Team Bricquebec Cotentin : « Une réussite totale »
Une première étape gagnée par Adrien Garel, Louis Pijourlet placé pour le général à l’issue du deuxième acte, avant un feu d’artifice avec le succès contre la montre de Corentin Ermenault et la victoire au général de l’ancien coureur de l’AC Bisontine… Le Team Bricquebec Cotentin a fait une razzia de points sur les Boucles de la Charente-Maritime, comptant pour la Coupe de France N2. Antoine Lecarpentier est évidemment un directeur sportif heureux dans cette semaine capitale, avant d’aborder le Chrono Champenois et surtout le Tour de la Manche, à domicile. Le technicien est revenu avec DirectVelo sur ce moment fort de la saison, avant d’évoquer la suite, à savoir la N1 qui avait échappé aux Normands l’hiver dernier.
DirectVelo : On peut parler d’un week-end très réussi !
Antoine Lecarpentier : C'est sûr que si on regarde les résultats et les chiffres, le week-end est une réussite totale. On aurait signé largement pour un tel résultat vendredi matin. Au fond, on espérait faire un week-end comme ça, mais le retranscrire sur le terrain est une autre affaire. D’un point de vue comptable, c’est un très bon week-end.
« DE LÀ À GAGNER EN FAISANT LE DOUBLÉ… »
Adrien Garel a bien lancé la machine le premier jour…
J'avais insisté sur le fait qu'une première étape est toujours importante. Il faut poser les bons jalons, instaurer une dynamique de groupe. Donc on avait l’objectif d’être plutôt tranquille sur la première partie d’étape, sans se montrer. On n’a pas pris l’échappée et on a assumé derrière. On avait noté que la course se ferait km 100, et c’est ce qu’il s’est passé. Adrien s'est retrouvé dans le bon coup. Soit ça allait au bout et on avait de grandes chances, soit ça rentrait et on avait émincé notre chance au sprint. Mais tout s'est bien passé, ils ne prennent pas beaucoup d'avance, c’était top pour le général. Il y avait Titouan (Margueritat) qui était devant, il ne fallait pas qu'il prenne trop de temps.
Finalement, il n’y a que cette deuxième étape qui a privé l’équipe du grand chelem…
C’est le regard qu'on peut avoir, mais l'objectif de cette deuxième étape était le général, avec Corentin (Ermenault) et Louis (Pijourlet). On a pu positionner Louis dans l'échappée du jour pour prendre de l'avance et avoir nos deux cartouches le dimanche matin. Beaucoup d'équipes ont demandé pour rouler, mais nous l'objectif était de mettre Louis devant. Il fait 9 mais il prend une minute à l'ensemble des favoris et on n’a pas eu à faire d’efforts, donc on préférait perdre dix points pour scorer dimanche. Et ça nous a donné raison.
Car en effet, le chrono pouvait être abordé très sereinement avec deux cartouches comme Corentin Ermenault et Louis Pijourlet…
On était serein tout en se posant des questions. Pour Corentin, c'était son premier week-end en forme après avoir eu des soucis et les déplacements pour la piste, la saison a eu du mal à se mettre en route. On avait cette appréhension, avec Antoine Devanne ça allait se jouer à la pédale. Quant à Louis on savait qu'il était un petit cran en-dessous, d’où l'objectif de le mettre devant le samedi. Mais il est en très bonne forme. On savait qu'on allait être placé, mais de là à gagner en faisant le doublé, surtout avec autant d'avance ! La surprise a été de voir Corentin et Louis dans un mouchoir, c’est la preuve que c’était un chrono pour homme fort et frais en fin de course.
« LE TOUR DE LA MANCHE NOUS TIENT À CŒUR »
Du coup, le Team Bricquebec Cotentin fait cavalier seul en tête de la Coupe de France…
Le plan de marche est respecté, le résultat est optimal, c’est un week-end de réussite. La Coupe de France est le gros objectif sportif de la saison. On a à cœur d'y performer, les parcours étaient intéressants pour nous, ça répond à nos caractéristiques. Avec trois étapes et le général, il ne fallait pas se louper. On ne s'est pas loupé et ça nous laisse un peu de marge de manœuvre. Il vaut mieux enchainer en étant dans cette position.
Il va d’ailleurs y avoir embouteillage ce week-end, avec le Chrono Champenois d’un côté, et le Tour de la Manche de l’autre. Comment répartis-tu les rôles ?
Il faut répondre sur les deux. On ira sur la Coupe de France avec une équipe homogène pour performer. Mais effectivement Corentin sera sur le Tour de la Manche, ça nous tient à cœur, on est sur nos terres, on a l'objectif d'aller chercher des beaux résultats. On aura Louis Pijourlet, Maxime Dransart, Guillaume Adam, Paul Tremblé, Paul Lebatard et Antoine Olard au chrono. C’est une équipe qui sait rouler vite, Guillaume Adam fait 18 du chrono le week-end dernier. On a des arguments. Derrière il restera deux courses d'un jour, l’objectif est de faire au mieux et lâcher le moins de points possible.
Est-ce que la marge d’avance au classement de la Coupe de France a influencé ta décision ?
Honnêtement, c'est prévu depuis longtemps, on avait organisé comme ça. Mais c’est vrai que si on avait été loin du podium ou en dehors du Top 8, on aurait pu revoir notre sélection pour participer au Championnat de France. On a quand même des coureurs qui veulent y aller.
« ON NE S’EST PAS APITOYÉ SUR NOTRE SORT »
Voir Louis Pijourlet, Adrien Garel et Corentin Ermenault manger chacun une part du gâteau ce week-end doit particulièrement te réjouir, eux qui sont tous les trois arrivés cet hiver…
Ça légitime totalement notre axe de recrutement cet hiver. Les gars ont de l'expérience, ils ont su s'intégrer à l’ambiance et au cadre, tout le monde s'épanouit. Entre les plus et moins expérimentés, la mayonnaise a bien pris. On est en train d'en tirer les bénéfices dès le mois de mai. Tout le monde devait se mettre en route pendant un ou deux mois, et maintenant on prend notre vitesse de croisière, ça annonce une belle période estivale. Ça crée une dynamique auprès des jeunes. Le discours que je tiens, c’est que les gars d'expérience, il n’y en a pas beaucoup dans les équipes et surtout qui veulent partager autant. C’est hyper important.
Est-ce une étape dans une logique d’accéder à la N1 ?
On voulait vraiment passer un cap sportivement. On a commencé par la structuration, ça fait deux ou trois ans qu'on s’organise. On était en place humainement et au niveau du matériel. On devait passer un cap et traduire ça sur le terrain. D'où ce recrutement sportif et performance. On a pris le temps de se lancer.
Comment as-tu encaissé le refus de cet hiver ?
Cet hiver on avait l'opportunité, la reforme des montées/descentes n'avait pas encore été mise en place. Donc on avait mis le pied dans la porte pour postuler. Des choix ont été faits par rapport au nombre de places, on a accepté, on ne s'est pas apitoyé sur notre sort, au contraire. On continue et c’est à nous de prouver sportivement qu'on a notre place, la volonté est toujours là. On est en train de le montrer.
Et une victoire en Coupe de France N2 est un billet assuré…
C’était l'objectif aussi pour faire parler auprès des partenaires. Pour eux c'est la compétition officielle. Ça légitime les démarches. Et en arrière-pensée effectivement, on a cette montée en N1, avec la place de leader en N2. On n’a pas de discussions autour de ça, on va se focaliser sur l'organisation, les courses, et on fera le bilan plus tard. À l'heure actuelle on se tourne vers le sportif. On est dans une bonne dynamique donc on reste concentré la dessus. Et si on performe on sera de toute façon bien classé, alors on verra ce qu'on peut proposer.