Marion Norbert-Riberolle aura connu un week-end contrasté. Si elle est montée sur le podium ce samedi lors de la manche du Superprestige de Ruddervoorde, la pensionnaire de Crelan-Corendon n’a pu rentrer dans le Top 15 sur de la manche de Coupe du Monde de Maasmechelen (voir classement). Mais c’est avec confiance que la Belge de 24 ans se rendra le week-end prochain du côté de Pontchâteau pour disputer le Championnat d’Europe. L’ancienne Championne du Monde Espoirs a fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Quel sentiment domine après ta 16e place ?
Marion Norbert-Riberolle : Je suis déçue. J’ai fait un super bon départ puis j’ai eu l’impression de régresser à chaque tour. J’ai fait beaucoup d’erreurs techniques. J’avais du mal à me concentrer… Je visais au minimum un Top 10 et je fais 16e. Je suis un peu saoulée de ma course. L’an dernier, j’avais fini 24e ici. Je fais un meilleur résultat mais je m’attendais à faire mieux que 16e… 

Surtout après ta 3e place samedi à Ruddervoorde…
C’était un peu inattendu d'être sur le podium. J’ai fait un mauvais départ. J’étais vraiment contente à l’arrivée d’être de retour avec la hargne et la rage. Aujourd’hui (dimanche), c’était mon cinquième cyclo-cross. J’ai fait une super saison sur route avec l’équipe Continentale Fenix-Deceuninck. J’ai fait de belles courses, j’ai senti que j'avais beaucoup progressé. Depuis mars, je suis entraînée par un spécialiste de cyclo-cross, Philipp Walsleben. Ça se passe vraiment mieux pour le cyclo-cross.

Qu’est-ce que la route t’apporte ?
Ça apporte une certaine régularité, ça donne la pêche pendant l’été et ça permet de faire quelque chose. Je pense que je deviendrais folle sans compétition. On travaille le fond, l'explosivité… Je n’ai pas du tout un rôle de leader dans l’équipe et ça me convient très bien comme ça. J’ai fait le Tour de Toscane où j’ai tiré dans tous les cols Ceylin Alvarado et Anniek van Alphen. Je travaille mieux en aidant les autres plutôt qu’en restant dans le peloton à attendre le sprint. C’est une autre mentalité. Je prends énormément de plaisir maintenant sur la route. C'est vraiment complémentaire du cyclo-cross. Si tu ne fais rien l’été, c’est compliqué pendant l’hiver. Maintenant, j’ai tout entre les mains pour progresser et réussir.

« UN TOP 10, C’EST VRAIMENT POSSIBLE »

Avec quel objectif prendras-tu le départ du Championnat d’Europe le week-end prochain ?
Toutes les filles ne seront pas au départ. Un Top 10, c’est vraiment possible mais il ne faudra pas faire d’erreurs. Mais je n’aime pas trop me donner des objectifs précis. Ce n’est pas comme le Mondial Espoirs de Dübendorf où je me levais le matin en me disant que je voulais être Championne du Monde. Chez les Élites, c’est quand même différent et avec les Néerlandaises, il faut quand même être réaliste. Si je finis 8e, je serai contente et si je termine 20e, je serai dégoutée. On verra…

Que t’inspire le circuit de Pontchâteau ?
La dernière fois que j’ai couru là-bas, j’ai perdu mon maillot de Championne de France donc ce n’est pas un très bon souvenir. Les circuits français m’ont souvent réussi. Ceux de Nommay ou Flamanville, j’ai toujours adoré. François Trarieux m’a dit qu’ils avaient ajouté une bosse, je me souviens que c’était déjà bien dur. J'arrive quand même avec une autre condition qu’il y a deux ans donc je pense que je peux être confiante. 

Surtout s’il pleut toute la semaine… 
J’ai vu que ça devait être le cas donc ça sera chouette. Depuis le début de saison, on est servi car il n’y a jamais eu un cyclo-cross sec à part à Beringen. Il faudrait qu’il fasse un peu plus froid car en ce moment, il fait trop chaud pour le cyclo-cross, je n’ai pas encore roulé en manche longue… Mais c’est déjà bien. Je pense que j’ai bien commencé la saison. Mon résultat à Ruddervoorde me donne beaucoup de motivation… Je ne vais pas courir mercredi au Koppenberg même si c’est à côté de la maison. On prendra le train jeudi avec la fédération belge donc jusque-là, je vais m’entraîner à la maison, avec notamment du derrière-moto.