Yann Dejan a rejoint la Corée après Fukushima

Il s’est envolé pour la Corée seulement quelques jours après le tsunami qui a dévasté la côte est japonaise. Entraîneur d’une équipe cycliste coréenne, le Team Geumsan - Chrono Intérim, Yann Dejan a rejoint ses coureurs sur place. À tout juste 1 000 kilomètres des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima. "Ils n’étaient au courant de rien quand je suis arrivé. Le Japon filtre toutes les informations pouvant parvenir aux autres pays asiatiques. Quand je  leur ai appris la nouvelle, ils n’en revenaient pas", assure le Vannetais. Jusqu’à maintenant, il pense n'avoir couru aucun risque d’exposition à la radioactivité. "Mais quand il pleut, on ne sort pas par  précaution, car dans ces conditions, la radioactivité pourrait redescendre dans l’air." Les cyclistes, eux, laissent leur vélo à l’intérieur et roulent sur home-trainer. "Je leur interdis de sortir. Si ça ne tenait qu’à eux, ils iraient quand même dehors. Dans la mentalité coréenne, ils partent du principe que ce qui doit arriver,  de toute façon, arrivera un jour. Ils croient au destin, peu importe si c’est une question de vie ou de mort."

« Ses grands-parents ont connu Tchernobyl »

Depuis plus d’un an, le Breton apprend aux jeunes Asiatiques les bases du métier de coureur cycliste professionnel, notamment l’alimentation. "Tous leurs plats sont à base de sauces et de piments. Leur alimentation n’est pas adaptée au sport de haut niveau." Un avantage,  "dans l’effort ils sont à 200 % de ce que tu leur demandes. Ils ont toujours le moral, c’est un gros plus. De manière générale, le peuple coréen est très accueillant et souriant, c’est une manière de vivre." Si le Tour cycliste du Japon a été annulé, celui de Corée, premier  grand objectif du Team Geumsan - Chrono Intérim, va débuter ce jeudi 14 avril. Yann Dejan comptera notamment sur le seul Français de l’effectif, le Niçois Aurélien Passeron. "Il va nous rejoindre avant  la compétition. Sa famille lui a également conseillé de ne pas venir en Corée trop tôt. Pour l’instant, il s’entraîne seul en Thaïlande. Ses grands-parents ont connu Tchernobyl, ça a laissé des traces dans les esprits..." déclarait Yann Dejan il y a quelques jours. Toute l’équipe, soutenue par Julien Raud, patron de la société Chrono Intérim, arrivera en Bretagne à la fin du mois. Pendant six mois, ils auront leur camp d’entraînement à Baud (Morbihan ). Loin de Fukushima.

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Crédit Photo : Team Geumsan - Chrono Intérim 

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