Federico Biagini : « Un rêve d’enfant »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Un sprint lancé de loin, en force, durant lequel il n’aura laissé à personne l’espoir de remonter et de le déborder. Ce jeudi, Federico Biagini a pris ses responsabilités. Il a aussi pris des risques, qui se sont avérés être payants puisque c’est lui qui a remporté la deuxième étape du Tour du Val d’Aoste (2.2U), en réglant ses compagnons d’échappée sous le lourd et chaud soleil de Borgofranco d’Ivrea (voir classement). En manque de sensations et repères depuis le début de saison, voilà que l’Italien de la formation VC Group-Bardiani-CSF-Faizanè tient son résultat de référence, à domicile et sur l’une des plus belles épreuves du calendrier Espoirs. Présent sur la ligne d’arrivée, DirectVelo a recueilli la réaction de l’athlète de 21 ans, qui réside à Reggio d’Emilie, là-même où est basée la structure transalpine de la famille Reverberi. Entretien avec un athlète dont le coeur bat pour les vert-et-blanc depuis tout gamin.

DirectVelo : Voilà un grand moment dans ta jeune carrière !
Federico Biagini : Ça signifie beaucoup pour moi. C’est très spécial, oui, je ne suis pas près d’oublier ce moment… On est déjà à mi-saison et jusqu’à présent, je n’avais pas eu les résultats escomptés. Mais je me sens bien en ce moment, c’est une période de l’année que j’apprécie et je voulais en profiter. Je me sentais bien à l’entraînement, j’avais simplement besoin de le montrer en course. Je tiens à remercier l’équipe car tous les mecs ont fait un super boulot derrière pour contrôler le peloton et permettre à l’échappée d’aller au bout.

On t’a vu lancer le sprint de très loin… Raconte-nous ce final !
D’abord, j’ai suivi (Edoardo) Zamperini dans le GPM, avec l’idée de jouer les points. Au tout début, je ne pensais pas forcément à jouer l’étape comme ça mais finalement, je me suis retrouvé dans cette échappée de cinq et j’ai vite compris que ça pouvait aller loin. Je ne connaissais pas ces routes, je n’étais jamais venu ici, mais ça n’a pas été un handicap. J’ai d’abord voulu m’assurer que personne ne sorte seul dans le final. Il ne fallait pas laisser bêtement quelqu’un filer vers la victoire. Voir le groupe arriver ensemble, à cinq, était déjà une première victoire pour moi. Ensuite, il a fallu prendre des risques. J’ai anticipé en lançant le sprint de loin et j’ai tenu bon. Tout le monde était cramé après une telle étape, c’était un risque à prendre. Je savais que tout le monde était à la limite.

« UNE ÉQUIPE QUE JE SUIS DEPUIS TOUT PETIT »

On te sent ému…
Tout n’a pas toujours été simple pour moi depuis le début de l’année. Et ça n’a donc pas été simple pour ma famille non plus mais aujourd’hui, je tiens à leur dédier cette victoire, ainsi qu’au regretté André Drege qui s’est tué en Autriche récemment, en course. Je ne le connaissais pas personnellement mais je pense à lui car c’est bien sûr un véritable drame. C’est aussi symbolique de décrocher ma première victoire avec la Bardiani.

Parce que c’est l’équipe que tu rêvais d'intégrer depuis des années ?
Je suis originaire de la ville de Reggio d’Emilie, là-même où il y a le siège de Bardiani. C’est une équipe que je suis depuis tout petit, je croisais les anciennes gloires de l’équipe quand j’allais rouler gamin. Lorsque j’ai signé chez Bardiani l’hiver dernier (il évoluait chez ZALF Euromobil Fior en 2023, NDLR), c’était comme un rêve d’enfant qui se réalisait. C’est ma première victoire avec l’équipe, c’est très spécial et voilà, pour le coup, encore un rêve d’enfant avec cette victoire. Je crois que j’ai encore du mal à me dire que je viens de gagner avec ce maillot (au sens propre, il s'est imposé avec le maillot du conseil départemental de la Haute-Savoie, puisque lauréat du "sprint cash" - les points-chauds - la veille, NDLR), il va me falloir un peu de temps. Tout n’a pas été facile jusque-là pour mes débuts dans l’équipe, le niveau est très élevé, mais ce succès restera un excellent souvenir.

« RENDRE LA PAREILLE »

Était-ce la meilleure opportunité de la semaine pour toi ?
Je ne sais pas trop. Peut-être. Ça dépend de beaucoup de choses, pas seulement du parcours. Je pense à la météo, la chaleur, les jambes que tu as ou non certaines journées… Mais c’est vrai que c’était une étape pour les attaquants. Maintenant que j’ai gagné et que l’équipe a beaucoup fait pour moi, je vais tâcher de rendre la pareille et je serai le premier à tout donner pour d’autres gars de l’équipe s’ils ont l’occasion de briller, eux aussi, d’ici dimanche.

Tu as gagné le jour de la Saint Federico/Frédéric !
Ah oui ? C’est marrant… Je ne le savais même pas.

Tu fais partie intégrante de ce “projet jeunes” de la Bardiani, avec un contrat signé sur quatre ans, jusqu’à fin 2027. Voilà qui te laisse le temps de progresser tranquillement !
Oui mais encore une fois, j’avais quand même besoin de faire un résultat. Une victoire est toujours importante mais c’est vrai qu’ici, sur une course aussi prestigieuse dans la catégorie Espoirs, c’est vraiment quelque chose qui me fait le plus grand bien.

 

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