Avec Sandy Dujardin et Jason Tesson au départ d’une première étape réservée aux sprinteurs, TotalEnergies avait des raisons d’espérer lever les bras à Gruissan, première arrivée de la Route d’Occitanie. Mais dans le final de l’étape, une bordure est fatale à Jason Tesson. "Je suis dégoûté, je cherche des sensations comme ça depuis un bon moment. Dans la bosse j'ai voulu trop gérer, je me suis dit « ne te mets pas la toxine »", regrette le principal intéressé, qui devait être la carte maitresse de la ProTeam aujourd’hui. "C'était priorité à lui, et sinon c'était selon la course dans la bosse et le final", ajoute Sandy Dujardin, qui lui n’a pas raté le bon coup.

Jason Tesson a bien failli basculer dans le bon groupe, mais a vu la cassure se faire quelques places devant lui. "Je n'ai pas confiance en moi, donc j'essaye de faire tout au millimètre, et en fait je doute de moi. Je suis trop loin et ça pète à la 30e place. Je n'ai même pas vraiment forcé, je n'étais pas à fond, mais ça pète devant, donc c'est frustrant". Devant, Sandy Dujardin prend logiquement le relais pour jouer la gagne. "J'ai suivi la bonne roue, j'ai attendu un peu pour le sprint avec le vent de face, mais je n'ai pas vu (Elia) Viviani sur ma droite. Je ne m'attendais pas à me faire un peu pousser, et ensuite je n'étais plus trop dedans". 

« JE NE PEUX M’EN VOULOIR QU’À MOI »

Le sprinteur italien joue des coudes avec lui, procurant une belle petite frayeur à l’ancien coureur du Vendée U et de l’EC Saint-Etienne Loire. "Je me suis un peu fait peur, il a crié en même temps. Mais c'est comme ça. Ce sont des purs sprinteurs, mais je suis un peu déçu du résultat. Pur sprinteur ou pas, s'il faut y aller j'y vais. Mais ils ont été plus forts". Sandy Dujardin monte finalement sur la deuxième marche du podium après le déclassement d'Elia Viviani (voir classement). "Collectivement, on n'est pas récompensés de notre journée", déplore Jason Tesson, tout aussi abattu que son coéquipier.

S’il est tout autant déçu que son coéquipier, c’est parce que Jason Tesson avait tout ce qu’il lui fallait pour briller ce jeudi. "Je me cherche encore, et pour une fois que je suis bien, il y a des bordures et une bosse roulante qui me conviennent bien… Je me loupe et je ne peux m'en vouloir qu'à moi-même". En crise de confiance, le sprinteur aux cinq victoires pros n’accepte plus cette tendance. "Il va falloir que je fasse quelque chose, je ne prends pas plaisir à faire du vélo comme ça, je doute et je me plante". Avant de résumer finalement la journée des TotalEnergies. "Sandy est frustré devant, moi frustré derrière". Mais il y a le temps pour rebondir.