Paul Lapeira, « humble » et « serein » malgré beaucoup de pression

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Paul Lapeira a pris le temps de savourer. Devant une foule de supporters complètement liés à sa cause, des drapeaux normands à son nom, le nouveau Champion de France, maillot tricolore sur les épaules, a profité du moment en haranguant la foule à plusieurs reprises. Avec une Marseillaise reprise en chœur par tout Saint-Martin-de-Landelles. Parmi cette fosse de spectateurs, ses coéquipiers et son staff, amassés au pied pour ovationner leur coéquipier. Nombreux sont ceux à l'avoir côtoyé dès les rangs de l'ancienne N1 de Chambéry, voire avant. Comme Valentin Paret-Peintre qui a partagé des souvenirs avec lui. "On se connait depuis les rangs Juniors, on a fait le CCF ensemble. Je me souviens du Championnat de France Amateurs à Epinal en 2021 où il fait 3e et moi 5e. On avait réalisé une super course et aujourd’hui je revis ça mais en mieux"

« CE N'EST PAS UNE SURPRISE »

Jordan Labrosse a lui été son partenaire de chambre en Normandie. "J’ai essayé de ne pas lui parler de ce Championnat, on n’a pas parlé de la course, juste un peu de la stratégie. On a discuté d’autres choses que de vélo. Il était serein, toujours dans le bloc équipe avec nous, il n’a jamais fait l’effort de trop. Il le mérite". Au rang des coureurs plus expérimentés, son compère normand Benoît Cosnefroy lui tire son chapeau. "Je suis énormément content, on en a tous rêvé collectivement. Paul a fait une énorme course. On peut être fier de nous, et bien sûr fier de Paul qui a magnifiquement terminé le travail. Chez lui, l’histoire ne pouvait pas être plus belle". Nans Peters le côtoie aussi à Chambéry. "On s’entraîne souvent ensemble, c’est vraiment un bosseur et le travail finit toujours par payer. Il a mis du temps à émerger, mais cette année il sort de très grands résultats. Il est récompensé"

L'occasion valait bien une photo collective sur le podium, avec les coureurs de la Conti comme ceux de la WorldTeam. Un à un, chacun est allé féliciter Paul Lapeira, certains avec plus d'émotion que d'autres, comme Alex Baudin qui a lâché sa larme. Car en plus d'être devant son public, son nouveau statut cette année lui mettait une pression supplémentaire sur les épaules. "Je pense qu’il avait beaucoup de pression, on essayait de ne pas lui en rajouter, explique Valentin Paret-Peintre. Aujourd’hui, on savait qu’il pouvait gagner et c’est dingue de le voir sur le podium quand on regarde en arrière". Nans Peters constate que son coéquipier "a su la gérer. Ce n'est pas une surprise". Pour Nicolas Prodhomme, qui l'a accompagné dans le groupe de tête, il était de toute façon "le plus rapide et le plus fort à la pédale. Quand j'ai vu qu'il rentrait, le briefing était clair"

« IL NE S'EST PAS TROMPÉ »

Son compagnon de fugue et coéquipier a vite senti que Decathlon AG2R La Mondiale était bien partie pour retrouver le maillot tricolore, 17 ans après Christophe Moreau. "C'est un gars très professionnel. Quand il est bien il sait le faire et être serein. Quand je lui parlais j'avais bien compris qu'il était fort. Il me disait qu'il ne sentait pas les pédales. Je lui ai quand même dit de faire gaffe mais il me l'a dit et ne s'est pas trompé". Valentin Paret-Peintre n'est pas non plus surpris de le voir transformer les paroles en acte. "C’est un tueur. Quand il sent qu’il peut gagner, il serait prêt à tuer pour le faire et il ne lâche pas facilement". Des certitudes loin d'être de l'arrogance, comme l'explique Jordan Labrosse. "C’est un garçon humble, il n’a pas la grosse tête. C’est ce qui a fait la différence aujourd’hui".

Jamais en panique durant la journée malgré les attentes placées en lui, Jordan Labrosse n'a pas douté, même s'il a suivi l'emballage final de loin. "Il a été serein, on ne l'a jamais vu s'affoler aujourd’hui. On a fait un gros boulot. Je l’ai senti serein avant la course aussi". Et le public lui a bien rendu. Durant la course, mais aussi après en s'amassant de longues minutes du podium jusqu'à la salle de conférence de presse. Certains avaient même peint la route en son honneur pour l'accompagner sur le chemin du contrôle antidopage. Autant d'images qui ont impressionné Nans Peters. "On voit tous les t-shirts “Paul Lapeira”, il l’avait dans la tête. Quand on est Normand et qu’on court en Normandie, ça fait plaisir. On sait que c’est une terre de vélo, le public l’a démontré et ça lui a donné des ailes". Et ses coéquipiers n'ont pas manqué de le porter aux nues sur le podium. 

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Portrait de Benoît COSNEFROY
Portrait de Jordan LABROSSE
Portrait de Valentin PARET-PEINTRE
Portrait de Nans PETERS
Portrait de Nicolas PRODHOMME