Team INCA : « Humainement et sportivement, ça matche »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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Sur le plan sportif, le Team INCA va très bien. La formation basée dans le Cantal peut notamment compter cette année sur le très prometteur colombien Kevin Andres Estupinan qui multiplie les places dans le Top 10 depuis le début de saison, sur le calendrier Fédérale Juniors (voir ici). Mais pour perdurer et ne pas régresser, Jean-Jacques Goullieux doit trouver des partenaires. Avant de prendre part à l’Ain Bugey Valromey Tour ce mercredi, DirectVelo a fait le point avec celui qui a créé la structure il y a sept ans.

DirectVelo : Comment juges-tu la saison du Team INCA jusqu’à présent ?
Jean-Jacques Goullieux : La saison se passe plutôt bien puisqu’on a quelques victoires et beaucoup de podiums avec à chaque fois des coureurs différents. C’est hyper intéressant, le groupe est très homogène. C’est une des plus belles saisons. On savait qu’on avait un gros groupe l’année dernière, il fallait juste que le collectif se mette en place. Aujourd’hui, c’est chose faite. On n’est pas encore en haut de la pyramide mais on y arrive tout doucement. On avance sûrement. Le fait d’avoir incorporé des coureurs du nord entre guillemets et des Français nous a beaucoup aidés. On est vraiment content du résultat. Humainement et sportivement, ça matche. On avait un peu peur entre les différentes nationalités et cultures, mais ça reste des gamins et ça se passe hyper bien.

LA RÉVÉLATION KEVIN ANDRES ESTUPINAN

Comment s’est déroulée cette année la détection des Colombiens ?
La détection est partie avec Paul (Sauvage) cet hiver. On avait besoin de deux J1 pour le programme cette année. On est allé sur la Vuelta Futuro, le Tour Cadets. On a fait une concentration de cinq jours avec 15 gamins et deux en sont ressortis. (Kevin Andres) Estupinan apparaît en haut de l’affiche. Pour (Cristian David) Moncada, il lui faut un peu plus de temps, mais il n’a pas eu pour le moment des parcours pour lui. Il sera là d’ici peu. Estupinan sait tout faire, c’est un grimpeur, il sait frotter, descendre... Il écrase les pédales, on l’a vu au Beaujolais où il a fini 2e. Il faut rappeler qu’il pèse 48 kilos.

Il va très vite être sollicité…
On espère le garder. Il connaît notre philosophie, il sait tout le travail qui est réalisé en amont et en aval. Il est entraîné par Paul (Sauvage). J’oserais dire que c’est un des meilleurs entraîneurs français et international. Il n’a pas de contacts à ce jour. Pour le moment, on protège les gamins. On fait en sorte qu’ils n’en prennent pas plein les yeux avant de terminer leur formation. Par le passé, on a perdu beaucoup de coureurs qui pensaient qu’ils allaient passer tout de suite pros parce qu’ils étaient sur le devant de la scène.

Vous allez faire l’Ain Bugey Valromey Tour à partir de ce mercredi, avec quelles ambitions ?
On espère pouvoir bien faire sur une étape, laquelle ça reste un secret (sourire)… On en a coché trois. Le niveau est très élevé, on reste des outsiders, on va défendre notre carte.

« PAS FAIRE MACHINE ARRIÈRE »

Où en est la structure aujourd’hui ?
On n’a pas de sponsor. On cherche un vrai partenaire qui souhaite s’identifier à notre projet et avoir de la visibilité. Ce projet, il n’est pas que sportif, il est aussi culturel. Avant, on avait peut-être moins de visibilité, maintenant on en a au niveau national et international. On a un curseur médical très haut, c’est très propre. Par rapport aux Colombiens, on avait avant ce plafond de verre… Colombiens = dopés. Il faut qu’on fasse les choses mieux que les autres. Aujourd’hui, je pense qu’on est à la hauteur de certaines WorldTeams sur le service médical. On en fait même plus, on le sait. On a toute une trace et un historique de nos gamins.

La motivation reste-t-elle toujours la même pour toi qui t'implique beaucoup dans cette équipe ?
Oui, mais le problème est que je mets pas mal d’argent et la source se tarit. On monte les marches une par une, on arrive en haut de la pyramide et je ne voudrais pas faire machine arrière par manque d’argent. On n’a pas de soutien financier, c’est difficile. Dans un article (lire ici), j’avais dit que quelqu’un nous attend mais il faut le trouver. Il ne s’est pas encore présenté.

Et devenir une réserve d’une équipe pro ?
On a quelques pistes d’équipes, ça reste officieux. Ça peut être une option de se lier à une équipe pro, mais encore une fois, on ne veut pas être une filière. On préfère rester une filiale et garder notre indépendance. "On bosse avec vous mais on n’est pas vous".

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