Louis Hardouin : « Comme un Championnat de France N°2 »
C’était l’une des particularités du calendrier de cette saison 2024 dans les rangs amateurs. 48 heures à peine après le plus gros rendez-vous national de l’année, le Championnat de France sur route, se tenait ce dimanche le Caux Tour, manche de la Coupe de France N1. Et après avoir déjà montré une forme étincelante il y a deux jours en terminant 9e à Saint-Martin-de-Landelles (Manche), Louis Hardouin est parvenu à concrétiser sa très bonne condition actuelle en l’emportant à Val-de-Scie (Seine-Maritime) dans un sprint à deux face à Ludovic Morice (voir classement). DirectVelo était présent sur l’autre gros rendez-vous normand du week-end pour recueillir la réaction du lauréat. Entretien.
DirectVelo : Tu as souvent tourné autour ces dernières semaines et finalement, c’est pour aujourd’hui…
Louis Hardouin : C’est vraiment une libération. Je tournais autour depuis le début de saison. Au Championnat de France, je sentais que j’avais la bonne jambe. Gagner face à un plateau comme celui-là, c’est quasiment comme un Championnat de France N°2, en quelque sorte. Je suis content de gagner sur une manche de Coupe de France. Je voulais en gagner une belle en Élite et là, c’est le cas.
Comment as-tu géré ta course ?
Au début, je n’étais pas si bien, ça roulait trop vite. Je pense que tout le monde était à fond. Les gars ont bossé pour me soulager et pour ne pas que ce soit à moi de faire les efforts. Je savais que ça allait se faire en costaud sur la fin. On envisageait que ce soit comme le Championnat de France avec une élimination par l’arrière puis un groupe de costauds qui finirait par sortir. Et on a visé juste. J’ai réussi à répondre présent. Sur la fin, ça ne s’entendait pas trop devant. J’ai réussi à ressortir avec le gars de Côtes d’Armor (Ludovic Morice, NDLR) mais il ne voulait pas trop collaborer non plus. On a quand même réussi à faire le trou. Derrière, ça devait se regarder. On a réussi à garder notre avance. Je sais que j’ai une bonne pointe de vitesse et je ne voulais vraiment qu’elle ne m’échappe, alors j’ai tout mis. Et c’est passé, je suis super content.
« POUR GAGNER, IL FAUT PRENDRE LE RISQUE DE PERDRE »
Il y avait ce virage à 150 mètres de l’arrivée…
Je ne savais pas trop comment le gérer. J’avais peur de passer en tête et de me faire déborder. Je sais que j’ai une bonne giclette alors j’ai préféré le laisser passer en tête puis dès la sortie de virage, je suis passé et j’ai tout mis. Et il a vite compris qu’il ne pourrait pas repasser. Mais je savais qu’il était costaud, c’est un gros rouleur. Quand j’ai vu qu’il était avec moi, je l’ai directement laissé rentrer car c’était top pour aller au bout.
Tu as donc bien géré le coup tactiquement, avec sang-froid !
J’ai joué avec lui. Ces derniers temps, je ne savais pas trop comment courir, j’en faisais trop. J’ai vraiment réussi à bien le faire cette fois-ci. Pour gagner, il faut prendre le risque de perdre et c’est ce que j’ai fait aujourd’hui (dimanche). Dans le final, j’étais sous pression. Mais j’ai essayé de m’enlever cette pression de la tête. Je me suis dit que c’était un critos. J’étais vraiment stressé, je ne voulais pas qu’elle me file encore entre les doigts. Mais ça l’a fait et je suis super content. C’est une victoire qui va me libérer pour la suite.