Dries De Bondt : « Samuel le mérite »
Dries De Bondt est resté là, prostré, la tête entre les mains, durant de longues secondes. Quinze minutes après l’arrivée, il n’avait toujours pas bougé de ce petit bout d'asphalte où coéquipiers et staff sont tour à tour venus le réconforter. Quelques noms d’oiseaux ont fusé, ici et là, et le Belge s’est visiblement longtemps demandé comment il avait pu laisser échapper cette occasion en or d’offrir un premier bouquet à sa nouvelle formation, Decathlon AG2R La Mondiale.
Présent dans la bonne échappée, qui est parvenue à résister jusqu’au bout au peloton lors de la 3e étape de l'Etoile de Bessèges (2.1), le Belge n’a peut-être pas pris toutes les meilleures décisions dans le final. Il raconte : “le Uno-X (Jonas Iversby Hvideberg, NDLR) était vraiment fort. J’ai essayé de suivre dans la dernière bosse mais j’étais vraiment totalement à bloc, alors j’ai pris le risque de ne pas prendre le relais. Je me suis dit que ça allait peut-être étonner les trois autres. J’avais vraiment peur d’en mettre trop et de me faire contrer. J’ai joué avec les autres. Pfff… C’est vraiment dommage”, pestait-il encore en repensant à ce maudit final.
« JE CROIS QU’ON ÉTAIT TOUS MORTS »
Dans le dernier kilomètre, il a encore tergiversé lorsque c’est Stefan Bissegger qui a pris les commandes des opérations. Puis il a lui-même tenté sa chance, avant d'hésiter. “Le Uno-X a ramené. J’ai encore pris le risque d’attendre en me remettant dans les roues mais ce n’était pas le bon choix. J’ai perdu trop de vitesse à ce moment-là. Après, je n’ai pas pu remonter, j’étais de toute façon trop à bloc”.
Dries De Bondt s’est mis la pression. Et pour cause : dans ce groupe de tête, il se savait possiblement le plus fort en cas d’arrivée au sprint. Mais c’est finalement Samuel Leroux qui a eu le dernier mot, apportant une victoire de prestige à sa formation Van Rysel-Roubaix. “Je le connais bien. Il roule beaucoup de kermesses en Belgique, je savais qu’il était puissant. Je l’ai déjà vu gagner des sprints dans des bons groupes. Il ne fallait pas le sous-estimer et je ne l’ai pas fait. Mais ça ne l’a pas empêché de gagner”. Après avoir fait l’effort pour éviter le retour du peloton, l’athlète de 32 ans n’avait plus grand-chose dans le moteur (voir classement). “Je crois qu’on était tous morts. On a bien joué le coup en se mettant à bloc au bon moment, après la dernière montée. Personne n’a compté ses coups de pédale. C’est grâce à ça qu’on a pu tenir. Mais de mon côté… Bon, Samuel le mérite, félicitations à lui”.