Baptiste Poulard : « Je la savoure »
Au début de saison, Baptiste Poulard aurait probablement été loin de pouvoir jouer la médaille au Championnat de France Amateur. Mais depuis le mois de mai et la sortie du Tour de Bretagne, le coureur du VC Pays de Loudéac a eu le déclic. Non retenu par le comité de Bretagne pour aller au Championnat de France Espoirs, le coureur de 21 ans a été piqué au vif. Depuis, tout va mieux et les bons résultats s'enchainent, jusqu'à cette médaille d'argent décrochée ce vendredi, à Saint-Martin-de-Landelles (voir classement). Le sourire jusqu'aux oreilles comme s'il avait gagné, Baptiste Poulard s'est confié à DirectVelo sur le coureur qu'il est devenu, d'abord en passant de l'est à l'ouest, mais aussi à travers les nets progrès réalisés depuis plus d'un mois.
DirectVelo : Quelle saveur a cette médaille d'argent ?
Baptiste Poulard : Ça représente beaucoup. Le vélo, c'est beaucoup de sacrifices. C'est très dur, je pense que tous ceux qui aiment le vélo comprennent. Quand on peut faire des résultats on est super heureux, il y a plus de mauvais moments que de bons. Alors cette médaille, je la savoure.
Tu avais imaginé monter sur le podium ?
Je l'imaginais, oui (sourire). C'est ce qui permet d'avancer aussi. Maintenant le réaliser est autre chose. C'est déjà pas mal même si je n'ai pas gagné.
Tu as été actif durant la journée...
Je savais qu'il fallait du sang froid car ça pouvait partir tôt. Et je n'en ai pas du tout eu (rires). Dès le début je me sentais un peu piégé alors j'ai fait n'importe quoi. J'ai essayé de me calmer un peu et d'attendre la fin, là où on peut faire le plus de différences.
Et c'est justement en fin de course que tu es parvenu à sortir...
Un groupe de 20 s'est formé, ça a attaqué dans la ligne d'arrivée. Ça ne s'entendait pas super bien car il n'y avait pas forcément intérêt à ce que tout le monde roule pour jouer un peu. Une fois revenu dans la ligne droite, je ne devais en mettre qu'une seule. Mais trois gars étaient déjà partis devant. J'ai tout donné, je ne voulais pas avoir de regrets. J'ai déjà fait deux fois vice-Champion de France en Junior (sur la piste en 2021, lors des épreuves de la course aux points et du scratch, NDLR). Je n'avais pas trop envie de reproduire ça mais c'est pas mal !
« J'AVAIS TENDANCE À ME SENTIR PIÉGÉ »
Tu penses qu'il y avait mieux à faire ?
Si j'avais été dans le groupe de trois, il y aurait peut-être eu mieux à faire. Mais la semaine dernière j'étais au Tour Nivernais Morvan comme Titouan (Margueritat), on s'est tiré la bourre et j'ai compris qu'il était plus fort que moi.
Tu as fait le choix cette année de ne pas continuer à Dijon pour courir dans l'Ouest...
Les années Espoirs passent très vite. J'ai fait deux années dans l'Est et c'était indispensable de passer par la Bretagne pour rouler sur une grande terre de vélo. J'adore les courses d'usure, j'en retrouve ici donc c'est super.
Une médaille au Championnat de France peut peser dans la balance pour passer à l'échelon supérieur. Tu y penses ?
J'y pense, oui. J'ai plus confiance en mes capacités. J'avais tendance à me sentir piégé, avec le sentiment de devoir tout faire pour rétablir des situations alors que je pouvais attendre et ressortir avec les meilleurs. Mon DS, Gaëtan Lemoine, m'a appris à me canaliser et ça me permet de faire des résultats aujourd'hui.
As-tu eu un déclic ?
Le plus gros déclic a été ma non-sélection au Championnat de France Espoirs. Je n'en veux pas du tout au sélectionneur, c'était mérité, je n'avais fait aucun résultat en début d'année. Mais ça m'a touché dans mon égo, c'est l'objectif que j'avais coché et celui pour lequel je m'étais préparé. Mais je ne le méritais pas donc ça m'a permis de souffler. J'ai pu tout remettre à zéro pour mieux repartir.