Cédrine Kerbaol ne quitte plus les podiums  Faut-il être satisfaite ou déçue ? Cédrine Kerbaol ne le sait sans doute pas vraiment elle-même. D’un côté, la Bretonne - qui réside depuis peu à Pau - peut râler de passer à huit secondes  d’un titre Mondial. De l’autre, elle peut être fière de monter une nouvelle fois sur le podium lors de l’un des plus gros rendez-vous de la saison. La sociétaire de l’équipe de France a en effet décroché la médaille d’argent, ce jeudi après-midi, lors du Championnat du Monde contre-la-montre Espoirs, en terminant également aux portes du Top 10 au scratch (voir classement). “Je ne savais pas vraiment comment ça allait se passer car je n’ai vraiment pas l’habitude d’une telle distance sur un chrono. Je suis battue par plus forte, je n’ai donc pas de regrets”, assure-t-elle auprès de DirectVelo.

Pour autant, lorsqu’on évoque avec Cédrine Kerbaol ce tout petit débours de huit secondes, elle affiche logiquement une pointe de regrets. “C’est une petite déception quand même. Mais dans quelques jours, je réaliserai sûrement l’enchaînement que je viens de faire et je serai sans doute contente de ce nouveau podium. C’est quand même un super résultat. Huit secondes, ce n’est pas beaucoup mais d’un autre côté, on peut aussi dire que c’est beaucoup”. Durant ce chrono tracé autour de Stirling (Ecosse), elle n’a pas souhaité connaître les temps intermédiaires. “Je ne savais pas que j'avais, un temps, 18 secondes d’avance, avant de tout perdre à l’intermédiaire suivant. Je suis partie très fort, peut-être trop fort. Finalement, c’était sûrement mieux de ne pas savoir que c’était en train de basculer dans le mauvais sens”, sourit-elle en conférence de presse, après s’être vu remettre la médaille d’argent des mains de Michel Callot, le Président de la Fédération Française de Cyclisme.

PAS DE SÉANCES SPÉCIFIQUES DEPUIS LE TOUR

Habituée au podium protocolaire pendant huit jours sur le Tour de France, meilleure jeune de l’épreuve après avoir déjà remporté le Championnat de France chrono, Cédrine Kerbaol enchaîne les très grosses performances cet été. “Bien sûr, c’est une année spéciale pour moi et un été très riche en émotions. C’est la première fois que j’enchaîne les podiums comme ça (rires). Après le Tour de France, je m’étais fixé l’objectif de décrocher le maillot ici, chez les Espoirs, mais une fille était plus forte que moi et il faut l’accepter”, rappelle-t-elle comme pour se convaincre qu’il n’y avait pas forcément mieux à aller chercher.

Usée tant physiquement que mentalement après le Tour, comment l’habituelle coureuse de la Ceratizit-WNT a-t-elle géré les dix jours qui séparaient ce même Tour de France du Mondial ? “Après le Tour, j’ai tenté de récupérer le plus vite possible. Il m’a forcément fallu du temps pour souffler. J’essayais de ne pas trop rester sur les jambes… Et j’ai moins roulé que d’habitude, explique-t-elle. Je n’ai pas refait de travail spécifique sur le vélo de contre-la-montre. Je suis montée une seule fois dessus, c’était lors de la préparation du relais mixte de ce Mondial. Avant cette grosse période, je montais sur le vélo de chrono pratiquement tous les jours donc le travail avait été fait en amont. Mais depuis un mois, ce n’était plus possible car avant le Tour, on avait surtout bossé en montagne lors d’un stage collectif en altitude avec l’équipe”. Et visiblement, les acquis des derniers mois étaient bien suffisants pour s’affirmer, une nouvelle fois, comme l’une des toutes meilleures mondiales dans sa catégorie d’âge.