La jeune garde belge s’est illustrée, le week-end dernier, lors du Tour du Gévaudan Occitanie, une nouvelle fois manche de la Coupe des Nations Juniors Femmes. Entre la sélection nationale, les clubs d’AG Insurance-NXTG et de Rytger, huit Belges étaient présentes en Lozère. L’occasion pour le sélectionneur national, Ludwig Willems, de superviser - directement ou indirectement - un bon nombre d’athlètes en vue des échéances à venir. “C’est toujours particulier chez les Juniors car ça tourne très vite d’une année à l’autre et on n’est jamais sûr du groupe que l’on va avoir, du niveau des meilleures coureuses du pays. Ça va et ça vient. Mais on voit que l’on a un bon groupe cette année, c’est bien”, se réjouit le sélectionneur auprès de DirectVelo.

« L’OCCASION DE SUPERVISER PLUS DE FILLES »

Il y a en effet de quoi trouver de beaux motifs de satisfaction puisque sur les huit Belges alignées sur l’épreuve, trois ont pris place dans le Top 11 du classement général, dont Xaydee Van Sinaey qui termine sur le podium final (voir classements). “C’est un grand talent. Fleur Moors est également talentueuse mais malheureusement, elle n’a pas pu venir ici car elle était malade. Chez AG Insurance, on a Ella Heremans qui est J1 et qui a fait 11e en haut de la Montée Jalabert. Lore De Schepper est intéressante également. Il ne faut pas oublier non plus Anna Vanderaerden. Ce n’est pas celle qui a le plus marqué les esprits ce week-end car ce n’est pas une grimpeuse mais elle a une belle pointe de vitesse. Elle se débrouille aussi sur les parcours accidentés mais par contre, la montagne, c’est trop dur pour elle”.

Mais à l’inverse d’Anna Vanderaerden, justement, de plus en plus de jeunes Belges se mettent à grimper. Une bonne nouvelle pour Ludwig Willems. “Ça a beaucoup changé ! Chez les Élites aussi, avec Justine Ghekiere et Julie Van de Velde. C’est de plus en plus vrai chez les jeunes et c’est un point positif pour nous d’avoir maintenant des grimpeuses”. La présence de la formation AG Insurance au Gévaudan a permis à un plus grand nombre de Belges de concourir. Xaydee Van Sinaey a couru avec son club et non pas avec la sélection nationale. “On négocie avec les clubs mais c’est une collaboration dans un bon esprit. Il n’est pas toujours simple de s’entendre mais on essaie de faire ça de façon intelligente. C’est l’occasion de superviser plus de filles et de donner une chance supplémentaire à certaines concurrentes qui ne pourraient pas être là s’il n’y avait qu’une sélection nationale. C’est très important d’avoir une base plus large”, analyse le sélectionneur, qui a clairement laissé la priorité aux clubs en Lozère.

« UN GROS PALIER À FRANCHIR »

“Je vois bien que ça se passe différemment dans certains pays, où c’est d’abord le sélectionneur national qui prend les meilleures filles et ensuite, les clubs se débrouillent avec le reste de leur groupe. Mais moi, je laisse la priorité aux clubs et je donne une chance aux filles qui ne sont pas sélectionnées via les clubs. Par contre, évidemment, pour les Championnats d’Europe et du Monde, là je prendrai les meilleures”, sourit Ludwig Willems, qui a donc déjà une bonne idée des filles qu’il pourra emmener sur les plus gros rendez-vous du calendrier. “Il faut donner une chance à beaucoup de filles, ça leur permet de prendre de l’expérience. C'est vrai pour le Tour des Flandres, Gand-Wevelgem etc. Elles peuvent se situer face aux meilleures mondiales. Ensuite, il devient plus facile de choisir au fil des courses”.

À noter tout de même qu’en Lozère, certaines nations avaient bien plus de représentantes que la Belgique et ses huit éléments. La France, bien sûr, était largement surreprésentée avec pas moins de 35 filles sur la course. Suivaient les Pays-Bas (20) - qui n’a pas placé la moindre fille dans le Top 20 d’une étape pour autant - la Grande-Bretagne (14), le Canada (12) et l’Italie (10). Cette saison, les J2 que Ludwig Willems suivait encore l’an passé pourront prétendre à participer au Tour de l’Avenir U23, nouvellement créé. Une situation dont il se réjouit. “C’est très important car il y a un gros palier à franchir entre les rangs Juniors et le niveau Élites. C’est bien de pouvoir évoluer entre U23 sur ce type d’épreuves. Ce sera l’occasion pour les filles de faire la course, plus que face aux meilleures mondiales”.