En passant 90 kilomètres en tête du Trophée Louison-Bobet, Gaspard Presse en a été le grand animateur. Le représentant de Pays d'Ancenis Cyclisme est d'abord parti au bout d'une dizaine de kilomètres en compagnie de Gabin Becq. Mais il a vite oublié en route le sociétaire de l'USSA Pavilly Barentin. "Dans un enchainement de bosses, je me suis retourné, il n'était plus là. Juste avant, quand je lui parlais il ne pouvait pas me répondre, il était déjà à bloc", raconte-t-il à DirectVelo.

Voilà le 3e du dernier Championnat de France Cadets parti pour un solo à 100 kilomètres de l'arrivée alors que le peloton est distancé de 2'25". "Je voyais que l'écart ne faisait que de grandir, sans être à bloc, alors j'ai décidé de continuer. C'était long mais j'ai pris du plaisir de rouler sur les routes autour de Rennes. Je savais que ça allait prendre du temps avant que je sois revu, j'ai géré mon effort, j'ai pris le temps de bien boire, bien manger, ils n'allaient pas boucher le trou tout de suite". C'est de bonne grâce qu'il attend le contre de trois coureurs à 55 kilomètres de la ligne, bientôt renforcé par deux autres unités alors que le peloton se rapproche à une demi-minute. "À six, je voyais qu'on ne creusait pas. Au début, je sautais un peu les relais car j'avais fait 50-60 km devant", concède l'attaquant qui n'a pas beaucoup cru aux chances d'aller au bout.

« CONTENT DE LA GESTION DE MON EFFORT »

Le retour dans le peloton est un peu difficile pour le J1. "J'ai mis deux-trois tours à récupérer. Dans les deux derniers tours j'ai commencé à remonter pour ne pas avoir de regrets, j'ai fait le sprint comme j'ai pu, forcément il me manquait du jus par rapport à d'autres coureurs, je me suis mis à bloc jusqu'à la ligne". Gaspard Presse n'a rien lâché jusqu'à la ligne et a su garder un peu d'essence pour ne pas finir à sec. "Je suis content de la gestion de mon effort".

Pourtant, le 5e de la Classic Cœur de Brenne s'attendait à manquer de fraîcheur au départ du Trophée Louison-Bobet. "J'étais en stage avec le centre de formation du CIC U Nantes Atlantique". Devant sa prestation, il se rend compte qu'il est tout de suite "au niveau dans les Fédérales", dès ses débuts dans la catégorie. Alors l'appétit vient en mangeant pour le 4e du Chrono des Nations Cadets 2023. "Je ne vais pas me mettre de barrière pour aller chercher des résultats au niveau UCI. Je serai à la Bernaudeau Junior et au Tour du Bocage et de l'Ernée". Mais il n'oublie pas la Coupe de France et en particulier sa manche sur les pavés, la Pévèle Classics, le 31 mars (voir le programme)."J'adore les courses sur les pavés, dans des conditions difficiles. Je veux montrer au sélectionneur régional qu'il a raison de me faire confiance. Je l'ai faite deux fois en Cadets mais j'ai chuté à chaque fois et l'an dernier alors que j'étais échappé". Sa combativité lors du Trophée Louison-Bobet en fait un nouveau candidat pour une échappée sur les pavés de Mons-en-Pévèle.