Louka Matthys a obtenu son premier Top 20 chez les pros, vendredi lors de la Classic Var (voir classement). “Je ne savais pas trop si la condition allait être bonne parce que je suis revenu du Tour d’Antalya avec un petit refroidissement. Finalement, j’étais quand même bien sans être à 100 %. Je devais travailler pour Marco Tizza, mais dans l’avant-dernière bosse, il a dit qu’il n’était pas bien. Comme j’étais le seul de l’équipe dans le premier groupe au sommet de cette côte, j’ai pu jouer ma carte. Malheureusement, le groupe s’est cassé en deux dans la descente et je me suis retrouvé derrière. Je ne connaissais pas le Mont Faron, j’ai géré au maximum. Sur la fin, il m’en a manqué un peu pour jouer le Top 15, mais c’est déjà bien de finir dans les 20“, explique au micro de DirectVelo le sociétaire de Bingoal-WB.

« JE NE PENSAIS PAS POUVOIR ENCHAÎNER »

Le dimanche, le Belge de 24 ans était de nouveau présent aux avant-postes dans le final de la seconde étape du Tour des Alpes-Maritimes. “Au briefing, l’objectif formulé par Christophe Detilloux (le directeur sportif, NDLR) était d’essayer d’avoir un coup d’avance. J’ai tenté au début, en haut du col d’Èze. J’ai dit à mon équipier (Noah Detalle, NDLR) d’y aller, il a su prendre la bonne échappée. Derrière, on devait être attentif, la course était très ouverte, personne ne voulait gérer". Il est sorti en contre dans un groupe de six coureurs. "On est revenu sur l’échappée et on s’est retrouvé à 11. Malheureusement, ça ne collaborait pas. Au moment où je prenais mon ravitaillement, Steffen de Schuyteneer et Ewen Costiou sont sortis. Je me suis dit que j’allais quand même tenter de repartir car ce sont des efforts qui font progresser. J’étais avec Gorka Izagirre. On a bien roulé pendant 20 kilomètres dans la vallée, puis on a été repris. Après, l’objectif était de placer au mieux Marco Tizza dans la dernière bosse, mais il lui a manqué un peu de finish“.

Il est satisfait de son week-end sur la Côte d’Azur. “Je suis content de la condition sachant que j’ai encore de la marge étant donné que je n’étais pas à 100 % après ce petit refroidissement. Je ne pensais pas pouvoir enchaîner et avoir assez de fraîcheur dimanche. Le bilan est positif, il faut que je continue à bien bosser“. Ce week-end, il sera présent aux Boucles Drôme-Ardèche. “Je serai encore équipier pour Marco Tizza. S’il n’est pas bien, je serai là en soutien afin d’aller chercher le meilleur résultat possible“.

« UN RÊVE ACCESSIBLE »

Après avoir effectué ses années U19 en Belgique, Louka Matthys a passé cinq années dans des clubs amateurs français, le VCA Saint-Quentin, Dunkerque Grand Littoral et le CC Nogent-sur-Oise. “À la sortie des rangs Juniors où j’ai gagné deux fois et où je suis monté douze fois sur le podium, je n’ai pas eu de contacts en Belgique. J’ai eu des propositions en France et c’est pour ça que j’y suis allé. Je ne le regrette pas. Les courses me convenaient davantage au niveau des profils et du dénivelé. J’ai pris de la maturité et ça m’a permis de progresser à mon rythme sans me cramer et sans brûler les étapes de la N2 à la N1“.

En juillet dernier, il a envoyé son CV à Bingoal-WB. “J’allais avoir 24 ans, c’était le bon moment pour franchir une étape. J’ai rencontré le manager Christophe Brandt. Il a vu mes résultats. Les directeurs sportifs étaient convaincus de ma saison à Nogent où j’ai obtenu une trentaine de Top 10 (voir sa fiche DirectVelo) en étant régulier toute le long contrairement aux précédentes années. Mon stage s’est bien passé et ils m’ont proposé un contrat pro en fin d’année“.

Après les Boucles Drôme-Ardèche, Louka Matthys participera au Trofeo Laigueglia. Plus tard, il espère découvrir une épreuve WorldTour. “Ce serait une belle opportunité. Je pense à la Flèche Wallonne qui ne part pas loin de chez moi à Charleroi. C’est un rêve accessible, mais je ne veux pas brûler les étapes et progresser petit à petit. Le but est d’abord d’apprendre sur les Classe 1. L’équipe décidera si j’ai le niveau pour y aller“.