirectVelo : Imaginais-tu remporter le Tour des Flandres en solitaire ?
Lotte Kopecky : Je n'ai jamais imaginé gagner de cette manière, non. C'est vraiment un sentiment particulier. La course a été très difficile, puis la dernière ligne droite était interminable avec le vent de face. Je n'étais pas rassurée car je ne connaissais pas l'écart qui me séparait du groupe de poursuite. Cependant, j'ai pu davantage savourer dans les derniers kilomètres. L'an dernier, il y avait beaucoup d'adrénaline puisque nous étions arrivées au sprint à trois.

« JE NE SAIS PAS OÙ JE VAIS PUISER CETTE FORCE »

Tu gagnes la course en ayant dû poser pied à terre dans le Koppenberg…

Oui, les pavés du Koppenberg étaient très glissants. J'ai dérapé et j'ai dû mettre pied à terre. J'ai paniqué un peu en remontant sur le vélo. Je me demandais si nous devions continuer le forcing ou si nous devions attendre. Puis, j'ai rejoint les deux filles en tête. Ma coéquipière Marlen Reusser ne se sentait pas si bien. Elle a fait le tempo et dans le Kruisberg, je me suis retrouvée seule avec Silvia Persico. C'est une fameuse cliente. Mais je ne voulais surtout pas arriver avec elle sur la ligne d'arrivée même si j'aurais eu mes chances au sprint. En fait, l'idée n'était pas de lancer la course dans le Kopppenberg mais plutôt d'attendre davantage. Ce n’était pas le plan établi.

Tu as vécu des dernières semaines difficiles sur le plan personnel. Pourtant, tu restes performante…
Je ne le comprends pas vraiment. Le vélo me permet d'extérioriser ma frustration. Puis, j'aime vraiment bien me trouver sur ma machine. C'est la seule explication que j'ai à ça. Je ne sais pas où je vais puiser cette force en ces temps difficiles. Pourtant, je me suis posé cette question maintes fois.

« UNE BELLE CONSOLATION SI JE NE GAGNE PAS ROUBAIX »

Te sens-tu plus forte que l'an dernier ?

À la fin de la saison dernière, on s'est demandé si on pouvait faire encore mieux. Visiblement, c'est encore possible. J'en suis très heureuse. On fait 1 et 2, on peut donc parler d'une journée parfaite pour notre équipe (voir classement). Ce dimanche soir, je profite de la victoire. Demain, je ne toucherai pas mon vélo. Je reprendrai mardi pour être au top samedi prochain à Paris-Roubaix.

Tu auras le statut de favorite pour Paris-Roubaix…
Le statut de favorite, je le portais ce dimanche matin également. J'essaie de laisser la pression le plus loin possible de moi. Je suis déjà surveillée. Samedi prochain, je ne pourrai pas me cacher, mais personne ne le pourra. À l'exception des ennuis mécaniques qui peuvent arriver, ce sont également les plus fortes qui seront devant. Gagner cette course, c'est ma grande priorité du moment. Le Tour des Flandres, je l'avais déjà. Roubaix, pas encore. Ma victoire ici sera toujours une très belle consolation si je ne gagne pas Roubaix.

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