Luca Martin enchaîne les courses, ces dernières semaines. Présent sur les deux manches de Coupe du Monde au Brésil, en avril, il était ensuite à Levens pour le Championnat de France. Enfin, le week-end dernier, il était de nouveau en compétition, à Cheile Gradistei (Roumanie), pour le Championnat d’Europe. 4e sur la première manche du Brésil, puis 2e sur le France, le pilote du team Orbea Factory était sur une bonne dynamique, qu’il a continué en Roumanie, terminant 3e de la course XCO, malgré avoir joué de malchance, alors qu’il bataillait pour la victoire. “J’étais en tête avec Finn Treudler (le vainqueur final, N.D.L.R). C'était un duel tactique, lui était plus rapide en montée et moi en descente. Mais dans l’avant-dernier tour, j’étais en crevaison lente. Le changement de roué a été galère, et je me suis retrouvé au 3e…”, souffle-t-il à DirectVelo.

Éprouvé après un tel enchaînement, c’est différemment que Luca Martin a abordé le Championnat d’Europe.  “J'étais content d’être avec l’équipe de France, mais avec ce programme chargé, j’avais beaucoup de fatigue physique et mentale”. Il a donc décidé de tout miser sur la récupération. “La semaine précédente, j’ai préféré me reposer. J’ai aussi décidé de ne pas participer au XCC, pour arriver le plus frais possible. Je suis arrivé très relâché”. Un choix judicieux, d’autant plus que le Championnat d’Europe, couru dans des conditions dantesque, a lui aussi généré son lot de fatigue. “Mentalement, c’était compliqué. On n’a pas vu le soleil de la semaine, on était tous ensemble tout le temps. Le retour à la réalité a été brutal”.

UNE DERNIÈRE MARCHE À FRANCHIR

Souvent placé, rarement gagnant, c’est avec un peu d’agacement qu’il revient sur ses dernières semaines. “C’est très frustrant parce que je n’ai jamais gagné de courses internationales. À chaque fois, je tourne autour, mais je n’arrive pas à concrétiser”. Malgré tout, Luca Martin garde confiance et se veut optimiste pour la suite. “Il me manque une petite marche. Je suis juste en dessous des tops coureurs, mais si je n’ai pas trop de problème, j'ai les moyens de franchir ce cap. Il me faut juste un petit peu plus de temps”.

Et pour passer la marche qu’il lui reste, Luca Martin veut progresser mentalement, dans sa façon d’aborder les compétitions. “L’année dernière, avec l’enchaînement des courses, je me suis rendu compte que le stress que je m’infligeais jouait sur mes performances. Alors j’essaie de travailler dessus”. Arrivé plus détendu, le Championnat d’Europe lui a prouvé que ce relâchement pouvait lui être bénéfique. Maintenant, il doit réussir à le mettre en application sur la Coupe du Monde. “Au Brésil, je n’étais pas encore assez relâché. C’était mieux mais pas suffisant. Il faut que je prenne plus confiance en moi”. Et Luca Martin aura l’occasion de travailler dessus, dès la semaine prochaine, sur la manche de Nove Mesto (République Tchèque).