La grande bagarre a eu lieu, ce mercredi, sur l’étape ardennaise du Tour de France Femmes. Avec Cécilie Uttrup Ludwig et Evita Muzic, la FDJ-Suez avait de grandes attentes mais la Danoise a été victime d’une chute, dans la descente de la côte des Forges, à 17 kilomètres de l’arrivée. Et derrière, l’ancienne Championne de France n’a pu accompagner Puck Pieters (Fenix-Deceuninck), Demi Vollering (Team SD Worx-Protime) et Katarzyna Niewiadoma (Canyon // SRAM Racing) quand la grande bagarre s’est déclenchée dans la Roche-aux-Faucons.
À mi-parcours de l'épreuve, Evita Muzic pointe à la 13e place du général, à 1’21’’ de Demi Vollering, tandis que Cecilie Uttrup Ludwig est à près de quatre minutes (voir classement). À l'arrivée à Liège, DirectVelo a fait le point avec Nicolas Maire, le directeur sportif de la WorldTeam française.

DirectVelo : Comment analyses-tu cette étape ardennaise ?
Nicolas Maire : On avait mis des choses en place. J’aurais préféré des routes sèches, ça aurait été plus sympa pour tout le monde... Tout se passait bien dans un premier temps. Les filles avaient fait du bon boulot à l’amorce du Mont-Theux. Ensuite, on était plutôt bien placé après la côte de la Redoute. Le job était fait. Après la côte des Forges, les filles ont encore fait l’effort pour être placées au pied de la côte de la Roche-aux-Faucons. On était assez confiant à ce moment-là mais malheureusement, Cecilie (Uttrup Ludwig) est tombée.

« ÇA AURAIT PU ÊTRE BIEN PIRE »

Comment avez-vous géré la situation ?
J’ai demandé à Amber (Kraak) de l’attendre et d’essayer de revenir mais à la vitesse à laquelle ça allait, on a perdu rapidement beaucoup de temps. Sa radio ne marchait pas forcément au moment où elle est tombée donc elle a mis un peu de temps avant de décider de changer de vélo. Ce sont des secondes qu’on perd un peu inutilement mais à cette vitesse-là, une chute est rédhibitoire pour espérer jouer la victoire. Après, Evita (Muzic) était bien placée grâce à sa coéquipière (Léa Curinier, NDLR). Je pense qu’il lui manque quelques places pour réussir à suivre les meilleures. Ensuite, elle a essayé d’organiser le groupe de contre et de limiter l’écart. Je ne vais pas dire que c’est une bonne journée pour Evita (7e à 29'', NDLR) mais ça aurait pu être bien pire quand on voit qu’on a perdu un certain espoir avec Cecilie. J’espère qu’elle ne va pas avoir trop de peine et qu’elle pourra se remettre pour les prochaines étapes. Elle a quand même pris une bonne chute à haute vitesse.

Ça pourrait lui donner davantage de liberté pour les prochains jours…
On va tout faire pour qu’elle se remette bien. Si les jambes tournent rond, je pense qu’elle aura un petit peu plus de liberté. Ça ne va pas l’empêcher d’être motivée pour briller sur ce Tour. Ce n’est pas fini, il reste encore quatre étapes. On n’a pas été chanceux et épargné par les chutes mais ça fait malheureusement partie du vélo. On va faire un premier bilan avec elle et voir comment on peut aborder la suite de ce Tour de France pour elle.

« UN PEU DE FRUSTRATION »

Après quatre étapes, quel premier bilan fais-tu à ce stade ?
Il y a un peu de frustration parce qu’hier (mardi), déjà, on a eu quelques problèmes pour Grace (Brown). Sans sa crevaison, elle jouait la gagne sur ce chrono. Du point de vue des leaders, on était dans le timing qu’on s’était fixé avant le contre-la-montre. C’est un peu frustrant pour Cecilie. Perdre du temps sur une chute et être, peut-être, éliminée de la lutte pour le classement général, c’est bête. On va essayer de rebondir. Pour Évita, le Tour est loin d’être fini même si on a perdu du temps.

Qu’as-tu pensé des 40 secondes de perdues par Evita Muzic sur le contre-la-montre ?
Elle ne s’est pas sentie très bien au début du contre-la-montre. Le retour était meilleur. On savait qu’elle allait perdre du temps par rapport aux pures spécialistes et aux leaders habituées à faire de bons contre-la-montre. On était dans nos plans. Ce n’était ni bon ni mauvais. On était dans les cordes.