Antoine Lecarpentier : « Pas à la hauteur collectivement »
2024 n’est pas l’année rêvée mais le Team Bricquebec Cotentin a l’occasion de renverser la tendance à domicile sur les 3 Jours de Cherbourg. Dernier vainqueur de la Coupe de France N2, le club de la Manche connaît une saison plus difficile dans la division supérieure. Directeur sportif de l’équipe, Antoine Lecarpentier fait le point sur les derniers mois avec DirectVelo et trace le chemin qu’il reste à parcourir.
DirectVelo : Comment le Team Bricquebec Cotentin aborde-t-il les 3 Jours de Cherbourg ?
Antoine Lecarpentier : Quand on prend le départ d’une course, on a toujours l’envie de bien faire. Celle-ci est décuplée lorsqu’on évolue à domicile. L’étape inaugurale arrive à Bricquebec donc on sera automatiquement attendu et du monde sera là pour nous soutenir sur le bord de la route. Avec le parcours, l’enchaînement des difficultés et des étapes assez longues, on peut avoir une course débridée. Adrien (Garel) a montré ces dernières semaines qu’il était présent en ne sortant pas des dix premières places depuis un mois. Ce ne sera cependant pas notre seule carte. On a toujours envie d’aller chercher le meilleur résultat possible mais c’est avant tout la manière de le faire qui va être importante. Si on est acteur et qu’on prend la course dans le bon sens, on ira automatiquement chercher un bon résultat par la suite.
« C'EST COMPLIQUÉ DE BOULEVERSER LA DYNAMIQUE »
Quel est pour l’instant le bilan de cette saison ?
On n’a pas fait la saison qui était attendue. On n’avait pas visé un nombre précis de succès mais on espérait être sur la même dynamique que l’an dernier, c’est-à-dire atteindre la dizaine de victoires. Avec cet effectif-là en début de saison, ce n’était pas quelque chose d’inatteignable. Malheureusement, on a enchaîné les pépins physiques. Des coureurs sur lesquels on comptait ont été blessés et certains, comme Théo Sagnier, n’ont même pas accroché un seul dossard de la saison. Quand on débute l’année de cette manière, c’est ensuite compliqué de bouleverser la dynamique. On a connu un été passable avec quelques accessits. En N1, on attend vraiment d’aller chercher des victoires et des podiums. On n’a pas été à la hauteur collectivement.
Il y a tout de même du positif à tirer de cette année…
Bien sûr. Au mois de janvier, on a connu notre premier titre de Champion de France par l’intermédiaire de la Normandie, sur piste, avec la poursuite par équipes sur laquelle trois de nos coureurs étaient présents. On a également obtenu notre première médaille sur route aux Championnats de France Élites avec l’argent pour Corentin (Ermenault) en contre-la-montre, même si ce n’est pas le métal qu’il espérait. Matthieu Cordelier a fait une très belle saison, tout comme Adrien Garel qui a ramené nos deux seules victoires.
« ON ARRIVE À LA FIN D'UN CYCLE »
Quelle est ta vision sur le futur de l’équipe ?
On veut tout d’abord aller jusqu’à la fin de cette saison. La structure de l’équipe est bonne et saine. Tout est mis en place pour performer. Cette première année de N1 est une année de découverte, une année charnière. Ce n’est pas toujours évident de monter et de passer le cap entre la N2 et la N1. On reste optimiste pour les saisons à venir. Ce serait trop facile si le sport était une vérité et si ça se passait toujours comme on l’avait prédit. Je trouve que connaître une saison plus compliquée montre le chemin qu’il reste à parcourir. Elle permet aussi de rectifier le tir plus rapidement pour les années à venir.
On connaît déjà le nom de la première recrue, James Hartley. De quelle manière va évoluer l’effectif en vue de 2025 ?
On sait qu’on arrive à la fin d’un cycle parce que des coureurs nous avaient prévenus que ce serait leur dernière saison. On part donc presque d’une feuille vierge. Il est prévu que 2025 lance une nouvelle dynamique dont James (Hartley) sera un élément important. Il apportera une vision extérieure au modèle traditionnel français présent dans le cyclisme amateur. On espère qu’il puisse nous donner un nouvel élan. On est actuellement en pourparlers avec de nombreux coureurs. L’objectif est de répondre aux caractéristiques de notre territoire et des courses de notre programme, ainsi que d’aller chercher des coureurs qui sont capables de gagner et de jouer devant. On devrait construire une équipe solide, avec une nouvelle jeunesse.