Marion Bunel : « J’en ai rêvé »

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Elle a déboulé en première position au sommet du Finestre parée de jaune et avec le drapeau léopard de la Normandie en main. “C’est Benoît, mon plus grand supporter et coach aussi, qui me l’a donné dans les 500 derniers mètres, parce que la Normandie Forever quand même !”. Leader depuis le deuxième jour de course, Marion Bunel a remporté ce samedi l’étape finale au Finestre (voir classements), devant une partie de sa famille dont sa tante, qui a tout fait partager en direct vidéo à son frère, le père de la lauréate du deuxième Tour de l’Avenir de l’histoire. Un an après s’être révélée sur l’épreuve avec une 8e place au général, Marion Bunel a confirmé cette semaine son immense potentiel. Au sommet du Finestre, elle a raconté son bonheur à DirectVelo.

DirectVelo : Tu gagnes le Tour de l’Avenir après t’être imposée au Finestre avec le maillot jaune sur les épaules !
Marion Brunel : J’en ai rêvé cette nuit. Depuis hier soir (vendredi), il n'y a que ça dans ma tête. J’angoissais vraiment mais j’arrive à le gérer. Je sais pourquoi je fais du vélo. Je voulais tellement ne pas perdre. Les 100 kilomètres avant d'arriver au pied du col étaient très longs pour moi, parce qu’il y avait de la pression et j’avais envie de grimper et qu’on soit vraiment dedans.

« JE NE PENSAIS PAS QUE C'ÉTAIT POSSIBLE »

Comment as-tu géré ta montée du Finestre ?
J’ai eu un immense soutien de toute l’équipe, je ne sais pas comment les remercier. J’aime quand ça monte assez fort dès le début, j’ai dit aux filles de mettre un bon rythme dès le pied. C’est ce qu’elles ont fait, c’est fou. Le maillot est clairement aussi pour elles. Les Espagnoles ont été très fortes derrière, comme ma concurrente canadienne (Isabella Holmgren, NDLR). À l’entame du secteur gravel, j’ai lâché les chevaux. À l’inverse de d’habitude, je n’ai pas mis une grosse attaque mais j’ai accéléré…

Tu étais à l’aise sur cette partie gravel ?
J’étais plutôt à l’aise, oui. J’étais concentrée sur mes trajectoires. Dès qu’on est arrivé sur cette route gravillonnée, je voulais être devant pour avoir ma trajectoire. Je sentais qu’il y avait un peu de caillasses donc je voulais être devant. C’est tout en pression, en puissance, ça faisait mal aux cuisses. Ces efforts super longs en montagne, c'est ce que j'aime. C’est ludique aussi en même temps. Je n’avais pas trop le temps d’en profiter. Ça m’a mis leS Strade Bianche dans la tête, c’est une course qui pourrait me plaire.

Tu t’es montrée calme et dans la gestion, ça fait partie de ton caractère ?
Depuis quelques mois, c’est vraiment une grosse partie de ma progression. J’arrive à bien me poser et réfléchir. Je suis ma propre psychologue en même temps. J’ai un soutien tellement énorme aussi, vous avez pu voir, ils ont traversé toute la France pour venir me voir en Italie et me soutenir. C’est ça ma force dans les jambes, ce sont tous ceux autour de moi, il n’y aurait rien sans eux. 

« JE NE PENSAIS PAS QUE C'ÉTAIT POSSIBLE »

Tu t’es révélée ici l’année dernière, ça a changé quelque chose dans ta carrière ?
Oui, c’est clair que ça m’a révélée l’année dernière. Je l’avais fait avec pas mal d’embuches. J’étais tombée deux fois sur la première étape et j’ai eu une grosse douleur au genou sur la dernière, ce qui m’a handicapée un petit peu. Cette année, je savais qu’il y avait un truc à faire et c’est pour ça que j’avais vraiment envie de le faire malgré ma participation récente au Tour de France. 

L'aurais-tu imaginé il y a quelques années ?
Je le rêvais mais je ne pensais pas que c’était possible. À 500 mètres de la ligne, je me suis dit : « comment c’est possible ? Comment ça peut être moi ici ? Comment il peut se passer ça ? ». Je n’arrive pas à y croire et je pense que je vais mettre un peu de temps. Je me répète, mais c’est dingue ! 

C’est toute l'équipe de France qui a brillé cette semaine !
C’est un truc de dingue. Je pense qu’on a fait peur à la concurrence. On fait trois sur trois. Chaque personne de cette équipe, c’est incroyable. Toutes les « petites mains » qui sont là pour nous mettre dans les meilleures conditions, on a un DS exceptionnel qui sait nous mettre dans la course. Avec les filles, on a été très solidaires avec la fierté du maillot. Tout était réuni. C’est un truc de dingue ! Une équipe incroyable !

« MON AVENIR, JE PENSE QU’IL EST BEAU »

Comment vois-tu la suite de ta carrière ?
J’ai tellement le vélo dans le sang et dans ma tête. Mon rêve, c’est le vélo. J’espère avoir une grande carrière. De nombreuses filles m’ont donné ce rêve : Annemiek (van Vleuten), Marianne (Vos). J’ai envie de faire pareil si c’est possible. Je vais me donner les moyens pour, mais le cyclisme c’est cruel, on ne sait jamais ce qui peut arriver. J’ai plein d’autres courses dans la tête. Réaliser ça, ça me motive encore plus et je me dis qu’au final tout est possible.

Il se dit beaucoup de choses sur ton avenir actuellement. Que peux-tu dire aujourd’hui sur ton avenir à court terme ?
Pas grand-chose, simplement d’être patient. Ça va bientôt être dévoilé (son nom circule du côté de Visma-Lease a bike, NDLR). Mon avenir, je pense qu’il est beau.

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