Juliette Labous : « Je n’étais pas confiante »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Un final parfaitement maitrisé malgré la supériorité numérique de la FDJ-Suez, et la plus belle des récompenses au bout de la ligne droite finale avec un maillot bleu-blanc-rouge sur les épaules pour les douze prochains mois. Ce samedi, Juliette Labous a décroché le titre national sur le circuit de Saint-Martin-de-Landelles (Manche), en Normandie, au terme d’un sprint à deux particulièrement disputé face à la rapide Gladys Verhulst-Wild, qui passe encore à côté du sacre (voir classement). “Ça fait super plaisir. Je n’ai pas beaucoup de victoires à mon palmarès chez les pros. C’est la première fois que j’arrive à courir correctement sur un Championnat de France. D’habitude, je fais des erreurs, j’en fais toujours trop”, sourit la Franc-Comtoise auprès de DirectVelo, en conférence de presse.

Lorsqu’un groupe imposant est sorti à l’entame de la dernière heure de course, Juliette Labous a essayé de ne pas paniquer. “Je me sentais bien alors j’ai dit à Eglantine (Rayer) de rouler mais quand le groupe est parti, j’ai eu peur. Merci à elle, grâce à son travail, on a pu remettre les compteurs à zéro”. Puis Jade Wiel a passé une partie du final seule en tête en attaquant dans l’avant-dernier tour. Après plusieurs accélérations de Cédrine Kerbaol ou de Marion Bunel, Juliette Labous est ressortie, au bon moment, seulement flanquée de Gladys Verhulst-Wild. Les deux jeunes femmes ont repris la Provençale et Juliette Labous s’est ainsi retrouvée isolée face à deux concurrentes de la WorldTeam tricolore. “Je me suis dit que ce serait mieux de se retrouver à deux alors j’ai attaqué dans la montée pour tester les filles”. Mission accomplie puisqu’elle fait craquer Jade Wiel. “Mais Gladys ne voulait plus trop rouler après mon attaque. Là, je me suis dit que j’avais peut-être mal couru. Heureusement, l’écart était assez important avec les autres”.

« IL FALLAIT TOUT BIEN FAIRE »

Étonnamment, Gladys Verhulst-Wild a ensuite pris des relais appuyés avec Juliette Labous dans la roue, alors que sa coéquipière de la FDJ-Suez, Jade Wiel, était toujours pointée à quatre-secondes seulement et qu’un retour de cette dernière aurait permis de jouer sur le surnombre. Du pain béni pour la grimpeuse de la dsm-firmenich PostNL, qui n’avait pas encore course gagnée pour autant. Loin de là. “Sur le papier, Gladys était plus rapide alors je n’étais pas confiante. Il fallait tout bien faire au sprint : rester du bon côté par rapport au vent, être vigilante au moment où elle allait lancer. C’était aujourd’hui qu’il fallait faire un beau sprint. Il ne fallait pas lâcher jusqu’à la ligne”.

Sur le papier, ce circuit n’était pas idéal pour Juliette Labous. Mais elle s’est parfaitement débrouillée. “Idéalement, il m’aurait fallu des bosses plus longues mais il y avait quand même 2000 mètres de dénivelé sur 125 km. Je savais que ça pouvait quand même me convenir. J’ai vu la course des Amateurs hier et j’ai vu que c’était exigeant”. Jeudi, elle avait fait l’impasse sur le chrono, où elle aurait été candidate au titre. Un coup de poker gagnant ? “Non. C’était plutôt en vue des J.O et du Tour de France. C’était décidé depuis l’hiver dernier. On considérait que ça faisait trop d’intensité avant le Giro. Ce n’était pas facile de regarder le chrono à la télé mais je crois au plan que l’on a mis en place avec mon entraîneur”. L’athlète de 25 ans disputera donc le prochain Tour de France, avec des rêves de podium, maillot bleu-blanc-rouge sur les épaules. “Ça va être exceptionnel !”.

 

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