Gabriel Fede : « On peut mieux progresser en France »
Gabriel Fede a trouvé les arguments pour que son père traverse la frontière. “Il m'a dit que si je prenais un maillot de leader, il viendrait me voir sur cette course. Du coup, il faut qu'il vienne”, sourit l’Italien auprès de DirectVelo à l’issue de la 2e étape de l’Alpes Isère Tour (2.2).
Lors de la cérémonie protocolaire, le coureur d’AG2R Citroën U23 Team a enfilé trois maillots distinctifs - grimpeur, combativité et sprints - grâce à une longue fugue entre Saint-André-le-Gaz et Four (Isère). Il a pris place dans l’échappée dès le kilomètre 0, en compagnie de Taïno Cailliau (VC Vaulx-en-Velin), Truls Nordhagen (Uno-X Dare Development Team) et Loris Coss (Charvieu-Chavagneux IC), qui a été rapidement distancé. “On savait qu'il y avait des chances pour que l'échappée aille au bout”. Les fuyards ont vite reçu le précieux soutien de Yaël Joalland (CIC U Nantes Atlantique), rentré seul en contre.
De son côté, Gabriel Fede a joué à fond tous les classements possibles, trois sprints intermédiaires et quatre Grands Prix de la Montagne. “Je suis passé en tête à chaque fois sauf sur un sprint où je suis 2e”. Le trio - Taïno Cailliau a été distancé dans le mur de Blandin, au 47e kilomètre - a compté jusqu’à 3’50’’ sur le peloton. “On y a cru”, reconnaît l’Italien. Il a tenté de ressortir seul du groupe de tête en arrivant sur le circuit final. “On ne roulait pas très vite. Je me suis dit soit j'essaie maintenant, soit ça sera fini... Ça n'a pas fonctionné mais je suis très content de ma journée”.
« JE PEUX BIEN GRIMPER »
Fin 2021, à la sortie des rangs Juniors, le Transalpin a fait un choix fort en quittant l’Italie pour AG2R Citroën U23 Team. Depuis son arrivée, le Piémontais se régale de ce côté-ci des Alpes. “C'est totalement une autre mentalité. On peut mieux progresser en France. Il y a beaucoup de différences avec l'Italie, notamment sur l’entraînement. Je ne regrette pas d’avoir pris cette décision. Ce n'était pas facile au début. Puis, je me suis habitué et maintenant je me sens français”, plaisante-t-il.
Mais l’Espoir 2e année est bien dans les radars de la Fédération italienne. Offensif sur des épreuves dans son pays pendant le printemps, il a tapé dans l'œil du sélectionneur des Espoirs. Ce qui lui a permis de découvrir en avril dernier Liège-Bastogne-Liège U23 avec la Squadra Azzurra. “Mais je n'ai pas eu beaucoup de chance ce jour-là parce que j'ai cassé deux roues et j'ai dû arrêter”.
Gabriel Fede dit être un coureur qui aime les échappées et les petites bosses. “Je ne suis pas forcément un grimpeur mais je peux bien grimper”. Il lui faudra être à l’aise dans les cols pour conserver son maillot de meilleur grimpeur jusqu’au bout de l’Alpes Isère Tour. “Le but est de le garder le plus longtemps possible mais la dernière étape est très dure”. Il pourra compter sur son père pour l’encourager.