Elie Gesbert : « J’ai appris à vivre avec »
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Crédit photo Arkéa-B&B Hôtels
La carrière d’Elie Gesbert n’est pas un long fleuve tranquille. Depuis ses débuts chez les professionnels, il y a maintenant huit ans et demi, le coureur d’Arkéa-B&B Hôtels s’est notamment fracturé la rotule en 2020, une hanche en 2022 lors de la chute collective de Liège-Bastogne-Liège où Julian Alaphilippe avait été également durement touché et le printemps dernier, c’est de l'artère iliaque que le Breton a été opéré. Pendant l’intersaison, il s’est cette fois-ci fracturé la clavicule. Différents coups d’arrêt qui n’entament en rien la motivation du Breton de 29 ans, comme il l’a expliqué à DirectVelo mi-janvier lors du rassemblement de son équipe à Gandia, en Espagne.
DirectVelo : Tu sors encore d’une saison compliquée marquée par les blessures…
Elie Gesbert : Les sensations étaient mauvaises en début de saison dernière, ça a été dur dans un premier temps de trouver une explication. Finalement, c’était l’artère iliaque. Ça a fait du bien de connaître le problème. Jusque-là on se dit : “je n’y arrive plus, je ne suis plus fait pour ça”. Après l’opération, il y a eu une longue période de convalescence. J’ai pu finir correctement l’année en allant jusqu’en Chine (voir sa fiche DirectVelo), c’était important pour la saison à venir. Je retrouve des sensations depuis mon opération, c’est agréable. Je vois des améliorations, ça fait du bien pour la tête. Je me suis pété la clavicule pendant l’hiver mais j’ai pu vite rouler.
Depuis tes débuts chez les professionnels, tu as enchaîné les blessures…
Il y a des coureurs qui font dix ans de carrière sans se casser quelque chose, moi je fais partie de ceux qui ramassent. J’ai eu plusieurs grosses blessures, au début il y a le stress de se demander si on va vraiment retrouver son niveau. Quand ça t’est arrivé une ou deux fois, tu sais que tu vas retrouver ton niveau derrière. Le moteur est toujours là alors il n’y a pas de raison que ça ne revienne pas. A force, tu apprends à mieux vivre tes blessures.
« JE SUIS CONFIANT »
Mais à des moments, tu as dû avoir envie de tout arrêter !
Parfois, j’étais à la limite de me dire “Mais ce n’est pas possible, il y a un chat noir”. Mais ça dure deux heures, après tu repares vite dans ta préparation en imaginant le moment où tu vas reprendre.
Qu’est-ce qui te motive toujours malgré les coups d’arrêt ?
J’ai toujours l’envie de courir. Je suis passionné par la compétition, j’aime le vélo. Je veux aussi toujours me relever et ne pas arrêter ma carrière sur un truc à la con… Je ne veux pas baisser les bras. Bien sûr, j’aimerais que ça se passe autrement surtout quand je vois des gars de ma génération, comme Val’ Madouas ou Benoît Cosnefroy, briller sur des belles courses et que toi tu es blessé. Quand j’avais le genou dans le sac, ce n’était pas simple. C’était un petit coup de poignard mais j’ai appris à vivre avec en me disant que mon chemin était celui-là. Et dès que je reprends les courses, ça fait du bien.
Est-ce que tu te dis que tu peux encore titiller ces coureurs-là ?
Je suis un compétiteur alors si tu pars défaitiste d’avance, ça ne marchera pas. Je pense que c’est faisable. Je retrouve des watts que je sortais il y a deux-trois ans alors ça me motive pour la suite. Je suis confiant et je verrai où ça mène.
« J’AI MON ÉQUILIBRE ICI »
Quelles sont tes envies pour cette saison ?
Me faire plaisir, sentir que je suis compétitif et pouvoir peser sur la course. Ces deux dernières années, je n'ai eu aucune course où je sentais que tout était aligné. Juste le ressentir, c’est un objectif. Je suis aussi motivé pour aider les jeunes de l’équipe à faire des résultats. Je vais essayer de les aider du mieux possible. J’aime bien avoir un rôle où je les canalise.
Quand tu étais jeune, c’était dur de te canaliser !
C’est ça (sourire). Depuis que je suis pro, j’ai toujours couru pour cette équipe, j’aime bien l’ambiance qui y règne et le groupe qu’on a. J’ai mon équilibre ici. Je ne vois pas l'intérêt d’aller chercher une motivation ailleurs.
Même pour te relancer ?
Il y a toujours des moments où tu as des ouvertures mais je n’ai jamais poussé pour voir ce qu’il se passait ailleurs. Il y a des coureurs qui ont besoin de changer pour se donner de nouveaux défis, moi j’arrive à me motiver en restant dans la même équipe.
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