Directeur sportif de la formation Arkéa-B&B Hôtels, Grégoire Le Calvé avait annoncé la couleur mardi dernier, au départ de la première étape du Tour de l’Ardèche : “on est ambitieux sur le contre-la-montre, Maeva Squiban et Lotte Claes peuvent faire un joli truc”. Trois jours plus tard, la Bretonne s’est tout bonnement montrée la plus rapide sur les routes gardoises en avalant les 15,7 km de l’effort chronométré en 24’04”. Elle repousse ainsi la 4e de l’étape, la leader du général Thalita De Jong, à pas moins de trente secondes (voir classement). Un numéro qu’elle assure ne pas avoir du tout imaginé au préalable. DirectVelo a recueilli la réaction de l’athlète de 22 ans dans la zone d’arrivée. Entretien. 

DirectVelo : Espérais-tu remporter ce contre-la-montre ?
Maeva Squiban : Non, pas du tout ! Je suis tombée il y a deux jours, dans la dernière descente. On ne savait pas trop ce que j’avais. Finalement, il y a peut-être un trait de fracture au niveau du radius, mais a priori ça va. On m’a laissé le choix de continuer ou non, j’ai dit que je voulais tenter. Mais j'aurais pu abandonner et là... Ce n’était pas évident hier (jeudi) car je suis rentrée très tard de l'hôpital et je n’ai dormi que cinq heures entre les étapes 2 et 3. L’objectif était donc de bien récupérer lors de l’étape d’hier et finalement, ça s’est bien passé.

Comment as-tu géré cet effort de quinze kilomètres ?
La première partie était assez roulante alors il fallait bien partir mais ne pas s’enflammer pour autant. Puis dans la seconde partie, avec la montée, il fallait rester bien concentrée pour ne pas monter trop vite et en garder un tout petit peu. Ensuite, j’ai terminé à bloc sur les quatre derniers kilomètres qui étaient tout plats.

Lorsque tu as coupé la ligne d’arrivée, il restait encore les sept premières du général sur la route. Comment as-tu vécu les minutes qui ont suivi et l'attente ?
Sur le coup, je n’ai pas espéré du tout pouvoir gagner puisqu’à l’oreillette, on m’a dit que j’avais le deuxième temps quand j’ai passé la ligne (rires). J’avais aussi vu qu’au niveau des watts, ce n’était pas forcément très bon. Je m’étais donc dit qu’au mieux, j’allais faire un Top 10. Et en fait, je gagne…  

« UNE DISCIPLINE QUE J'AIME »

Que représente ce succès pour toi ?
C’est ma première victoire en Classe 1. J’en avais déjà une en Classe 2 mais ce n’est pas tout à fait pareil (sur une étape du Tour d’Extremadure, NDLR). C’est cool de gagner un chrono car c’est vraiment une discipline que j’aime. Le seul truc dommage, c’est qu’on ne peut pas lever les bras en passant la ligne (sourire). La semaine n’avait pas très bien commencé (elle avait passé plus d’une heure en contre-attaque après avoir loupé la bonne échappée puis avait été victime d’une crevaison, NDLR) alors c’est bien de se remettre en confiance de cette façon-là. C’est important avant le dernier week-end de course et l’étape reine de demain.

Collectivement, vous avez potentiellement un gros coup à jouer !
Lotte (Claes) et Valentina (Cavallar) ont montré qu’elles étaient très fortes en montagne. Lotte est toujours 3e du général et Valentina reste en embuscade (6e). Ce sont deux grosses cartes à jouer pour le général. On verra au briefing qui sera la leader pour le Mont Lozère.

Mi-août, tu as terminé 2e d’étape sur le Tour de France, au Grand-Bornand. Tu sembles en pleine bourre…
Je n’ai pas eu trop le temps de couper après le Tour vu qu’il y avait Plouay. Mais c’est bien, ça permet de rester un peu dedans même si ça n’a pas été très facile. Je suis arrivée en Ardèche sans m’être trop entraînée spécifiquement pour ça mais avec l’envie de bien faire. Je n’ai pas beaucoup couru, en réalité (28 jours de course avant le Tour de l’Ardèche, NDLR) et j’espérais faire une bonne fin de saison lors de mes dernières compétitions. La toute fin de saison “commence” bien.